Nullos esse Deos, inane cœlum Affirmât Selius, probatque; quod se Factum , dum negat hoc, videt beatum.
-+Q+-
Ad Chloen. - Lit. iv, Ep. 28.
Donasti tenero, Chloe, Luperco Hispanas, Tyriasque, coccinasque, Et Iota m tepido togam Galeso, Indos sardonychas, Scythas stnaragdos, Et centum dominos novae monetae,
le (Me et de Gtliie.
Je suis vieille, nous dit la jeune Cérélie. Moi je suis un enfant, dit la vieille Gel lie. Laquelle voulez*vous ! — Je n'en veux pas du tout J'ai pris la jeune en haine et la vieille en dégoût.
-<»e«-
De Sélius.
Les dieux et Jupiter, c'est une vaine erreur : Ainsi dit Sélius. Pour prouver son système, Il nous donne à l'appui de cet affreux blasphème, Ses crimes impunis et son constant bonheur.
->Qo-
A Ghloé.
Ton Lupercus te doit, et c'est toi qui le dis, Ses vêtements pourprés de Tyr et de Cadix , D'autres que le Galèse a teints de ses eaux chaudes, La Sardoine, l'Onix, les vertes émeraudes, Et cent souverains d'or frappés nouvellement ; Enfin, tout ce qu'il veut il l'obtient à l'instant.
— 198 —
Et quidquid petit usque et usque donas. Vae, glabraria, vae tibi, misella : Nudam te statuet tuas Lupercus.
-»9«-
Ad Fudentem. — ub. iv, e v . 29.
Obstat, carePudens, nostris sua turba libellis;
Lectoremque frequens lassât et implet opus. Rara juvant : primis sic major gratia pomis ;
Hybernae pretipm sic meruere rosae : Sic spoliatricem commendat fastus amicam,
Janua nec juvenem seroper aperta tenet. Saepius in libro memoratur Persius uno,
Quam levis in tota Marsus Amazonide. Tu quoque de nostris releges quemcumque libellis,
Esse puta solum : sic tibi pluris erit.
-•^o-
— 190 —
Pauvre brebis ! prends garde : il t'a déjà tondue; Bientôt ce libertin te mettra toute pije.
■♦*<
A Pudeos.
A mes vers, cher Pudens, leur grand nombre nuit, Et fait naître souvent la fatigue et l'ennui. La rareté nous plait. Pommes prématurées Et roses de l'hiver sont toujours préférées À ces brillantes fleurs, à ces fruits succulents Que Tété voit mûrir et qu'offre le printemps. De la belle prodigue à qui tu rends les armes, Un luxe peu commun augmente encor les charmes. Dans sou petit format Perse nous plaît bien plus
Que les in-folios du poète Marsus Et son Amazonide avec ses lourdes pages. Ami, pour toi, veux-tu bien juger mes ouvrages ? Lorsque tu reliras chacun de mes écrits, Suppose qu'il est seul ; il aura plus de prix.
-o^«-
— 200 —
Ad OluiD. — Lib. IV, Bp. 36.
Cana est barba tibi ; nigra est coma : tingere barbam Non potes, haec causa est ; sed potes, Ole, coma m.
-»Q4>-
Àd Gallam. — lu. iv, e ? . sa
Galla , nega : satiatur amor, nisi gaudia torquent Sed noli nimium , Galla , negare diu.
— œo-
Àd Flaccom. - ub. 4. e v . 49.
Nescis , crede mihi, quid sint epigrammata, Flacce, Qui tantum lusus illa , jocosque putas.
Me magis ludif, qui scribit prandia saevi Tereos; aut cœnam, crude Thyesta, tua m ;
Aut puero liquidas a p tan te m Daedalon alas, Pascentem Siculas aut Polyphemon oves.
A nostris procul est omnis vesica libellis :
— 2<M —
A Oins.
Ta barbe blanche avec ta noire chevelure Font un contraste affreux, Olus, je te l'assure ; Mais je vois ce que c'est ; cher ami, tu ne peux Teindre ta barbe en noir ainsi que tes cheveux !
hHH>-
A Galla.
Pour réveiller l'amour, il faut qu'on le rebute ; Galla, sois donc cruelle, au moins une minute !
-»<M>-
A Flaecos.
Crois-moi, Flaccus, tu ne sais pas Ce qu'est une épi gramme, en prenant cet ouvrage Pour un jeu de l'esprit, pour un vain badinage.
Térée et son affreux repas ( 9 ),
L'horrible festin deThieste,
Dédale, Icare et sa chute funeste, Polyphème hurlant, en gardant ses troupeaux, Sont des sujets plus sérieux, plus beaux ;
— 202 —
Musa nec insano syrmate nostra tumet. Illatamen laudant omnes, mirantur, adorant Confiteor : laudant illa, sed ista legunt.
-9-QO-
Ad Cœcilianum — ub. iv, e p . 51.
Qiium tibi non essent sex millia , Caeciliane,
lngenti late vectus es hexaphoro. Postquam bis decies tribuit Dea caeca, sinumque
Ruperunt nummi, factus es ecce pedes. Quid tibi pro meritis, et tantis laudibus optem?
Direddant sellam, Caeciliane, tibi.
Ad Colinuffi
■o&o-
. — Lib. IV. JEp. 54.
O cui Tarpeias licuit contingere quercus, Et méritas prima cingere fronde comas !
— 203 —
Chacun les loue avec extase ;
Les plus célèbres écrivains De les chanter ont toujours été vains. De leurs écrits pompeux le style est plein d'emphase, Et leurs vers ampoulés du succès sont certains. On les prône, Flaccus, Flaccus on les admire ;
Mais ce sont les miens qu'on veut lire.
-»»«-
De Chilien.
Lorsque Ceci lien n'avait que peu d'argent.
Six hommes en tous lieux le portaient en litière ( 10 )
Mais depuis qu'il est opulent,
Grâce à la fortune légère, A pied, partout, il va modestement. Pour tant d'économie, au sein d'une abondance
Exempte de toute ûerté, Pour lui que demandera la Divinité?
Puissent les dieux, pour récompense, Lui rendre sa litière avec sa pauvreté !
-»e«-
k Colin.
Mon cher Colin, ô toi qui dans la noble arène Le premier méritas la couronne de chêne,
— 204 -
Si sapis, utaris totis, Coline, diebus ,
Extremumque tibi semper adesse putes. Lanificas nulli très exorare puellas
Contigit : observant, quem statuere, diem. Divitior Crispo, Thrasea constantior ipso,
Lautior et nitido sisMeliore licet ; Nil adicit penso Lachesis , fusosque sororutn *
Explicat, et semper de tribus una secat.
■o^o-
In 6argiliancun. — La. iv, e v . 56.
■
M une r a quod senibus, viduisque ingentia mittis
Vis te munificum, Gargiliane, voce m? Sordidius nihil est, nihil est te spurcius uno,
Qui potes insidias dona vocare tuas. Sic avidis fallax indulget piscibus hamus ;
Callida sic stultas decipit esca feras. Quid sit largiri, quid sit donare, docebo,
Si nescis : dona, Gargiliane, mihi.
-»e«-
— 205 —
Jouis du jour présent, franchement, sans détour,
Et comme s'il devait être ton dernier jour.
Tu ne peux échapper au Temps fatal que marque
Et le Destin cruel et l'inflexible Parque.
Les trésors de Crispus, Mélior, ses repas,
Ne sauraient t'arracher à Caron, à sa barque;
Et l'austère vertu du noble Traséas
Des ciseaux des trois sœurs ne te sauveraient pas.
■Wo-
À Garçiliamis.
Aux veuves, aux vieillards tes présents fastueux Te feront-ils passer pour grand, pour généreux ? Ah ! quel autre que toi serait assez sordide Pour appeler présent une embûche perfide ?
Ainsi, le trompeur hameçon Offre un appât fatal au vorace poisson ; Et la bête alléchée, en foulant l'herbe verte, Va tomber dans la fosse habilement couverte. Ce qu'on nomme présent, ce qu'on nomme donner, Si tu ne le sais pas, je vais te l'enseigner : C'est aider ceux qui n'ont que misère en partage, Et qui ne peuvent pas te laisser d'héritage.
— 206 —
In fiallaœ. - m. iv, s v . m.
In tenebris luges amissum , Gai la , mari tu m : Nara plorare pucïet te, puto, Galla, virum
•*&*-
De Corialio. — ub. iv, Bp. eo.
Ardea solstitio, Castranaque rura petantur , Quique Cleonaeo sidère fervet ager ;
Quum Tiburrinas damnet Curiatius auras, Inter laudatas ad Styga missus aquas.
Nullo fata loco possis excludere ; quum mors Venerit, in medio Tibure Sardinia est.
-o^©-
A fiai la.
■
Ce n'est qu'au milieu des ténèbres Que de votre mari vous déplorez la mort.
O Gai la, vous n'avez pas tort ; Laissez la nuit toujours voiler ces soins funèbres : Ah! vous rougiriez trop, Galla, si le soleil Eclairait vos regrets pour un homme pareil !
A Gurialios.
Si de Tibur les ondes écume uses,
Et de Styga les fontaines fameuses,
O Curiatius. ne te sauvèrent pas, Rien ne pourra nous mettre à l'abri du trépas. En vain on fuit Pesturrt et le soleil d'Ardée : Quand viendra le moment qu'aura marqué le sort t Quels lieux si sains pourraient nous soustraire à la mort ? Dans sa course jamais elle n'est retardée ; Et malgré l'air, les eaux et le ciel le plus pUr, Elle nous fait trouver la Sardaigne à Tibur.
— 208 —
*
Ad Pamphilum. — lu. iv, e p . 69.
Tu Setina quidem semper, vel Massica ponis, Pa m phi le : sed rumor tam bona vina negat.
Diceris hac factus caelebs quater esse lagena. Necputo, nec credo, Pamphile, nec sitio.
-»e«-
Àd Sophroniora Rufum. - ub. rv, b p . 71.
Quaero diu totam , Sophroni Rufe , per Urbem , Si qua puella neget, nulla puella negat.
Tanquam fas non sit, tanquam sit turpe negare, Tanquam non liceat, nulla puella negat.
Casta igitur nulla est ? castœ sunt mille. Quid ergo Gasta facit ? non dat ; non tamen illa negat.
— 209 —
A Paophile, empoisoooenr.
Tu ne nous sers jamais que des vins d'un grand prix. Et Sétine et Falerne, et d'autres vins exquis : Cependant, ils n'ont pas trop bonne renommée, Et le bruit court dans la ville alarmée
Que c'est à ces vins que tu dois
D'avoir été veuf quatre fois*
À ces rumeurs je ne puis croire ;
Et pourtant, je ne sais pourquoi,
Mon cher, je n'ai pas soif chez toi,
Et de tes vins je ne puis boire.
A Ru fus.
A quoi, depuis longtemps, crois-tu que je m'amuse, Rufus ? C'est à chercher dans toute la cité
Une fille qui me refuse. Aucune ne dit non. Cette facilité
Tient-elle à la fatalité ?
Refuser, pour elles, serait-ce
Une trop grande impolitesse ?
Mon cher Rufus, je n'en sais rien. . Mais, diras-tu, si je te comprends bien,
De chaste il n'en est donc aucune ?
14
*
->£<>-
Ad Qniotum. - ub. iv, e p . 72.
Exigis, ut donem nostros tibi, Quinte, libellos.
Non habeo, sed habet bibliopola Tryphon. JEs dabo pro nugis, et emam tua carmina sanus ?
Non, inquis, faciam tam fa tue. Nec ego.
-*e«-
Ii ZoiluBi iniidom. - Ub. iv, Ep. rt.
Nunquam divitias Deos rogâvi, Contentus modicis, meoque laetus. Paupertas, veniam dabis, recède. Causa est quae subiti, novique voti ? Pendentem volo Zoilutin videre.
— 2« —
De chastes il en est mille et mille pour une. — Alors, pourquoi les censurer ainsi ; Vraiment, je ne puis te comprendre. — Pourquoi? ma raison la voici; Je ne crains pas de te l'apprendre ; L'impudique au collet nous prend, Mais la chaste se laisse prendre.
-*-œ«-
A Qoinctas.
Mon cher Quinctus, désires-tu vraiment Que de mes vers je te fasse présent ? Je n'en ai pas un exemplaire; Mais, tu peux les trouver chez Triphon, le libraire, — Qui, moi! payer pour tes vers saugrenus! Je ne suis pas si fou. — Ma foi, ni moi non plus.
Sur Zoïle, envieux.
Je n'ai jamais aux dieux demandé l'opulence; Joyeux, j'ai supporté ma médiocrité; Mais désormais je veux vivre dans l'abondance, Et chasser loin de moi l'affreuse pauvreté. Pourquoi ce vœu nouveau que tu nous fais entendre ? Pourquoi? c'est que je veux voir Zoïle se pendre.
— 212 —
t
In Varom. - lu. if, e p . 78.
Ad cœnam nuper Varus me forte vocavit ;
Oroatus dives, parvula cœna fuit. Auro, non dapidus oneratur mensa : ministri
Apponunt oculis plu ri m a, pauca gulœ. Tune ego : Non oculos, sed ventrem pascere veni ;
Aut appone dapes, Vare, vél aufer opes.
Ad iathonem. — ub. iv, Ep. ho.
Hospes eras nostri semper, Matho, Tiburtini Hoc émis : imposui ; rus tibi vendo tuum.
-»<K>-
— 2i3 —
A Taras.
A dîner, l'autre jour, Varus vint m'engager. La table était petite et richement ornée. Splendide, elle s'offrait à la vue étonnée. Chaque plat sur la table, enfin, vint se ranger ; Mais tout était pour l'œil, rien n'était pour la bouche. Les serviteurs bientôt finissent d'arranger De riches vases d'or que personne ne touche. Sers-nous plutôt, Varus, le chou du potager Dont la vapeur encore en tournant se dégage, Et jusqu'à moi s'élève en odorant nuage. Je préfère à ton luxe un fruit de ton verger ; Je ne viens pas ici pour voir, mais pour manger.
_*^«—
A ialhon. <
Hôte assidu de ma maison des champs, Tu veux donc que je te la vende? Mathon, ta duperie est grande : C'est ta maison que je te vends.
►©c-
— 2U —
Ad Paolum de Ijrtale. - lu», f, e p . 4.
Fœtere multo Myrtale solet vino ; Sed fallat ut nos, folia dévorât lauri, Merumque cauta fronde non aqua miscet Hanc tu rubentem prominentibus vente Quotiesvenire, Paule, videris contra; Dicas licebît : Myrtale bibit laurum.
Ad Volcanum. - ub. v, e v . 7. Qualiter Assyrios rénovant incendia nidos,
m
Una decem quoties saecula vixit avis ; Taliter exsuta est veterem nova Roma senectam ,
Et sumpsit vultus praesidis ipsa sui. Jam precor oblitus nostra», Volcane, querel».
— 215
De Ijrtale.
Myrtale boit sec et souvent. En mâchant du laurier, elle croit, cependant, Qu'à l'abri de ce talisman , Elle peut nous en faire accroire, Et que sans crainte elle peut boire Son vin sans y mettre de l'eau ; Mais vers toi quand elle s'avance Avec son visage rougeaud, A sa marche, à sa contenance Si tu n'oses pas te fier Pour l'accuser ou la justifier, Tu peux toujours dire avec assurance, Que Myrtale a bu du laurier.
-»e*_
Ûe la ville rebâtie.
Comme l'oiseau de l'Assyrie, Quand il a vécu dix mille ans, Détruit, enfin, par l'incendie, Un nid qui dura tant de temps, Grâce à la flamme, on voit Rome, de même, Rajeunie à la voix de notre chef suprême. Daigne, ô Vulcain, oublier tous nos cris :
— 216 —
Parce : su mus Martis turba, sed et Veneris. Parce, pater : sic Lemniacis lasciva catenis Ignoscat conjux, et patienter amet.
-—»©<r
Ad Regulum, de fama poelaram. - ub. -v, e v . 10.
Esse quid hoc dicam, vivis quod fama negatur,
Et sua quod rarustempora lector amat? Hi sunt invidiae nimirum, Régule, mores,
Praeferat antiquos semper ut illa novis. Sic veterem ingrati Pompeii quaerimus umbram;
Sic laudant Catuli vilia templa senes. Ennius est lectus salvo tibi, Borna , Marone ;
Et sua riserunt srecula Maeonidem. Rara coronato plausere tbeatra Menandro :
Norat Nasonem sola Corinna suura. Vos tamen, p nos tri, ne festinate libelli ;
Si postfata venit gloria, non propero.
— 217 —
Du feu nous ignorions quel peut être le prix. Pardonne donc notre sottise extrême. Que ta lascive épouse, ainsi, puisse oublier Ton île de Lemnos et tes filets d'acier; Et, pénitente avec constance , Qu'elle te voie sans horreur, Et puisse prendre ta laideur Et ton amour en patience.
A Régulus.
Te dirai-je pourquoi l'on refuse aux vivants
La louange et la renommée? Et pourquoi le lecteur aux œuvres de son temps Accorde rarement la gloire et sa fumée? Malgré l'expérience acquise par les ans, Ne connais-tu l'envie, aux yeux louches et ternes? 11 est dans sa nature, ô mon cher Régulus, De préférer toujours les anciens aux modernes.
Le vieux temple de Catulus De nos vieillards encore obtient un sot hommage; Pompée et son portique est toujours loué plus
Que les chefs-d'œuvre de notre âge! Du vivant de Virgile Eunius était lu ! Et privé de ces droits que le talent nous donne, Ménandre rarement obtint une couronne.
-OdO~
Ad fasarem Domilianum. - un. v, b v . 15.
Quintus nostrorum liber est, Auguste, jocorum,
Et queritur lsesus carminé nemo meo. Gaudet honorato sed multus nomine lector,
Gui victura meo munere fama datur. Quid tameo haec prosunt, quamvis venerantia multos?
Non prosint : sane me tamen ista juvant.
h Bassani. - lu. v, Ep. 45.
Dicis formosaro, dicis te, Bassa , puellam. lstud quae non est, dicere Bassa solet.
— 219 —
Homère, de son temps, fut toujours méconnu ;
Et malgré les soupirs de sa muse divine,
Ovide fut connu de la seule Corinne.
Pour moi, m je n'obtiens la gloire qu'à ma taprjt,
Sans renom ^ bien longtemps, puissé-je vivre en cor!
-•©<
A César Dotnitien.
De mes livres joyeux voici donc le cinquième ;
Et personne dans l'univers
Ne s'est encor plaint de mes vers. N
Chacun me lit, m'honore et m'aime. Mais à quoi, me dis-tu, te sert un nom qui date ?
A quoi?... Ma foi, je n'en sais rien;
Mais, tout ce que je sais fort bien, C'est que cela me flatte.
«-
A lassa.
Tu te dis jeune et belle, et sans besoin d'atours : O Bassa, tu ments donc toujours !
-o&o-
— 220 —
De PbiloDC — Lit F, Ep. 47.
Nunquam se cœnasse domi Philo jurât : et hoc est; Non cœnat, quoties nemo vocaviteum.
■Wo—
Ad CinDam. — ut. v, e } >. 57.
Quum voco te dominuni, noli tibi, Cinna, placera; Sœpe etiam servum sic resaluto meum.
In larianom. - ut. v, Ep. ei.
m
Crispulus istequis est, uxorisemper adhœret * Qui, Mariane, tuae ? crispulus iste quis est ?
Nescio quid domina: teneram qui garrit in aurem, Et sel la m cubito dexteriore pretnit ?
— 221
De PhiloD.
Quand Philon nous jure aujourd'hui Qu'il ne soupe jamais chez lui, II ne ment pas, je vous l'assure; En douter c'est lui faire injure.
— Et quand on ne l'invite pas?
— U se passe de ce repas.
-o^c-
À Cinoa.
Cinna, quand je t'appelle maître, Tu te réjouis trop, peut-être; D'en être fier garde-toi bien : Souvent j'appelle ainsi mon chien.
À larianus.
Quel est, Marianus, ce jeune homme charmant
Que Ton voit à ta femme accolé constamment ;
Et qui pour lui parler à l'oreille à son aise,
À le coude toujours appuyé sur sa chaise?
Tous ses doigts sont chargés de riches anneaux d'or,
— 222 —
Per cujus digitos currit levis annulus omnes;
Crura gerit nullo qui violata pilo ? Nil mihi respondes? uxoris res agit, inquis ,
Iste meae : sane certus et asper homo est, Procuratorem vultu qui praeferat ipso ;
Acrior hoc Chius non erât Àufidius. O quam dignus eras alapis, Mariane, Latini \
Te successurum credo ego Panniculo. Res uxoris agit ? res nullas crispulus iste ;
Res non uxoris, res agit iste tuas.
Ad Ponticum. — ub. v, % v . es.
Quid sentis, inquis, de nostris, Marce, libellis ?
Sic me sollicitas, Pontice, sœpe rogas. Àdmiror , stupeo : nihil est perfectius illis ;
Ipse tuo cedit Regulus ingenio. Hoc sentis ? inquis ; faciat tibi sic bene Caesar,
Sic Gapitolinus Jupiter. Immo tibi.
— 223 —
Chez lui le poil follet ne pousse pas encor.... Ce jeune homme à ta femme est des plus nécessaires ; Et c'est lui qui, dis-tu, fait toutes ses affaires. — Sans doute, c'est un homme expert et plein d'honneur, Dont l'air annonce bien un grave procureur; Aufidius, je crois, paraîtrait moins austère Que ce jeune Caton dont l'air est si sévère... O digne successeur du personnage affreux, Que la scène présente et flétrit à nos yeux! Nouveau Panniculus, qui pour un gain infâme, Trafiques sans pudeur de l'honneur de ta femme! Ses affaires dis-tu?,... malheureux S quand on sait Que ce sont les tiennes qu'il fait.
À Ponlicos, écrivain inepte.
Sur tes ouvrages très souvent Tu demandes mon sentiment : Vraiment, j'en ai l'âme ravie, Je les admire, stupéfait ! Et pour moi rien n'est plus partait Régulus, même, à ton génie Rendrait les armes sans envie. — Ah ! si ce discours de ta part Exprime bien ce que tu penses, Puissent Jupiter et César
- 224 —
oO«-
Ad soos ministres. - m. v, n P . 64.
Sextantes, Calliste , duos infunde Falerni ;
Tu super aestivas, Alcime, solve nives. Pinguescat nimio madidus mihi crinis amorao,
Lassenturque rosis tempora sutilibus. Jam vicina jubent nos vivere Mausolea ;
Quum doceant, ipsos posse perire Deos,
■OQ*-
Ad Theodoim - ub. v, Ep. 73.
Non donem tibi air meos libellos Oranti toties, et exigent! }
— 225 —
Taccorder mille récompenses !• — Que César et ce dieu puissant Daignent t'en accorder autant !
Jouir puisqu'il faut mourir.
Verse, Àlcinus, et verse/lu plus frais ;
De glace frappe le Falerne
Jusqu'à ce qu'il devienne épais,
Et que la bouteille soit terne. Parfume mes cheveux des plus douces odeurs,
Et couronne mon front de fleurs. Va, si nous contemplons ces monuments funèbres ("), De jouir de la vie ils nous conseilleront ; Et si nous écoutons les voix de leurs ténèbres,
Dans leur langage ils nous diront
Que les hommes les plus célèbres,
Que les dieux même périront (").
-~<M>*-
A Théodore.
Tu veux savoir sans verbiages', Pourquoi je ne t'ai pas fait don de mes ouvrages ?
— 226 —
4
Miraris, Théodore? magna causa est ; Dones tu mihi ne tuos libellos.
-9&€>-
Àd Iroilianom. — ub. v, e v . si.
Semper eris pauper, si pauper es, jEmiliane. Dantur opes nulli nunc, nisi divitibus.
■OQ+*
De Fabolla. — lu. vi, b?. m.
Jurât capillos esse, quos émit, suos Fabulla : numquid, Pau Ile, pejerat? nego.
In Laberium. - ut. vi, b? u.
Versus scribère posse te disertos Affirmas, Laberi : quid ergo non vis?
Versus scribere qui potest disertos,
«
Non scribat, Laberi; virum putabo.
— 227 —
C'est dans la crainte, j'en conviens, Que tu ne me donnes les tiens.
■OQ*-
k Emile.
Pauvre aujourd'hui, demain tu le seras encore : C'est vers le riche seul que Ton voit couler Por.
-<»»«-
De Paulla.
Ces cheveux sont à moi, dit Paulla, je le jure. Qui pourrait l'appeler parjure ? Qui pourrait dire qu'elle ment ? Ils ont par elle été payés comptant.
-—»?o-
À Labérios.
Tu peux, dis-tu, faire de très beaux vers : Labérius, pourquoi ne veux-tu pas en faire ?
C'est un bizarre ou sublime travers. Il n'est qu'un seul moyen d'expliquer cette affaire;
Et tu dois être, il n'est pas de milieu,
Ou moins qu'un homme, ou plus qu'un dieu.
— 228 —
In GmËamam. — lu». vi f e p . n.
Cinnam, Cinname, te jubés vocari. Non est hic, rogo, Cinna, barba ris m us? Tu si Furius an te d ictus esses , Fur ista ratione dicereris.
In Poslhumum causidicum. - lu. vi, r p . id.
Non de vi, neque caede, nec veneno,
Sed lis est mihi de tribus capellis.
Vicini queror bas abesse furto.
Hoc judex sibi postulat probari :
Tu Cannas, Mithridaticumque belluin,
Et perjuria Punici furoris,
Et Syllas , Mariosque , Muciosque
— 229 —
À Giniamoi.
Pour te donner une illustre origine,
C'est, du moins, ce qu'on imagine, En retranchant trois lettres de ton nom ,
Tu fais Cinna de Cinnamon.
Si tes pères , je le suppose , T'avaient légué le nom de Larronneur,
Pour ajouter à sa splendeur,
Et seulement pour cette cause,
Faudrait-il, suivant ta façon , Qu'au lieu de Larronneur on t'appelât Larron ?
-*&«-
«
A Posthume, avocat inepte.
Il ne s'agit pas de carnage,
De viol, d'empoisonnement;
Mais il s'agit tout simplement D'un vol de trois cheveux, de trois, pas davantage,
Et je prétends que mon voisin
Es) coupable de ce larcin. Quand le juge du fait veut une preuve unique , Tu te rabats sur la guerre Punique,
Tu combats les Carthaginois-,
Peuple pervers, sans foi, ni lois.
— 230 —
Magna voce son as , manuque tota. Jam die, Posthume, de tribus capellis.
■o©o-
In Charidemum. — lu. vi. e v . si.
Uxorem , Cbarideme , tuam scis ipse, sinisque A medico futui : vis sine febre mori.
>€►«►
Àd Diadumenum. - ut. vi e v . m.
Basia da nobis, Diadumene, pressa * Quot, inquis?
Oceani fluctus me numerare jubés ; Et maris iEgaei sparsas per liltora conchas ,
— 231 —
Mithridate, Annibal, leurs sanglantes défaites, Leurs grands, leurs illustres combats Et leurs glorieuses retraites, Sont les sujets de tes débats. Aux sonores accents de ta docte parole Qu'accompagne toujours un geste impétueux , Apparaissent Sylla, Marius et Scévole... Assez, Posthume, assez : parlons des trois cheveux
-a^e-
 l'épouse de Charidfewe.
Ton médecin est ton amant : J'aime assez cet arrangement ; De ta santé te voilà sûre ; Sur lui tu t'en reposeras ; Et ton mari, je te l'assure, De la fièvre ne mourra pas.
_»e*-
A Diadumfene.
Couvre-moi de baisers, ô beau Diadumène. Eh voilà mille. — Encor? — Pour t'assouvir, ma reine, • Combien faut-il donc t'en donner? - Combien, dis-tu? c'est m'ordonuer
- 232 —
Etquae Cecropio monte vagantur apes ; Quaeque sonant pleno vocesque manusque theatro ,
Quum populus subiti Cœsaris ora videt. Nolo quot arguto dédit exorata Catullo
Lesbia : pauca cupit, qui numerare potest.
o&c-
Àd LycoriiD. - lo>. vu Bp. 40.
Fœmina prseferri potuit tibi nulla, Lycori ;
Praeferri Glycerae fœmina nulla potest. Haec erit hoc,quod tu : tu non potes esse, quod haecest.
Tempora quid faciunt ! hanc volo , te volui.
»e«
— 233 -
De compter les essaims bourdonnant dans la plaine;
Les acclamations dont retentit l'arène,
Les applaudissements qu'on prolonge sans fin
Quand au cirque César vient se montrer soudain;
Les flots de l'Océan, et tous les coquillages
Que sans cesse les mers jettent sur leurs rivages.
Eh! quel nombre pourrait suffire à mon transport?
Lorsque tu dis : assez, je dis toujours : encor.
Point de baisers comptés. Quant à moi je refuse
Ces faveurs que Catulle obtenait par la ruse.
Un plaisir calculé ne peut me contenter :
Est-ce assez de baisers quand on peut les compter?
A Glycère.
Oui, des femmes tu fus la plus belle, ô Glycère ; A présent Lycoris est celle qu'on préfère.
Ton règne est passé sans retour :
Le sien passera quelque jour. Ah ! que le temps produit un changement extrême ! C'était toi que j'aimais, et c'est elle que j aime!
-9&4h
— 234 —
In raucum poelam. - lu. ri, e v w
Qui récitât lana fauces et colla revinctus, Hic se posse loqui, posse tacere negat.
-»CM>-
De Thelcsino. — lu. vi. e p 50.
Quum coleret pui'os pauper Thelesinus amicos Errabat gelida sordidus in togula.
Obscœnos postquam cœpit curare cimedos, Argentum, mensas, prœdia sol us émit.
Vis fieri dives, Bilhynice? conscius esto. Nil tibi, vel minimum, basia pur a dabunt.
-0©<H
De Àndragora. - ut. vi, e v . 53.
Lotus nobiscum est, hilaris cœnavit ; et idem.
Inventas mane est mortuus Andragoras. Tarn subitae mortis causam , Faustine, requiris?
In somnis medicum viderat Hermocratem.
- 235 -
Sur un poète enrhumé
Pris d'un mal de gorge sévère, Tu viens pourtant nous réciter tes vers : Veux-tu par là prouver à l'univers Que tu ne peux ni parler ni te taire?
->d«-
A Bilhynicus.
Quand Thélés ne voyait que des gens vertueux,
II n'avait rien. Sa toge avait à peine l'âme;
11 a de tout : de l'or, des meubles somptueux. Depuis qu'il hante une jeunesse infâme.
Bithynicus, veux-tu devenir opulent? De l'impudicité, du vice, Comme lui deviens le complice;
De nos jours, la vertu ne donne pas d'argent.
<><><•
A Andragore.
Hier Andragore était gai, bien portant et tort ; Et ce matin, hélas! le pauvre homme était mort! Connais-tu la raison de cette mort subite? En songe il avait vu le docteur Hermocrile
In invkhim. - ub vl e v . ei
Laudat, amat, cantat nostros mea Roma libellos ;
Meque sinus omnes, me manus omnis habet. Ecce rubet quidam , pallet, stupet, oscitat, odit.
Hoc volo : nunc nobis carmina nostra placent.
-»v«-
De Telelhusa. - ub. vl e p . 71.
Edere lascivos ad Bœtica cr usina ta gestus ,
Et Gaditanis ludere docta modis ; Tendere quœ tremulum Pelian , Hecubœque maritum
Posset ad Hectoreos sollicitare rogos ; Urit et excruciat dominum Telethusa priorera :
Vendidit ancillam; nunc redimitdominam.
■lOo-
Ad Àuluro, de Phryge lusco. - lu. vl e p . tb.
Potor nobilis, Aule, lumine uno
Contre un envieux.
Rome chérit mon livre, et chacun veut l'avoir, On le trouve au salon, il pénètre au boudoir. Quelqu'un pourtant pâlit, se désespère : Vient-on à me louer, il rougit de colère ; Il ne peut s'en cacher, il m'envie, il me hait : Cest à présent que mon livre me plaît !
-•«o-
Sur Télélhusa.
Téléthusa, savante aux mouvements lascifs
Des danses de l'Andalousie, Pourrait rendre aux transports des amours les plus vifs Priam et Pélias, vieux roi de Thessalie.
Son premier maître, cependant,
Consumé d'un amour ardent,
Cédant pour elle à son ivresse, Servante la vendit, la rachète maîtresse.
De Phrjxus.
Phryxqs, ce grand buveur, perdit un de ses yeux,
— 238 —
Luscus Phryx erat, alteroque lippus : Huic Heras medicus : Bibas caveto ; Vinum si biberis, nihil videbis. Ridens Phryx, oculo, Valebis , inquit Misceri sibi protinus deunces, Sed crebros jubet : exitum requiris ? Vinum Phryx , oculus bibit venenum,
Àd lupODl. — Lib VI, Ep. 79.
Tristis es, et felix ; sciât hoc Fortuna, caveto ; Ingratum dicet te, Lupe, si scient.
-&{H>-
In bibenles aquaw calidam. - ul vl e p .86.
Setinum , dominaeque nives, densique t rien tes ,
Quando ego vos, medico non prohibente , bibam? Stultus, et ingrat us, nec tanto nuinere dignus ,
- 239 -
Et l'autre encore était-il chassieux. Son médecin lui dit : Si vous voulez m'en croire, Mon cher Phryxus, vous cesserez de boire, Sinon vous perdrez sûrement Le seul œil qui vous reste encore. Au diable l'œil, dit Phryxus, en riant ; Vidons jusqu'à notre dernière amphore; Portez un grand verre, et versez Jusqu'à ce que je dise assez. De cette prudente conduite Savez-vous quelle fut la suite ? Phryxus a bu le vin, Et son œil le venin.
■o©«-
À Lupus, s'affiigeant sans raison.
Avec tant de bonheur un chagrin aussi noir! Si la fortune, ingrat, venait à le savoir !
-*e«-
Aui buveurs d'eau.
Sans trop fâcher mon médecin, A chaque instant, à verre plein, Divin Sétine, quand pourrai-je
— 240 —
Qui mavult haeres divitis esse Midae Possideat Libycas messes,' Hermumque, Tagumque, Et potet calidam, qui mihi livet, aquam.
Ad fôcilianum. — ub. vi. %. 88.
Mane salutavi vero te nomine casu ;
Nec dixi dominum, Caeciliane, meum. Quanti libertas constet mihi tan ta, requiris?
Centum quadrantes abstulit illa mihi.
-»^<v-
lo Olnm. _ Lik vu, s?. 10.
PdRdicatur Eros, fellat Linus : Ole , quid ad te,
De cute quid faciant ille, vel ille, sua? Centenis futuit Matho millibus : Ole, quid ad te?
— 24i —
Te boire épaissi par la neige ! Ah! bien fou qui ne t'aime pas Plus que les trésors de Midas ! Moi, je préfère, ma parole, A Tordu Tage et du Pactole, A la Libye, à ses moissons, Mon vin durci par les glaçons.
-»^<v-
À Cécilien qu'il n avait pas appelé maître.
Ce matin, en te saluant, Je t'appelai par ton nom seulement. Ah ! parbleu, me dis-tu, je voudrais bien connaître Ce qu'il t'en coûterait pour m'appeler ton maître!
— Ma foi/ce qu'il m'en coûterai!,
Vraiment, je ne saurais le dire ;
Mais toi, tu pourrais bien prédire Ce qu'il m'en coûtera pour ne l'a%oir pas fait ( tt ).
-»**-
À Olos, détracteur.
Qu'Oros, comme Linus, ait de honteux amours, Dis-le-moi, cher Olus, est-ce là ton affaire? Trop rigide censeur, pourquoi blâmer toujours
«6
_ 242 —
Non tu propterea, sed Matho pauper erit. in lucem cœnat Sertorius : Ole, quid ad te,
Quum liceat tota stertere nocte tibi? Septingenta Tito débet Lupus : Ole, quid ad te ?
Assem ne dederis, crediderisve Lupo. Illud dissimulas, ad te quod pertinet, Ole,
Quodque magis cura convenit esse tuae. Pro togula debes : hoc ad te pertinet, Ole.
Quadrantem nemojam tibi credet : et hoc. lixor tnœcha tibi est : hoc ad te pertinet, Ole.
Poscit jam dotem filia grandis : et hoc. Dicere quindecies poteram, quod pertinet ad te :
Sed quid agas, ad me pertinet, Ole, nihil.
lo œalum poelan. - ub vu. e p . 2.-1. Dulcia quum tantum scribas Epigrammata semper,
— 243 —
Et tout ce qu'on peut dire, et tout ce qu'on peut faire?
Mathon paie, dis-tu, ses plaisirs comme un roi :
S'il ne te vole rien, dis, que t'importe à toi?
Et si Sertorius passe la nuit à table,
Ne te laisse-t-il pas dormir toute la nuit !
D'une somme Lupus à Titus est comptable!
Mais pourrais-tu me dire en quoi cela te nuit?
Si tu crains de répondre et de payer pour lui,
Ne lui fais pas crédit, et ferme lui ta bourse.
Pour toi, mon cher Olus, tu ne t'occupes pas
D'affaires qui pour toi pourraient être la source
De soucis dévorants et de grands embarras.
Toi qui sur un chacun te permets de médire,
Sais-tu ce que sur toi tout haut on ose dire ?
Que personne d'abord ne te fait plus crédit :
Que ta femme te trompe, ou, du moins, qu'on le dit.
Voilà, mon cher Olus, voilà ce qui t'importe :
Ta fille se fait grande ; il faut donc au plutôt
Lui chercher un époux et trouver une dot :
Sur tous les autres soins c'est le soin qui l'emporte.
J'en dirais dix fois plus; mais tu pourrais fort bien
Me dire que cela ne me regarde en rien.
-oQo-
Contre un mauvais poêle. Poète malheureux, toi qui ne sais écrire
— 244 —
Et cerussata candidiora cute ; Nullaque mica salis, nec amari fellis in illis
Gutta sit : o démens, vis tamen illa legi ! Nec cibus ipse juvat morsu fraudatus aceti ;
Nec grata est faciès, cui gelasinus abest. lnfanti melimela dato, fatuasque mariscas;
Nam mihi, quœ novit pungere, Cbia sapit,
-o^c-
De imagine Haiimi ùesonii, ad Q. Oyidium. - ub. vu. e p . 44
Maximus ille tuus, Ovidi, Caesonius bic est ,
Cujus ad hue vultum vivida cera tenef. Hune Nero damnavit : sed tu damnare Neronem
Ausus es, et profugi, non tua, fatasequi. jEquora per Scyllae magnus cornes exsulisisti,
Qui modo nolueras consulis ire cornes. Si victura meis mandantur nomina chartis,
El fas est cineri me superesse meo,
— 245 —
Que des épigrammes sans sel, Où l'on ne peut jamais trouver rien à redire, Et qui n'ont pas une goutte de fiel,
Tu veux encor que l'on te lise ?
Ah ! reconnais donc ta sottise !
Va, les mets les plus délicats /
Sans vinaigre ne plaisent pas. Une beauté sans dents dont la bouche innocente Ne peut me mordre, est pour moi sans appas.
Crois-moi, pour réussir, présente Des fruits doux aux enfants : aux hommes des fruits verts ;
Bien acerbes et bien amers.
-o©«^
A Ovide, du portrait de Crcsonius.
De l'illustre Sénèque, Ovide, ami sincère, Toi que devrait louer Rome et tout l'univers, Contemple de Caeson cette image si chère; Caeson, que tu suivis jusqu'au-delà des mers, En bravant d'un tyran la haine et la colère, Et malgré cent dangers divers. Que les anciens fassent parade Du dévouement de leur Pylade, Qui pouvait, sans aucun péril, Suivre son parent en exil : Combien sur lui n'as-tu pas d'avantage ,
— 246 —
Audiethoc praesens, venturaque turba, fuisse 111 i te, Senecae quod fuit ille suo.
——oao
De Labieno. — w>. vu. e v . 66.
Hœredem Fabius Labienum ex asse reliquit; Plus meruisse tameq se Labienus ait.
-<K>o—
De suis libre. — ub. vu e v . 88.
Fertur habere ineos, si vera est famà, libellos Inter delicias pulcbra Vienna suas.
Me legit oumis ibi senior, juvenisque, puerque, Et coram tetrico casta puella viro.
— 247 —
Et combien plus montras-tu de courage, Toi, que sans crainte on vit, tendre ami de Caeson, Accompagner un homme exilé par Néron.
-o^e-
k Lahiéous, héritier.
Fabius, par son testament, De Labiénus, en mourant, Fait son héritier sans partage ; Mais Labiénus mécontent, Prétend qu'on lui doit davantage.
VARIANTE.
Fabius à Pison a laissé tout son bien : Pi son prétend qu'il.ne lui donne rien.
De ses livres recherchés à Vienne.
S'il en faut croire un rapport trop flatteur, Vienne, cette ville si belle, Dans chaque personne chez elle > Pour mes œuvres compte un lecteur.
Là, tout me lit, de la chaste pucelle
— 248 —
Hoc ego maluerim, quam si mea carmina cantent, Qui Milum ex ipso protious ore bibunt ;
Quam meus Hispano si meTagus impleat auro, Pascat et Hybla meas, pascat Hymettos apes.
Non nihil ergo su mus, nec blandae munere linguse Decipimur : credam jam, puto, Lause, tibi.
»Q€h
Àd crilicum. — lu. vil e?. 90.
Jactat inaequalem Matho me fecisse libellum ;
Si verum est, laudat carmina nostra Matho. .Squales scribit librosCalvinuset Umber.
iEqualis liber est, Cretice, qui malus est.
—<^-«>——
— 249 —
Au mari vieux, sombre et grondeur. Ah! j'aime mieux avoir de tels suffrages,
Que de voir prôner mes ouvrages Par ces peuples qu'on voit de la bouche effleurer L'eau bourbeuse du Nil, et s'y désaltérer,
Inclinés sur ses bords sauvages. Je les préfère à l'or que le Tage espagnol
En débordant dépose sur le sol : Au miel que mille essaims, tout fiers de leur conquête, Pour moi déroberaient aux coteaux de l'Hymette. Je vaux donc quelque chose, o mon ami Lausus ; Et tes propos flatteurs ne mitonneront plus.
•od*
À un critique.
> Matbon prétend que j'écris assez mal ;
U assure, surtout, que je suis inégal;
Si ce qu'il dit est vrai, c'est louer mes ouvrages,
Et m'attirer tous les suffrages.
Umber et Calvinus sont toujours égaux ; mais,
A part toute satire,
Ne pourrait-on pas dire
Qu'ils sont toujours également mauvais?
-oQo-
— 250
De liloue. — lu>. vil e v . ioî. ^Vlilodorai non est; peregre Milone profecto
V
Arva vacant : uxor non minus inde parit. Cur sit ager sterilis , cur uxor lactitet, edam ; Quo fodiatur ager non habet, uxor habet.
Àd librum suum. - ub. vin e v . i.
Laurigeros domini, liber, intrature Pénates, Disce verecundo sanctius ore loqui.
Nuda recède Venus ; non est tuus iste Hbellus. Tumihi, tu Pallas Caesariana, veni.
In crudeJem amieuro. - ixb. viil Bp. 14.
Pallida ne Cil i eu m timeant pomaria brumam ,
Mordeat et lenerum fortior aura nemus : Hibernis objecta Notis specularia puros
— 251 —
Sur lilou.
Milon voyage; et son champ est stérile ;
Maïs si son champ ne porte pas de fruit, Sa femme, en récompense, incessamment produit. Pourquoi te champ n'est-il donc pas fertile, Lorsque la femme Test autant?
C'est que pendant que le mari dérive, La femme aura trouvé quelqu'un qui la cultive, Et que personne, hélas! ne cultive le champ!
-»©•©-
À sa Muse T eu euvoyaol ses vers à l'Empereur.
Muse, pour pénétrer jusqu'aux foyers du maître, Sur le seuil oubliez vos jeux licencieux : La sévère Pal las règne seule en ces lieux ; Et sans voile Vénus n'oserait y paraître.
-o^«-
À un ami.
Pour garantir du froid tes jeunes pépinières Et tes arbustes délicats, Tu les enfermes dans des serres
— 252 —
Admittunt soles, et sine faecediem. At mihi cella datur, non tota clausa fenestra,
In qua nec Boreas ipse manere velit. Sic habitare jubés veterem crudelis amicum?
Àrboris ergo tuoe tutior hospes ero.
-owo-
Id Oppianum. — lu. vin, e?. 25.
Vidisti semel, Oppiane, tantum /Egrum me maie : ssepe te videbo.
-<KH>-
De dislichis. - ub. vin. e t . 29.
Disticha qui scribit, puto, vult brevitate placere. Quid prodest breviîas, die mihi, si liber est?
— 253 —
Où, grâce aux pierres spéculaires, Ils seront réchauffés et ne gèleront pas.
Un cabinet sans porte ni fenêtre, Voilà le logement que Ton me donne, à moi ; Borée y gèlerait de froid. Je ne dis rien ; mais quelque autre, peut-être, Pourrait dire, en voyant la chambre où tu m'as mis/ Que tu traites bien mieux tes plants que tes amis.
-♦©«-
A Oppianus.
Si tu te trouves si content De m'avoir vu malade une fois seulement, Juge si mon bonheur est grand Moi qui te vois malade si souvent !
-»Qo-
Des distiques.
Plusieurs ne font que des distiques, Dans le but d'être laconiques; Mais de ces distiques féconds, Ensemble réunis sous leurs timides plumes, Il naît des ouvrages si longs Qu'ils font, enfin, de gros volumes.
— 254 -
lo Dentonem. — l». vin, Bp. 31.
Nescio quid de te non belle, Dento, fateris.
Conjuge qui duc ta jura paterna petis. Sed jam supplicibus dominum lassare libellis
Desine, et in patriam serus ab Urbe recH : Nam dum tu longe déserta uxore, diuque
Très quœris natos, quatuor invenies.
-0^0-
In pessimos conjuges. - ub. vin, e p . 35.
Quum sitis similes, paresque vita, Uxor pessima, pessimus maritus ; Miror, non bene convenire vobis.
-o&c-
— 255 —
A Denton, sollicitant le droit de trois eofaols.
Denton, je ne sais quel bavard
Dit que tu harcèles César
Par tes mille et mille manèges,
Et par tes placets suppliants,
Pour obtenir les privilèges
Qu'ont les père» de trois enfants ("). Ta femme abandonnée aussi loin, si longtemps, Aura trouvé sous ses pas bien des pièges.
Ce sexe faible, sans soutien,
Crois-moi, ne peut toujours combattre; Et quand ici tu viens ramper pour rien, En retournant chez toi, Denton, peut-être bien, Au lieu de trois enfants, tu vas en trouver quatre.
Les boos époux.
Tous deux méchants, tous deux infâmes, Toi le pire mari, toi la pire des femmes,
Avec raison on est surpris Que vous ne viviez pas comme de bons amis.
-OQ4>-
— 256 —
Ad Polycharroum. - L%b. vni, e p . 37.
Quod Caietano reddis, Polycharme, tabellas, Millia te centum nu m tribuisse putas?
Debuit haec, inquis : tibi habe, Polycharme, tabellas, Et Caietano millia crede duo.
-*^tv
Ad Flaccom. — ub. fiii, e v . 50.
Temporibus nostris aetas quum cedat avorum,
Creverit et major cum duce Roma suo, Ingenium sacri miraris abesse Ma rouis,
Nec quemquam tan ta bella son are tuba. Sint Maecenates, non deerunt, Flacce, Marones,
Virgiliumque tibi vel tua rura dabunt. Jugera perdiderat misera vicina Cremonae,
Flebat et abductas Tityrus aeger oves. Risit Tuscus eques, paupertatemque malignam
Reppulit, et céleri jussit abire fuga : Àccipe divitias, et vatum maxitmis esto ;
— 257 —
A Polycarme.
Tu me rends mon billet que je ne puis payer!... Au lieu de me le renvoyer, Pour doubler le prix de la grâce, Et rendre encore le trait plus beau , Permets plutôt que je t'en fasse Un nouveau.
A Flaccus.
Lorsque les temps passés le cèdent au présent.
Et que, sous l'empereur, Rome s'élève autant,
Tu t'étonnes, Flaccus, qu'il nous manque un Virgile;
Et que nul aujourd'hui, dans cette immense ville,
N'embouche le clairon, poète ambitieux,
Pour chanter de César les combats glorieux !
Les Virgiles naîtront quand renaîtra Mécène.
Si tu voulais, Flaccus, tes champs féconds sans peine
Pourraient les voir cclore, et leurs riches sillons
En produiraient bientôt d'abondantes moissons.
Tityre malheureux pleurait les champs fleuris Qu'il possédait auprès de sa chère Crémone; Il pleurait ses vergers et ses troupeaux ravis Grâce au droit si cruel que la victoire donne.
— 268 —
Tu licet et nostrum, dixit, Alexin âmes. Adstabat domini mensis p nicher rimus ille,
Marmorea fundens nigra Falerna manu; Et libata dabat roseis carchesia la bris,
Quae poterant ipsum sol 1 ici tare Jovem. Excidit attonito pinguis Galatea poetse,
Thestylis et rubras messibus usta gênas; Protinus ltaliam concepit, et Arma virumque,
Qui modo vix Culicem fleverat ore rudk Quid Varos, Marsosque loquar, ditataque vatum
No mina, magnus erit quos numerare labor? Ergo ero Virgilius, si mimera Maecenatis
Des mihi ? Virgilius non ero, Marsus ero.
— 250 —
Le chevalier toscan éloigne d'un souris, El l'affreuse indigence et les sombres soucis. En échange, dit-il, des biens que tu regrettes, Prends ces trésors, et sois le plus grand des poètes : Partage encor l'amour que j'ai pour Alexis. Et le bel Alexis assistait à leurs fêtes, A ses mille amoureux causant mille tourments ; Et de sa douce main plus blanche que l'albâtre, A son maître il versait le Falerne noirâtre, Et prodigue pour lui de ses baisers brûlants, Dignes d'être enviés par les dieux tout-puissants, . Sans cesse il imprimait sur sa bouche mi-close Et sa bouche lubrique, et ses lèvres de rose. C'est alors que l'on vit, hôte brillant des cours, Celui qui soupirait de champêtres amours. Le poète oubliant sa grosse Galatée, Délaissa Testylis, par le soleil brûlée. Et nul ne concevait dans son étonnement, Ce qui pouvait causer un pareil changement; Mais bientôt (ut créé par ce brillant génie Le héros belliqueux qui conquit l'Italie, Le cruel Alexis, Didon et ses amours.
Dirai-je les Varus, et tant d'hommes célèbres Dont les noms de l'oubli braveront les ténèbres t Un appui manque, hélas ! aux auteurs de nos jours ! Sans protecteur je reste un poète futile, Mais pour moi sois Mécène, et je deviens Virgile.
«7.
— 260 —
Ad Seteron, de Cariuo. - ut. vrn, e?. ai.
Livet Carinus, rumpitur, furit, piorat, Et quaerit altos, onde pendeat, raraos ; Non jam quod orbe cantor et legor toto ; Nec umbilicis quod decorus et cedro Spargor per omnes, Roma quas tenet, gentes ; Sed quod sub urbe rus habemus œstivum , Yehimurque inulis non, ut an te, conductis. Quid imprecabor, oSevere, liventi? Hoc opto : mulas habeat, et suburbanum.
A Carions t envi».
Carinus tu pâlis, tu pleures à cœur fendre.
Et tu cherches partout un arbre pour te pendre :
Non, parce que mes œuvres sont
A Rome, dans chaque maison;
Ou, qu'en basane reliées
Partout elles sont publiées ;
Non, parce qu'on les voit aux mains
Des étrangers et des Romains ;
Mais par cette raison unique
Qu'on m'a vu, depuis peu de temps, Acheter, hors de ville, une maison rustique,
Pour passer les étés aux champs;
Et que je puis, de ma campagne,
Si par hasard l'ennui me gagne,
Avec mes mules au grand trot,
A Rome me rendre aussitôt.
Pour te guérir de cette envie
Qui fait le tourment de ta vie,
Contre le mien change ton sort :
Tu peux conclure sans scrupules : A toi mon petit champ et mes petites mules, A moi tes vastes biens et ton riche trésor.
■+&o-
De Piceate. — la. nu. Bp. e*.
Scribit in aversa Picens Epigrammata charta ; Et dolet, averso quod facit il la Deo.
la CftciliaMun. - ub. vin, e p . 67.
Horas quinque puer nondum tibi nuntiat, et tu
Jam conviva raihi, Cœciliane, venis, Quum modo dislulerint raucae vadiinonia quarte.
Et Floralicias lasset arena feras. Curre, âge, et illotos revoca, Calliste, ministros;
Sternantur lecti ; Cœciliane, sede. Cal dam poscis aquam : sed nondum frigida venit ;
Alget adhuc nudo clausa culina foco. Mane veni potius : nam cur tequinta morettir?
Ut jentes, sero, Cœciliane, venis.
— 203 —
De Picens.
Picens, pour faire une épigramme, Remplit la page et le revers ; Et puis, il s'irrite, il s'enflamme Parce qu'on ne lit pas ses vers !
A Cécilianus.
Lorsqu'on n'a pas sonné la cinquième heure encore,
Quand l'arène est ouverte encore aux jeux de Flore,
Et que les tribunaux sont loin de s'ajourner,
Convive diligent, tu viens déjà dîner !
Allons, Caliste, cours sur les places publiques,
Va vitement aux bains chercher les domestiques.
Approchez un fauteuil; Cécilien, sied s-toi.
Tu voudrais de l'eau chaude? allons, excuse-moi,
Car l'eau froide est encor, je crois, à la fontaine.
Pour te laver les mains veuilles attendre un peu,
La cuisine est glacée, et le foyer sans feu ;
Mais, désormais, mon cher, et tu le peux sans peine,
Envers toi pour ne pas me trouver en retard,
Ou viens de grand matin, ou viens un peu plus tard.
-oa«-
— 2H4 —
Ad Enlellum. — ut. vm, b p . 6a
Qui Corcyrai vidit pomaria régis,
Mus, En tel le, tira praferat ille domus. Invida purpureos urat ne bruma racemos ,
Et gelidum Bacchi munera frigus edat ; Condita perspicua vivit vindemia gemma,
Et tegitur felix, nec tamen uva latet. Femineum lucet sic per bombycina corpus;
Calcul us in nitida sic numeratur aqua. Quid non ingenio volait natura liçere?
Autumnum sterilis ferre jubetur hyems.
fo Vacerim — lu*, viu, e p . w.
M ira ris veteres, Vacerra, solos, Nec laudas nisi mortuos poêlas.
A fatelk
Quiconque a vu les vergers de Corcyre,
Entelle, doit leur préférer ton champ. Chez toi, pour empêcher qu'un brouillard malfaisant Ne vienne, à l'improviste, et brûler et détruire
Les fruits pourprés de Bacchus, dons heureux, On voit sur le raisin, la pierre spéculaire,
Le protéger sans le cacher aux yeux.
Et lui prêter un abri lutélaire
Que ne pourraient lui donner ses rameaux; Et grâce à la clarté de ce mince entourage, L'œil aperçoit encorle fruit et le feuillage.
Tel un caillou brille encor sous les eaux;
Ou telle encore une femme révèle
Tous ses appas que la gaze récèle.
Que ne peut l'art et ses féconds travaux!
Vaincu par lui, l'hiver stérile donne Et les fleurs du printemps, et les fruits de l'automne.
-»e«-
A Vacerra.
Les anciens seuls savent te plaire ;' Et tu ne vantes les écrits
- 280 —
Ignoscas petimus, Vacerra : tanti Non est, ut placeam tibi, perire.
A4 Instaalium. — im>. vin, r?. 73.
Instanti, quo nec sincerior aller habetur
Pectore, nec nivea simplicitateprior ; Si dare vis nostrae vires animosque Thaliae,
Et victura petis carraina ; da » quod a me m. Cynthia te vatem fecit, lascive Properti ;
Ingenium Galli pulchra Lycoris erat : Faraa est arguti Neraesis formosa Tibulli ;
Lesbia dictavit, docte Catulle, tibi. Non me Pelignus, nec spernet Mantua vatemj
Si qua Corinna raihi, si quis Alexis erit.
A4 ÀTÎtom. — Lib. IX, Bx>. 1.
Note, licet nolis, sublimi pectore va tes, Cui referetserus praemia digna ciuis. Hoc tibi sub nostra brève carmeu imagine vivait,
— »7 —
Que des poètes mis en terre; Dieu me garde d'avoir ton suffrage à oe prix !
-»e«-
A
Instantius, au noble caractère,
Au cœur si droit, si pur et si sincère,
Veux-tu de moi voir un ouvrage tel Qu'il me donne en tous lieux un renom immortel ?
Fais que l'amour vienne embraser mon âme. Cynthie a réchauffé Properce de sa flamme; % A Lycoris Gallus devait tout son esprit. La belle Némésis fit un nom à Tibulle; Et Lesbia dicta tous ses vers à Catulle. Qu étaient-ils sans ces chants que l'amour leur apprit? Qu'étaient Virgile, Ovide et leur muse divine Sans Alexis et sans Corinne?
Avitus, ô brillant génie, Toi qui ne veux léguer qu'à l'avenir tardif Les fruits de cet esprit si vif . Qui pourraient illustrer ta vie;
— 208 — Qiiam nonobscurisjungis, Avite, vins.
Ille ego sum nulli nugarum laude sec on dus;
qcemnon miraris, sed puto, lector, amas.
Majores majora sonent : mihi parva loquuto
SUFFICIT IN VESTRAS SjEPB REDIRE MANUS.
-OQO-
ln Paullam. — m. ix, e v a.
Nubere vis Prisco, non miror, Paul la : sapisti Ducere te non vult Priscus : et ille sapit.
h amicum cœnipelam. — ub. ix, e p . 15.
Hune, quem cœna tibi, quem mensa paravit amicum, Esse putas fidae pectus amicitiae ? Âprum amat, et mullos, et suraen, et ostrea, non te. Tarn bene si cœnem, noster a mie us erit.
— 269 —
Mais que ta modestie, hélas ! retient captif, Place ce livre auprès de mon portrait fidèle
Que ta main rangea parmi ceux
De ces personnages fameux
Dont la mémoire est immortelle, Et dont le temps a consacré le nom. Moi, pour les riens je suis à nul autre second; Tu ne m'admires pas, mais tu me lis, tu m'aimes. Les uns ont plus d'éclat, un autre est plus profond; Mais pour mes vers légers tes bontés sont extrêmes : Tu les lis : ton souris suffit à mon renom.
A Pailla.
Je t'approuve, Paulla, de vouloir de Priscus; Il ne veut pas de toi? Je l'approuve encor plus.
Contre an coureur de soupers.
Prends-tu pour ami véritable Le gourmand qu'attire ta table? Mon cher, c'est trop de bonne foi ; Il aime tes perdrix, tes huîtres, et tes meuilles ( !5 ), Les vins choisis que tu recueilles, Et non pas toi ;
— 270 —
k Ghloe. — L%b. îx, e p . ie.
Inscripsit tumulo septem celebrata virorum Se fecisse Chloe : quid pote simplicité?
h SaMInn. — ub. ix, Bp. 20.
Laudas balnea versibus trecentis Cœnantis bene Pontici, Sabelle. Vis cœnare, Sabelle, non lavari.
— 271 —
Mais que demain il vienne, Et qu'il trouve chez moi Une table comme la tienne, Il va se dire aussi Mon ami.
Sur Chloé.
La célèbre Cloé, veuve de sept maris. Sous un seul marbre tumulaire, Un jour les a tous réunis; Puis, elle écrivit sur la pierre : Cest moi qui les ai tous mis là. Peut-on mieux dire que cela!
A Sabellis, parasite.
Sabellus loue avec son emphase ordinaire Les bains de Ponticus qui fait si; bonne chère : Tu crois que Sabellus désire se baigner ? Oh ! non : Sabellus veut diner.
— 272 —
Ad Auetuni. - ub. ix, e v . n.
Ârtemidorus habet puerum ; sed vendidit agrum : Agrum pro puero Calliodorus habet.
Die, uter ex istis melius rera gesserit, Aucte? Artemidorus amat, Calliodorus arat.
De Spendophoro. — lu. ix, Ep. 57.
Spendophorus Libycas domini petit armiger urbes :
Quœ puero dones, tela, Cupido, para, 111a quibus juvenes figis, mollesque puellas;
Sit taraen in tenera levis et hast a manu. Loricam clypeumque tibi galeamque remitto;
Tutus ut invadat prœlia, nudus eat. Non jaculo, non ense fuit, laesusve sagitta,
Casside dum liber Part henopaeus erat. Quisquis ab hoc fuerit fixus, morietur amore.
O felix, si quein tam bona fata marient !
— 273 —
À Aortes.
Atrémidorus vend un champ pour un enfant : Calliodore vend un enfant pour un champ. Àuctus, sors-moi d'un embarras extrême. En me disant lequel des deux En cette affaire a fait le mieux ? Atrémidorus aime; Calliodore sème.
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De Spleodophore, porteur d'armes de Domiliei.
Splendophore en Libye accompagne son maître. Amour donne les traits que tu veux lui remettre ; • Ces traits sûrs que ton arc jamais ne lance en vain. Qu'une hache légère arme seule sa main ; Reprends le bouclier ^ le casque et la cuirasse ; Tout nu, mais protégé par sa beauté, sa grâce, Il pourra défier les dangers des combats, Et le glaive sanglant ne le blessera pas. Parthénopée, ainsi, sans vêtements, sans armes Voyait tout succomber sous l'effet de ses charmes. Que le ciel te réserve un aussi beau destin ; Mais, avant que le temps ne flétrisse ton teint,
- 274 —
Du m puer es, redeas, dum vullus lubricus ; et te Non Libye faciat, sed tiia Roma, virum.
-»w«-
Id Namurram. — ub. ix, e v . 6u
In septis Mamurra diu multumque vagatus,
Hic ubi Roma suas aurea vexât opes, Inspexit molles pueros, oculisque comedit; •
Non hos, quos primae prostituere casae; Sed quos arcanae servant tabulata catastae,
Et quos non populus, nec mea turba videt. Inde satur, mensas, et opertos exsuit orbes,
Expositumque a(te pingue poposcit ebur ; Et testudineum mensus quater hexaclinon,
Ingemuit citro non satis esse suo. Consuluit nares, an olerent aéra Corinthon ;
Culpavit statuas et, Polyclele, tuas. Et turba ta brevi questus crystallina vitro.
Myrrhinasignavit, seposuitque decem. E*penditveterescalathos, et si qua fuerunt
Pocula Mentorea nobilitata manu ; Et virides picto gemmas numeravit in auro,
— 275 —
Et qu'un léger duvet de toi n'ait fait un homme , Bel enfant, hâte-toi, reviens, reviens à Rome.
9.9,
h lamurra.
Ce coureur éternel, Mamurra, ce pauvre homme, Lassé, se trouve, un jour, dans ce quartier de Rome Où mille magasins pleins d'objets précieux Étalent à F envi leur richesse, à nos yeux. Déjà tout le séduit, et le charme, et le tente. Ici, ces beaux enfants que l'on expose en vente; Non de ceux qu'à nous, peuple, on laisse regarder ; Mais d'autres qu'en réserve on a soin de garder. Plus loin il entre, et fait sous prétexte d'emplettes, Descendre les ballots des plus hautes tablettes. Une table lui plaît, qui peut appareiller Sa table magnifique en bois de citronnier; Il examine, il ouvre, il tourne cette table Incrustée en écaille, et d'un goût admirable; Mais, las ! après avoir mesuré quatre fois, Il s'aperçoit qu'elle est trop courte de trois doigts ! Grand connaisseur, un rien à son goût porte atteinte; Il sent l'airain pour voir s'il est bien de Corinthe; Et rigide censeur des plus rares travaux. A Polyclète ( l6 ) même il trouve des défauts. Six vases de cristal défiaient la censure :
— 276 —
Quidquid et a nivea grandius aure sonat. Sardonychas veros mensa qusesivit in omni,
Et pretium magnis fecit iaspidibus. Undecima lassus quum jam discederet hora ,
Âsse duos calices émit, et ipse tulit.
Ad Auctam. — lo>. ix, e p . 83.
Lector etauditornostrosprobat, Aucte, libellos,
Sed quidam exactos esse poeta negat. Non nimium euro : nam cœnae fercula nostrae
Malim convivis, quam placuisse coquis.
Ad Condylum. — ub. ix, e p . 03.
Quaemala sintdomini, qu*servi commoda nescis,
Condyle, qui servum te gémis esse diu. Dat tibi securos vilis tegeticula somnes;
— 277 —
Il les prendrait bien ; mais.... l'eau n'en est pas bien pure ! Ce qu'il voudrait ce sont d antiques vases d'or Ciselés parla main du célèbre Mentor ( 17 ). Il cherche une émeraude et deux perles pareilles, Pour en faire une bague et des boucles d'oreilles. Montrez-moi des rubis, des jaspes, des onyx, J'achète tout, dit-il, et tout au plus haut prix. Notre homme, ainsi, du jour atteint la dernière heure, Et, toujours marchandant, regagne sa demeure.
À Àuctus.
De mes vers les lecteurs ne disent que du bien ; Un poète envieux dit qu'ils ne valent rien.
Je ne m'en inquiète guère ; Si mon dîner aux convives peut plaire,
Je consentirai volontiers
Qu'il déplaise à des cuisiniers.
À Condylos.
O Condylus, tu ne sais pas Toi qui te plains de l'esclavage, Combien le maître a d'embarras, Combien l'esclave a d'avantage :
— 278 —
Pervigi] in pluma Caius, ecce, jacet. Caius a prima tremebundus luce salutat
Tôt dominos : at tu, Condyle, nec dominum. Quod debes, Caï, redde, inquit Phœbus, et illinc
Cinnamus : hoc dicit, Condyle, nemo tibi. Tortorem metuis? podagra, cheragraque secatur
Caius; et raallet verbera mille pati. Quod nec mane vomis, nec cunnum, Condyle, lingis,
Non mavis, quam ter Caius esse tuus?
H>ÇHO-
De Paulla. — ub. x, e p . s.
Nubere Paulla cupit nobis; ego ducere Paullam Nolo; anus est : vellem, si magisessetanus.
-o^o-
Dc 86. — Lib. X. Bp.9.
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Undenis pedibusquè, syllabisqiie r
— 279 —
Tu trouves te sommeil sur le plus mauvais lit. Flaccus ne peut dormir sous l'ouate enseveli ;
Et pendant que tu dors encore,
Tremblant, il faut que, chaque jour,
Il aille, au lever de l'aurore,
A cent maîtres faire la cour, Lorsque toi-même au tien, tu ne dis pas bonjour. Un créancier fait visite à ton maître :
C'est pour demander de l'argent; Il le demande en menaçant, peut-être, As-tu jamais eu peur que l'on t'en fît autant? Tu crains le commandeur; mais ton maître redoute Bien pire que le fouet : la gravelle et la goutte. N'aimes-tu pas mieux être esclave, et cent fois pis
Que d'être maître à pareil prix?
HW-O-
De Paulla.
Pau 11 a partout dit que vous l'épousez. Oh! non : elle est pour moi trop vieille et pas assez
-*&e-
h lui-même.
Je suis ce Martial, connu de l'univers
— 280 —
Et mullo sale, nec tamen protervo, Notus gcntibus ille Martialis, Et notus populis : quid invidetis ? Non sum Andraemone notior Caballo
-••«re-
in Gaium. - lu. x, Bp. 16.
Si donare vocas promittere nec dare, Caï;
Yincam te donis, muneribusque meis. Âccipe Cal 1 aieis quidquid fodit Àstur in arvis,
Aurea quidquid babet divitis unda Tagi ; Quidquid Erythraea niger invenit Indus in alga ,
Quidquid et in nidis unica servat avis ; Quidquid Agenoreo Tyros improba cogit aheno ;
Quidquid habent onines, accipe, quomodo das.
De morte Vari
. — Lib. X, Ep. 26.
Vare, Paratonias Latia modo vite per urbes . -Nobilis, eteentum dux memorande viris; At nunc Ausonio frustra promisse Quirino,
— 281 —
Par sa malice consommée Et par le mordant de ses vers : Vous enviez ma renommée; Mais, vraiment, je ne sais pourquoi : Le cheval Àndrémone est plus connu que moi.
À Caîus, grand prometteur.
Si tu nommes donner, promettre sans tenir, Je puis te surpasser, et donner davantage; Reçoit donc les trésors que peuvent contenir Les mines de Galice et les ondes du Tage, Les perles que l'Indien dans l'algue va chercher, Les parfums du Phénix composant le bûcher ; Enfin, pour parler ton langage, Mon cher ami, prends tous nos biens.... Comme tu nous donnes les tiens.
-O^O-
De Varos, mort en Egypte.
Varus, ô toi, si jeune encore, Illustre ami, toi que décore Et que distingue le cordon , Insigne du centurion (") ;
— 282 —
Hospita Lagsei litoris umbra jaces. Spargere non licuit frigentia fletibus ora,
Pinguia nec mœstis addere thura rogis. Sed datur seterno victuruin carminé no m en.
Numquid et hoc, fallax Nile, negare potes?
Àd Sexlilianum. - lu. x, e v . 29.
Quam mihi mittebas Saturni te m pore lancem , Misisti dominas, Sextiliabe, tuae ;
Et quam donabas dictis a Marte Ralendis ? De nostra prasina est synthesis empta toga.
Jam constare tibt gratis cœpere puellse ; Muneribus futuis , Sextiliane, meis.
— 283 —
Faut-il que l'ingrate Péluse ( w ), Malgré nos vœux les plus ardents, Impitoyable, te refuse A nos tendres embrassements. Ton ombre, d'une rive impie S'élance en vain vers J'Ausonie ; Et Rome attendra vainement Ce retour promis si souvent; Mais si le sort inexorable, Dans le chagrin qui nous accable N'a pas permis à nos douleurs D'arroser ton corps de nos pleurs, Va, grâce au Dieu de l'Harmonie, Mes*vers te rendront à la vie; Et ton nom à jamais fameux Vivra chez nos derniers neveux.
A Sexliliamis.
Tous les cadeaux qui m'étaient destinés
A ta maîtresse sont donnés;
Et c'est à moi que tu dérobes
Ses bijoux et toutes ses robes. Pour elle en me privant de tes riches présents, Tu t'amuses gratis, on t'aime à mes dépens.
— 284 —
h Calliodwum. - lu. x. s p . si.
»
Addixti servum nummis hère mille trecentis, Utbenecœnares, Calliodore, semel :
Nec bene cœnasti ; mullus tibi quatuor emptus Librarum cœnae pompa caputque fuit.
Exclamare libet : Non est hic, improbe, non est Piscis : homo est : hominem, Calliodore, voras.
\t imagine I. Antonii, ad Csditianum. - ub. x, Bp. œ.
Haec mihi quae colitur violis pictura , rosisque,
— 285 —
VARIANTS.
Les coupes, la vaisselle et l'urne Que tu m 9 offrais toujours aux fêtes de Saturne,
A ta maîtresse sont donnés; Et les habits qu'en mars tu m'avais destinés Serviront à payer cette robe admirable
Avec laquelle elle préside à table. Ainsi tu peux l'aimer sans qu'il t'en coûte rien. C'est moi qui fais les frais de tout son entretien
De Calliodore, gourmand.
Pour acheter un beau saumon,
Calliodore vend, dit-on,
L'esclave qui lui reste encore;
Et le gourmand Calliodore
Croit vraiment manger un poisson,
Quand c'est un homme qu'il dévore !
A Cécilianus, du portrait d Albinos Primus. Tu veux connaître la personne
— 286 —
Quos référât vu]tus, Cseditiane. rogas ? Talis erat Marcus mediis Antonius annis
*
Primus ' in hoc juvenem se videt ore senex. Ars utinam mores, animumque effingcre possel ! Pulchrior in terris nulla tabella foret.
-OÔO-
In Procoleiam. - m. x, e v . 4i.
Mense novo Jani veterem, Proculeia, inaritum
Deseris, atque jubés res sibi habere suas. Quid, rogo, quid factum est? subiti quae causa doloris?
Nil mihi respondes? dicam ego, Praetor erat. Constatura fuit Megalensis purpura centum
Millibus y ut nimium munera parca dares ; Et populare sacrum bis mil lia dena tulisse*.
Discidium non est hoc, Proculeia ; lucrumest.
*
— 287 —
Que représente ce portrait ; Portrait pour moi si plein d'attrait, Que chaque jour de roses j'environne Et pour lequel je tresse une couronne Qu'entaillent les plus belles fleurs?
Tel était mon Albin dans Tété de son âge;
Et le printemps encor brillait sur son visage ; Ah ! de son âme et de ses mœurs. De son esprit brillant et sage, Par quelque procédé nouveau QuenVt-on pu peindre l'image !
On n'aurait vu jamais un aussi beau tableau.
■o&e-
 Proculée.
Un de nos bons amis vient de me l'annoncer, D'avec ton vieux mari tu vas donc divorcer ? Alors, dis-moi, pourquoi cette douleur si grande ? Tu ne dis rien? je vais répondre à ma demande.
Tu le sais bien, ton époux est préteur. A Rome on paie cher un aussi grand honneur : On célèbre à ses frais les fêtes de Cybèle : Ces frais sont grands pour peu que la fête soit belle !
Vingt mille écus te seraient enlevés Par cette fête populaire, Qui par cette manœuvre auront été sauvés.
\ *Vv
— 288 -
Ad fhilerotem. — ia>. x, b?. 43.
Septima jam, Phileros, tibi conditur uxor in agro. Plus nulli, Phileros, quam tibi, reddit ager.
h deliealum lectorem. — ub. x, Ep. 45.
Si quid lene mei dicunt et dulce libelli, Si quid houorificum pagina blanda sonat ;
Hoc tu pingue putas, et costam rodere mavis, Ilia Laurentis quum tibi demus apri.
Yaticana bibas, si delectaris aceto;
Non facit ad stomachum nostra lagena tuum.
— 280 —
La séparation que vous prétendez faire, C'est-il bien un divorce, ou c'est-il une affaire ?
À Fhiléros.
Sept femmes gisent dans ton champ : Quel champ jamais rendit autant!
A m lecteur difficile.
Du plus beau sanglier du pays des Latins
Si je t'offre les intestins : Par quelques vers flatteurs, parfois, de mon ouvrage Si je veux adoucir la rudesse sauvage,
Suivant toi, les vers sont trop plats,
Et les intestins sont trop gras ; Une côte à ronger te plairait davantage. A l'aigre Vatican tu donnes l'avantage
Sur nos vins les plus délicats.
Tel est ton goût? c'est à merveille; Mais nous ne boirons pas à la même bouteille.
-»e«-
— 290
Ad Julium larlialem. - lu. x, e v . ai.
Vitam quae faciunt beàtiorem, Jucundissime Martial is, haecsunt : Res non parta labore, sed relie ta ; Non ingratus ager; focus perennis; Lis nunquam ; toga rara ; mens quieta ; Vires ingenuse; salubre corpus ; IVudens sitnplicitas ; pares amici ; Convictns facilis; sine arte mensa ; Nox non ebria, sed sol ut a curis ; Non tristis torus, et tamen pudicus ; Somnus, qui faciat brèves tenebras ; Quod sis | esse velis, nihilque malis; Summum nec metuas diem, nec optes.
— 291 —
À un ami.
Pour me rendre à jamais heureux, Et mettre le comble à mes vœux, Ami (tu sais que je suis sage), Il me faudrait en héritage Les gros revenus sans travail D'une terre affermée à bail : Bonne chère et jardin fertile ; Point de procès, l'esprit tranquille, Point de faste, ni d'honneurs vains : L'esprit et le corps toujours sains, Qu'à table, autour de moi s 1 assemblent Quelques amis qui me ressemblent.
Que Morphée abrège mes nuits : Qu'un lit d'où fuient les ennuis Et la débauche et la tristesse, Donne un asile à la sagesse, Mais ne bannisse pas l'amour. Avec ces biens, pour ne rien feindre, Du sort je ne saurais me plaindre ; Et j'attendrais mon dernier jour Sans le désirer ni le craindre.
»9«
— 292 —
Ad Fauslinum. _ ut. z, e p . 51.
Sidéra jamTyrius Phryxei respicit agni
Ta unis, et a Item u m Castora fngit hiems. Ridetager, vestitur humus, vestitur etarbos;
Ismarium pellex Attica plorat Ityn. Quos, Faustine, dies, qualem tibi Roma Ravennain
Abstulit? o soles ! o tunicata quies! O nemus, o fontes, solidiimque madentisarerve
Litus, et œquoreis splendidus Ànxtir aquis ; Et non unius spectator lectulus undrc,
Qui videt hinc puppesfluminis; inde maris! Sed nec Marcel li, Pompeianumque, nec illic
Sunt triplices thermae, nec fora juncta quater; Nec Capitolini summum penetrale Tonantis ,-
Quaeque nitent cœlo proxima templa suo. Dicere te lassum quoties ego credo Quirino !
Quae tua sunt, tibi habe ; quae mea , redde inihi.
— 293 —
À Faustious. — Le printemps.
Déjà de Tyr lorsque le fier taureau
Pénètre au signe de l'agneau ;
Que Castor chasse la froidure; Et que le sol revêt sa riante parure :
Quand l'arbre entr ouvrant ses bourgeons,
Déjà nous promet tous ses dons,
Laisse Rome, et viens à Ravenne ("j Jouir de ces beaux jours que le printemps ramène. Dans nos prés, dans nos bois, sur le sable d'Anxur (*), Que les flots caressants savent rendre si dur; Anxur, qui de mou lit, à la fois, à ma vue Offre sa mer tranquille et sa rivière émue. Va, nous payons bien peu des plaisirs aussi grands, Ce ciel toujours si pur, cette arène, ces champs. Ici, les dieux contents de modestes retraites, De temples somptueux n'élèvent pas les faîtes. Ton théâtre, ô Pompée, et le tien, Marcel lus, A nos regards charmés ici ne s'offrent plus. Il est au sein de Rome, il faut que je l'avoue, Cent merveilles encor qu'on admire et qu'on loue ; Mais au vaste Forum, agrandi quatre fois, Je préfère nos prés, nos ruisseaux et nos bois ; Et lorsqu'un citadin, dans son pompeux langage A Rome sur nos champs veut donner l'avantage :
IpilapkiiHB Scorpi. — ub. x, s?. 53.
Ille ego sum Scorpus, clamosi gloria Circi, Plausus, Roma, tui, deliciaeque brèves :
Invida quem Lachesis raptum trieteride nona, Dum nu me rat pal mas, credidit esse senem.
De Polla. - Lib. x, Ep. 69.
Custodes das, Polla, viro; non accipis ipsa. Hoc est uxorem ducere, Polla, virum.
— 295 —
Garde, lui dis-je alors, le lot qui t'appartient, Quanta moi, grâce aux dieux, je suis content du mien.
-+&€>■
Epilaphe de Scorpos, célèbre conducteur de chars.
Rome, je suis Scorpus, qui dans tes jeux bruyants, Si souvent ai reçu tes applaudissements. Avant trente ans je meurs, Rome, tu t'en étonnes? Lachésis me crut vieux, en comptant mes couronnes !
-*e«-
De Polla, gouvernant son mari.
Chez toi tu commandes en dame, Partout ton époux est suivi : Pau lia ? te voilà la mari, Et ton mari sera le femme.
IMITATION. — A VICTOIRE.
Tu vas régner eu souveraine ; L'époux ne sera rien chez toi. Victoire, tu seras la roi, Et ton mari sera le reine.
aoe
— 296 —
De Galla. — iAb. x, b p . 75.
Millia viginti quondam me Galla poposcit ;
Et, fateor, magni non erat illa nimis. Annus abit : bis quina dabis sestertia, dixit :
Poscere plus visa est, quam prius, illa miki. Jam duo poscenti post sextum millia mensem,
Mille dabatn nummos : noluit acciperc. Transi erantbinae forsan, trinaeve Kalendse,
Aureolos ultro quatuoripsa petit; Non dedimus : centum jussit me mittere nùminos ;
Sed visa est nobis haec quoque summa gravis. Sportula nos junxit quadrantibus arida centum :
Hanc voluit : puero diximus esse datam. Inferius numquid potuit descendere? fecit.
Dat gratis, ultro dat mihi Galla : nego*
— 2»7 —
Deyia.
Pour prix de ses faveurs, j'ai vu Galla, jadis, Vouloir mille écus d'or : c'était<son dernier prix; Et ce n'était pas trop, il faut que j'en convienne ;
Pourtant, l'année était passée, à peine, Pour cinq cents on pouvait l'avoir : C'était tout ce qu'alors elle pouvait valoir. S'étant, six mois après, mise à deux cent cinquante, La somme paraissait encore exorbitante. Alors, j'offris cinquante : elle me refusa. Une kalende après, son prix encor baissa. Pour dix écus, un jour, elle frappe à ma porte :
Mais je trouvai la somme un peu trop forte.
Enfin, j'ai vu tant de charmes réduits
A se donner pour un panier de fruits ! Au plus bas, à présent, réduisant sa demande, A chaque nouvelle kalende, Sa valeur diminue un peu. — Plus bas se peut-il donc qu'encore elle descende t
— Oui, sans doute, cela se peut : Elle s'offre pour rien, et personne n'en veut.
— 2»8 —
Ad Gallom. — Ltb. x, sp. 82.
Si quid nostra tuis adicit vexatio rébus,
Mane, vel a média nocte togatus ero : Stridentesque feram flatus Aquilonis iniqui,
Et patiar nimbos, excipiamque nives. Sed si non fias quadrante beatior uno,
Per gemitus nostros, ingenuasque cru ces, Parce, precor, lasso, vanosque remitte la bores,
Qui tibi non prosunt, et mihi, Galle, nocent.
De Afro, ad foditianum. - ub. x, e v . 84.
M ira ris, quare dormitum non eat Afer? Accumbat cura qua, Cœditiane, vides.
Ad Avilum. - iÀb. x, Bp. 96.
Saepe loquar nimium gentes quod, Avite, remotas,
Miraris, Latia factus in urbe senex, Auriferumque Tagum sitiam, palriumque Salonem,
— 299 —
À Gallos. — Il se plaint de son emploi bavait-coureur.
Gai lus, as-tu jamais besoin de mon appui? Tu me trouveras prêt et le jour et la nuit ; Et tu verras alors comment pour toi j'endure L'Aquilon si piquant, la neige et la froidure; Mais si tous mestourmentsétaient pour toi sans fruits, Prends pitié de ma peine et de ma lassitude; Et daigne m'épargner un travail aussi rude, Pour toi sans bénéBoe et pour moi plein d'ennuis;
A Céditianos, d'Àfer el de sa femme difforme.
Tu t'étonnes qu'A fer n'aille pas se coucher? Regarde ce qu'au lit il lui faudrait toucher!
A Avitus. — Les campagnes de Rame et celles d'Espagne.
Eh quoi ! cher Avitus, tu t'étonnes encor Que dans Rome vieilli, je parle avec transport De nos pays lointains, de Salon, ma patrie : Que j'aie soif du Tage, aux flots jaunis par l'or ,
— 300 —
Et répéta m satura sordida rura casae. Il la placet tellus, in qua res parva beatuai
Me facit, et tenues luxuriantur opes. Pascitur hic, ibi pascit ager : tepet igné rnaligno
Hic focus, ingenti lumine lucet ibi. Hic pretiosa famés, conturbatorque macellus,
Mensa ibi divitiis ruris operta sui. Quatuor hic œstate togae, pluresve terantur,
Autumnis ibi me quatuor una tegit. I, cole nunc reges : quidquid non praestat amicus ,
Quum praestare tibi possit, À vite, locus.
>?»-
fe Numa. - Lit. x, Ep. 97.
Dum le vis arsura slruiturLibitina papyro, Dum myrrham, et casiam flebilis uxor émit;
— 301 —
Et brûle de revoir ma campagne chérie ! Que j'aime ce pays où Ton vit de si peu! Où mon modeste avoir passe pour l'opulence, Oùnos champs sans engrais nous donnent l'abondance ! I ci le foyer fume et couve un faible feu Dont la pâle lueur n'échauffe ni n'éclaire : L'âtre brille chez nous d'une vive lumière, Et fait sentir au loin ses feux toujours ardents. Ici la faim est chère, et toutes les denrées D'un marché ruineux ne valent pas les fruits Que sans travail on voit sans cesse reproduits Par le sol si fécond de ces riches contrées, Où la table offre au goût tous les trésors des champs. Pour vivre dans le monde, esclave de la mode, Une ou deux fois par mois changeant de vêtements, Ici, je dois fléchir sous son joug incommode; Tandis qu'un seul habit chez nous mesert quatre ans! Allez donc encenser les rois et les puissants, Lorsque le petit champ légué par votre père Fait plus que cent patrons pour vous ne pourraient faire.
-*Qt>-
De Huma.
Numa mourait : déjà, déesse sans entrailles, Libitine était là, veillant aux funérailles, Pour activer la flamme, au sommet du bûcher
- 302 —
Jam scrobe, jam lecto, jam pollinctore parato Hœredem scripsit me Numa . convahiit.
-»o«-
In connniscenlem yersus operi suo. - lu», x, sp. 100.
Quid, stulte, nostris versibus tiios misées? Cum litigante quid tibi, miser, libro? Quid congregare cum leonibus vulpes, Aquilisque simites facere noctuas quaeris ? Habeas iicebit alterum pedem Ladse* Inepte, frustra crure ligneo curres.
Ad mtroieipes sons Bilbilitaoos. - lo>. x. e p . îaa.
Municipes, Augusta mihi quos Bilbilis acri Monte créât, rapidis quemSalo cingitaquis ;
— 303 —
Elle entassait déjà la paille et le papier. L'épouse désolée avait, longtemps d'avance, Acheté les parfums et la plus douce essence. Près du lit, attentifs, les porteurs étaient prêts ; Et rien ne manquait plus aux funèbres apprêts. Mais, en mourant, Numa veut faire un acte sage; Il appelle un notaire , et par son testament De ses biens m'ayant fait héritier sans partage, Il a, le croirait-on?... guéri subitement!
■9Q+
A quelqu'un qui mêlait ses vers aux siens.
Mêler mes vers avec les tiens !
C'est insensé, je le soutiens. C'est lier les renards et les lions ensemble, Et vouloir qu'au hibou le fier aiglon ressemble.
À mes concitoyens de Bilbilis.
O champs de ma patrie, et toi, montagne ardue Dont la cime s'élance et se perd dans la nue :
— 304 -
Ecquid laeta juvat vestri vos gloria vatis ?
Nam decus et nomen, famaque vestra su mus. Nec sua plus débet tenui Verona Catullo,
Meque velit dici non minus itla suum. Quatuor accessit trigesima messibus aestas,
Ut sine me Cereri rustica liba datis. Mœnia dum colimus dominas pulcherrima Romae,
Mutavere meas Itala régna comas, fcxcipitis reducem placida si mente, venimus:
Aspera si geritis corda, redire licet.
Ad libroin. - la. x, Ep. 104.
I nostro cornes, i libelle, Flacco Longum per mare, sed faventis undae, Et cursufacili, tuisque ventis Hispanae pete Tarraconis arces. Illinc te rota tollet, et citatus Altam Bilbilin, et tuum Salonem Quinto forsitau essedo videbis. Quid mandem tibi, qnaeris? ut sodales
— 305 —
Berceau de mon enfance, auguste Bilbilis,
Que le Salon rapide embrasse en ses replis,
Vous êtes fiers de moi, du moins, je dois le croire,
Puisque mon nom fait seul votre nom, votre gloire.
Catulle de Vérone a fait tout le renom;
Et Vérone à ce nom voudrait joindre mon nom.
Paisible citoyen de Rome la superbe,
Sans porter à Cérès l'offrande d'une gerbe,
Sans l'honorer ici de mes libations,
J'ai vu mûrir au loin trente-quatre moissons.
Enfin, j'apporte ici le reste de ma vie
Et ces cheveux blanchis sous, le ciel d'Italie;
Mais si le froid dédain m'accueille à mon retour,
Rome encore ouvrira son sein à mon amour.
-*e«-
A sod livre.
Mon livre, avec Flaccus, lu pars donc pour l'Espagne! Veuillent les dieux qu'un vent favorable toujours
Vers Tarragone et ses superbes tours, Et vous pousse et vous accompagne ! Un char rapide, alors, non sans plus d'un cahot,
Laissant au loin la mer et son rivage,
Après cinq jours d'un pénible voyage, A vos yeux offrira Salone et Bilbao (")•
En arrivant ton premier soin doit être
— 306 —
Paucos, sed veteres, etantebrumas Triginta mihi quatuorque visos Ipsa protinus a via salutes, Et nostrum adrnoneassubinde Flaccum, Jucundos mihi nec laboriosos Secessus pretio paret salubri, Quipigrum faciant tuum parentem. Hœc sunt : jam tumidus vocat magi&ter, Castigatque moras ; et aura portum Laxavit melior : vale, libelle ; Navem , scis puto, non moratur unus.
-Q-QO-
De suis libcllis. — Lib. xi t e v . 3.
Non urbana mea tantum Pimpleide gaudent Otia, nec vacuis auribus ista damus ;
Sed meus in Geticis ad Martia signa pruinis À rigido teritur centurione liber.
Dicitur et nostros cantare Britannia versus. Quidprodest? nescit sacculus ista meus.
At quam victuras poteramus pangere char tas,
— 307 —
D'aller porter mes compliments A quelques vieux amis, trop peu nombreux, peut-être,
Qui ne m'ont vu depuis un si long temps, Que, sans doute, ils auraient peine à me reconnaître. Après avoir rempli ce devoir si pieux, Va voir Flaccus : dis-lui que je lui recommande
De irf acheter, quelque prix qu'on demande, Une aimable retraite, en quelque site heureux, Où je puisse me plaire, et vivre en paresseux. Pars donc ; c'est tout ce que je te commande. Mais un vent favorable enfin ouvre le port : Le capitaine jure et l'on t'appelle à bord ( M ). Adieu, mon livre, adieu; tu vois, la brise est bonne, Et tu sais qu'un vaisseau n'attend jamais personne.
+Q+-
De ses oinrrages qu'on lit partout, mais sans profit pour lui.
Des Romains, je le sais, je charme les loisirs, Et les peuples lointains partagent ces plaisirs ; Oui, je sais que l'armée avec tous ses bagages Transporte mes écrits jusqu'au septentrion ; Et pour comble de gloire, on a vu mes ouvrages Chez les Gêtes traduits par un centurion. Mais avec mon renom à quoi puis-je prétendre? Qu'importe que mes vers par les Bretons soient lus, Si ma bourse ne pèse une obole de plus?
— 308 —
Quantaque Pieria prœlia flare tuba ; Quum pia reddiderint Augustum luiinina terris, EtMaecenatem si inihi Roma daret!
■o^-o-
De libro suo. - ui. xi, e p . 15.
Sunt chartoe mihi, quas Catonis uxor,
Et quas borribiles legant Sabinae.
Hic totus volo rideathbellus,
Et sit nequior omnibus libellis ;
Qui vino madeat, jiec erubescat
Pingui sordidusesse Cosmiano.
Ludat cum pueris, amet puellas ;
Nec per circuitus loquatur illam,
Ex qua nascimur, omnium parentem,
Quam sanctus Numa mentulam vocabat.
Versus hos tanien esse tu mémento
Saturnalicios, Apollinaris.
Mores non habethic meoslibellus.
— 309 —
Mais quels accents guerriers ma voix ferait entendre, Et quels sons belliqueux mon clairon saurait rendre Si, pour notre bonheur, dans leur bonté les dieux Rendaient Auguste et Mécène à nos vœux !
-o^o-
àqx lecteurs sévères.
La femme de Caton, les Sabines sauvages, Pourraient lire, je crois, certains de mes ouvrages ; Mais quant à celui-ci, loin qu'il soit innocent, Je veux qu'il soit pervers, impudique et méchant; Qu'il respire l'orgie, insulte à la décence, Et s'imbibe, ruisselle et dégoutte d'essence; Qu'aux filles, qu'aux garçons il ne parle qu'amour, Et qu'à Numa semblable, il nomme sans détour Le saint objet auquel nous devons l'existence (") ; 11 faut pourtant, ami, te rappeler, je pense, Que je parle suivant l'occasion, le jour; Que ces écrits sont faits pour une saturnale ; Et que je ne suis pas professeur de morale.
— 310 —
Ad ledores. — m. xi, jïp. ie.
Qui gravis es nimium, potes hinc jam, lector, abire
Quo libet : urbanse scripsiraus ista togae. Nam mea Lampsacio lascivit pagina ver su ;
Et Tartessiaca concrepat aéra manu. -O quoties rigida pulsabis pallia vena,
Sis gravior Curio, Fabricioque licet ! Tu quoque nequitias nostri lususque libelli
Uda puella leges, sis Patavina licet. Erubuit> posuitque meum Lucretia librum ;
Sed coram Bruto : Brute, recède, leget.
-»»«-
— 3H —
BloigWHoas, graves leclears.
Loin d'ici, trop grave lecteur : t
Dans mes vers Lampsaque respire ;
Ainsi, si vous voulez me lire,
Déposez là votre pudeur.
Faites place aux espagnolettes,
Au tambour basque, aux castagnettes ( M ) ;
Mais si surmontant votre peur,
Vous cédez au tendre délire
Qu'amour lui-même vous inspire,
Fussiez-vous Caton le censeur,
Curius ou même Fabrice,
Oh! combien battra votre cœur!
La fille pleine de malice,
Lascive, me lit saus terreur;
Et fût-elle née à Padoue (*)
D'aise elle sent rougir sa joue.
Brutus entre : Lucrèce a soin
De jeter le livre bien loin :
Sort-il? soyez certain, d'avance,
Que la lecture recommence.
-*Vo-
— 3*2 —
Ad Sabiiua. - lo>. xi, e p . 17.
Non orçinis nostri nocturna est pagina libri ; Invenies et quod mane, Sabine, legas.
h Nestoran. — iAb. xi, e p . &
Nec toga, necfocusest, nectritus timice lectus,
Nec tibi de bibula sarta pal ade teges ; Nec puer, aut senior, nulla est ancilla, nec infans,
Nec sera, nec clavis, nec canis, atque calix. Tu tamen affectas, Nestor, dici atque videri
Pauper, et in populo quœris habere locum. Mentiris, vanoque tibi blandiris bonore :
Non est paupertas, Nestor, habere nihil.
De Apro. — ub. xi t ej>. sa.
^Edes émit Aper, sed quas nec noctua vellet
— 313 —
Sob livre. — A Sabinus.
Non, mon livre n'est pas si noir qu'on veut le dire ; Et l'on y trouve encor des pages qu'on peut lire.
h Nestor, indigent.
Tu n'as ni feu, ni lieu; ta toge est en lambeaux; Ton lit, sale grabat, sans draps et sans rideaux, Est d'un insecte vil devenu le partage; Et, pour la nuit, on dit que tu n'as même pas Une natte tressée en joncs du marécage. De serrures, de clefs tu n'as pas l'embarras. Servantes, serviteurs, chiens, enfants de tout âge, Nestor, tu ne veux pas t'en charger davantage. D'être un homme du peuple on te voit affecter, D'être pauvre tu vas en tous lieux te vanter ; Mais tu ments quand tu dis que ce titre t'honore ; Nestor, pour toi ce titre est trop d'honneur encore.
-*Q<h
D'Aper. Aper achète une maison petite,
— 314 —
Esse suas; adeo nigra, vetusquecasa est. Vicinos ï 11 i nitidus Maro possidet hortos. Cœnabit belle, non habitabit Aper.
-oW«-
In Zoilnn. - m. xi b p . 37.
Zoile, quid tota gemmam pracingere libra Te juvat, et miserum perdere sardonicha ?
Annnlus iste tuis fuerat modo cruribus aptus; Non eadem digitis pondéra conveniunt.
-o&o-
id SeYerum. — ub. xj, e v . 57.
Miraris, docto quod carmina raitto Severo, Ad cœnam quod te, docte Severe, vocem ?
Jupiter ambrosia satur est, et nectare vivit; Nos tamen exta Jovi cruda merumque damus.
Omnia quum tibi sint dono concessa Deorum ; Si quod habes, non vis ; ergo quid accipies?
Sale, incommode et décrépite,
Dont un hibou ne voudrait pas. Non loin loge Maron, l'homme aux brillants repas. Si la maison d'Àper n'est pas très habitable, Aper est sûr, au moins, d'une excellente table.
A Zoîle, orgoeilleu.
Des anneaux d'un énorme poids De tes deux mains chargent les doigts. Tu portais à tes pieds des chaînes plus légères Quand tu ramais sur les galères.
A Uikxt , savant illustre.
Sévère, auteur savant d'ouvrages si divers, Crois-tu qu'on est surpris que je t'offre mes vers,
Et qu'à dîner je te convie! Mais Jupiter, gorgé de nectar, d'ambroisie,
Accepte pourtant, sans dédain
Nos vœux, notre encens, notre vin ; Et ne repousse pas les offrandes opimes
Des entrailles de nos victimes.
— 31S —
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le Lesbia. — lu. xi, e p . es.
Lesbia se jurât gratis ntmquam esse fututatn^ * Verum est : quum futui vult, numerare sole t.
h Yacerram. — Lib. xi, e?. es.
Et delator es, et calumniator ; Et fraudator es, et negotiator ; Et fellator es, et lanista ; miror Quare non habeas, Vacerra, mimmoi.
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Mais depuis que les dieux, pour toi toujours si bons, Avec amour t'ont comblé de leurs dons, Que te donner, en suivant ces maximes, Si Ton ne peut t'offrir, hélas! Que les choses que tu n'as pas!
Aigié.
Eglé, jamais, dis-tu, Ton ne te voit pour rien. . < , ; Cest vrai ; lorsqu'on te voit, tu paies toujours biçn.
A Yacerra.
Fripon et calomniateur, Maître d'escrime, entremetteur, À tant de métiers Ton s'étonne Que tu*ne sois pas riche encor, Quand tu devrais avoir assez d'argent et d'or Pour emplir une tonne.
— 348 —
In Mannes. — lo>. xi, sp. en.
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Nil raihi das vivus : dîcis, post fata daturum. Si non es stultus, scis, Maro, quid cupiam.
-»<H>-
id Pœtom. — iÀb. xi, e p . 76.
Solvere, Pacte, decem tibi me sestertia cogis : Perdiderit quoniam Bucco ducenta tibi.
Ne noceant, oro, mihi non mea crimiha : tu qui Bis centena potes perdere, perde decem.
Ad Pollam. — m. xi e?. 89.
Intactas quare mittis mihi, Polla, coronas ? A te vexa tas malo tenere rosas.
— 319 —
A laroB.
De ton vivant, dis-tu, tu ne me donnes rien ; Mais je dois, à ta mort, hériter de ton bien. Si tu n'es pas un sot, Maron, faut-il te dire Ce que j'attends, et ce que je désire.
-o^c-
A Pélus.
Parce qu'un fin matois t'enlève Quelques sacs de tes vieux écus, Pour quelques sous qui te sont dus, De toi je n'ai ni paix, ni trêve ; Et je suis contraint, aujourd'hui, À payer les péchés d'autrui. Gesse de me poursuivre : Lorsque tu perds tant d'or, Ne peux-tu perdre encor Un peu de cuivre !
A Polla.
O Polla, j'ai reçu le don De tes roses fraîches, fleuries ; Mais, je t'en demande pardon , Je préfère les fleurs que ton souffle a flétries.
— 320 —
h bilan. — lo>. xi, e p . ta.
Mentitur, qui te vitiosum, Zoile, dixit. Non vitiosus homo es, Zoile, sed vitium.
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h Africano. — ul xii, b?. 10.
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Habet Africanus millies, tamen captât.;
Fortuna multis dat nimis, satis nulli. . i i
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liltil librum ad Parlbenium. - lu. xii, e v . n.
Parthenio die, Musa, tuo nostroque salutem : Nam quis ab Àonio largius amne bibit?
Cujus Pimplaeo lyra clarior exit ab antro? Quem plus Pierio de grege Phœbus amat?
Et si forte, sed hoc vis est sperare, vacabit,
Tradat ut ipseduci carmina nostra, roga;
• /
— 821
A bile.
•
On vous croit vicieux ! C'est une erreur extrême, Zoile, vous êtes bien mieux : Vous êtes le vice lui-même.
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Sur Africus.
A fric us a chez lui des trésors entassés ; Et cependant il court après les héritages! La fortune toujours bizarre en ses partages, Quelquefois donne trop, jamais ne donne assez.
-***•
A Parlbénins.
Muse, va Saluer notre Parthénius,
Cet illustre mortel, favori de Phœbus,
Lui, dont la coupe puise aux sources d*Aonie,
Et dont la lyre emplit les antres de Pimplie.
Ah! s'il pouvait avoir, j'ai peine à l'espérer,
Un instant de loisir qu'il pût me consacrer,
Dis-lui qu'il veuille, au nom d'un confrère qui l'aimei
AAA
— 3z2 —
Quatuor et tantum limidumque brevemque libellum Commendet verbis : Hune tua Roma legit.
-+*+*
In PostbumuQi. - m. xn, b v . 12.
Omnia promittis, quum tota nocte bibisti : Manenihil prestas. Posthume, ma no bibe.
•»?<•-
Ad Priscum. - lo>. xn, e v . 14.
Parcius utaris, moneo, rapiente veredo, Prisce, nec in lepores tain violentus eas. *
Saepe satisfecit praedae venator, et acri Decidit excussus, nec rediturus, equo.
Insidias et campus habet : nec fossa, nec agger, Nec sint saxa Kcet, fallere plana soient.
Non deerunt qui tanta tibi speclacula praestent,
— 328 -
Offrir mes premiers vers à l'empereur lui-même. En quatre chants succincts ils sont tous contenus, Et dans le monde entier ils sont déjà connus. Pour les recommander à notre chef suprême, Qu'il dise seulement : Ta Rome les a lus. Que pourrait-on dire de plus ?
Contre Posthumus.
Tu promets tout, le soir, enivré d'un bon vin ; Le matin, il n'est plus traces de tes promesses.
Pour qu'on connaisse tes largesses
Il faut t'enivrer le matin.
•oe*-
A Prisais.
De tes chevaux, Priscus, modère un peu l'ardeur ; Ne courre pas le lièvre avec tant de fureur. Je te l'ai dit souvent, et je te le répète : Ami, souviens-toi bien que l'innocente bête Parfois a des vengeurs ; et plus d'un cavalier Ne remontera plus sur son fougueux coursier. D'embûches, en tous lieux, les campagnes sont pleines; Mais ne trouvât-on pas d'obstacles dans les plaines.
— 324 --
Invidia fati sed leviore cadant. Si te délectant animosa pericula, Tuscis
(Tutior est virtus) insidiemur apris. Quid te fraena juvant temeraria? saepius illis,
Prisée, datum est equitem ru m père, quanti leporem.
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1 '
In Lenlinum. — lo>. xil e p . n.
Quare tara multis a te, Lentine, diebus
Non abeat febris, quaeris, et usqtie gémis. Gestatur tecum pariter, pariterque lavatur : /
Cœnat boletos, ostrea, sumen, aprum. Ebria Setino fit saepe, et saepe Falerno :
Nec nisi per niveam Caecuha potat aquam. Cireumfusa rosis, et nigra recambit amonio ;
Dormit et in pluma, purpureoquo toro. Quum sit ei pulchre, quum tam bene vivat aptid te,
Ad Damam potius vis tua febris eat?
— 325 —
Et le terrain fût-il avec soin aplani,
Plus d'un cheval s'abat sur un sol bien uni.
Reste : plus d'un pour toi va courre sur la voie
Qui n'offre pas au sort une aussi belle proie.
S'il te faut des périls, ah! choisis les moins grands;
Et fais plutôt la guerre aux sangliers toscans;
Mais je me sens saisi du frisson de la fièvre
Quand je vois ces chevaux menés à si grand train ;
Et quand je sais, surtout, qu'on est bien plus certain
De forcer le cheval que de forcer le lièvre.
-»^o-
A Lènlinus.
Peux-tu te plaindre et t'étonner
Qu'après un si long temps la fièvre
Ne veuille pas t'abandonner !
Tu vas partout la promener :
De champignons, d'huîtres, de lièvre
Tu la régales à dîner !
De Falerne elle est abreuvée;
Et, malgré Tordre des docteurs,
Boit le cécube à l'eau glacée.
Parmi les parfums et les fleurs,
Dans un lit de pourpre placée,
Sur le duvet elle est bercée :
Pourrait-elle être mieux ailleurs ?
— 326 —
le Amilio. - l». xn, e v . 19.
In thermis sumit lactucas, ova, lacertum, Et cœnare foris se negat iEmilius.
In Fabullu», ~ l*, xn e v . 20
Quare non ha beat, Fabulle, qu&ris Uxorem Tliemison? Habet sororem.
-»9«-
Ad larciilsuD. — ju*. xn B*n*
Municipem rigidi quis te, Marcella, Saloois, Et genitam nostris quis pu tel esse loris?
Tarn rarum, tam dulce sapis : Pallatia dicent, Audîerint si te vel semel, esse suam ;
Nulla nec in média certabit nata Suburra,
Nec Capitolini collis alumua tibi. . Nec cito ridebit peregrini gk>ria parti»,
— 327 —
B Eoiiiea, vorace.
Ivre des vins, rassasié des mets Que l'on sert avec abondance A la buvette d'Alvarez, Emilien dit avec assurance : Hors de chez moi je ne dîne jamais.
►©«H
1 Fabullus.
De prendre femme Emile a peur ; C'est trop de train : il a sa sœur.
-+oo-
1 larcella, sa femme.
Marcella, qui croirait que tu reçus le jour Dans Salona, cet agreste séjour !
Est-il une Romaine, est-il une étrangère Dont Rome doive être aussi fi ère?
Subur, le Capitole et son noble coteau Ont-ils jamais rien produit de plus beau! Tant de douceur est chez toi réunie, A tant d'attraits, d'esprit et de génie,
— 388 —
Romanam deceat quam magis esse uurum. Tu desiderium dominse mihi mitais urbis Esse jubés : Romam tu mihi sola facis.
— <*&€h
In Lriiam. — ub. xu 9 Bp. 23. Dentibus atque comis, nec te pudet, uter^etnpti^
Quid faciès oculo, Lœlia ? non emitur.
« 11
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h avanim amicum. — ub. xu. e v . se.
Sexaginta teras quum limina mane senator, Esse tibi videor desidiosus eques,
Quod non a prima discurram lucepérlîrbem, Et referain lassus basia mille doinum.
Sed tu purpureis ut des nova nomina fastis, Ant Numidum gentes, Cappadocumve peta*;
— 329 —
Qu'en te voyant seulement une fois, Il n'est aucune femme au Palatin, je crois, Qui te résiste et te renie. Non, rien n'est plus doux pour mon cœur Que tes succès et ton bonheur. Tu me fais supporter sans peine L'absence de la cité reine, Et désormais Rome pour moi N'est plus qu'aux lieux où l'on te voit.
Contre Lesbia.
Tu peùfc bien acheter des dents et des cheveux ; Mais, hélas ! Lesbia, l'on ne vend pas des yeux!
-oô-o-
À un ami avare.
Lorsqu'on te voit, illustre sénateur, De grand matin, avec autant d'ardeur Visiter les palais de nos grands personnages, Pour offrir le premier tes vœux et tes hommages, D'un chevalier obscur, sans crédit, comme moi, Qui vit sans nul espoir d'obtenir un emploi, Peux-tu, vraiment, gourmandant la paresse,
— 330 —
At raihi, quem cogis medioaabrumpere somnos,
Et matutinum ferre patique lutum, Quid petitur? rupta quum pes vagus exit aluta,
Et subi tus crassae decidit imber aquac; Nec venit ablatis clamatus verna lacerais :
Accedit gelidam servus ad auriculam, Et, Rogat ut cœnes secum Lœtorius, inquit.
Viginti nummis non ego malo famé m? Quod sit cœna mihij tibi stt provincia merces,
Et faciamus idem, nec mereamur idem.
— 331 —
Vouloir qu'avant l'aurore, éveillé, je m'empresse De présenter mes salutations
À mes mille avares patrons.
A ce métier que gagnerais-je? Souvent, couvert de boue, imbibé de sueur,
Quand la maison d'un protecteur Contre un subit orage un peu tard me protège, Quand l'eau ruisselle, hélas! de mes habits trempés,
Inattentifs avec adresse,
Ses valets sont trop occupés
Pour apercevoir ma détresse,
Pour m'offrir d'autres vêtements, Et changer mes souliers d'où F eau coule à torrents. Un d'eux, pourtant, m'aborde avec un doux langage : Ijétorius, dit-il, à dîner vous engage !
Quant à toi, du moins, si tu cours
Toute la ville et ses faubourgs,
C'est avec la ferme assurance
D'une brillante récompense; Et tes courses, sans doute, auront pour résultai, Ou le gouvernement d'une province immense,
Ou la pourpre du consulat. Entre nous deux, vois quelle différence ! Pour mes peines, à moi, quelle est mon espérance?
Un dîner!... un dîner!... ma foi J'aime encor mieux mourir de faim chez moi.
— 332 —
Ad Aprtn. — ià. xn. e p . ao.
»
Siccus, sobrius est Aper : quid ad me ? Servum sic ego laudo, non amieum.
k hortis larcclte wons. - l*. xu. sp. ai.
Hoc nemut» hi fentes, haec textilis timbra supini
Palttiitis, hoc riguae ductile flumen aquse ; Prataque, nec bifero cessura rosaria Paesto ;
Quodque viret Jani mense, nec alget olus; Quaequç natat clusis anguilla domestica lymphis*
Quaeque gerit similes candida turrts aves ; Munera sunt dominas post septima lustra reverso :
Has Marcella domos, parvaque régna dédit. Si mihi Nausicae patrios concederet horto*,
Alcinoo possem dioere, Malo meos.
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Aper.
Aper est sobre, et jamais il ne boit : Eb ! vraiment 1 que m'importe à moi ! C'est dans un domestique une vertu qu'on cite; Dans un ami c'est un petit mérite.
-OQ4>-
U& jardins de larcella, sa home. , a
Ces forêts, ces ruisseaux et ces retraites sombres - ■ 11
Que forment ces palmiers entrelaçant leurs qprfjrqp;
Ce fleuve obéissant k la main qui le gui^e,
Et coulant, tour à tour, ou tranquille ou rapide;
Et tous ceâ prés couverts du rosier odorant :
Qu'on- vojty comme à Pœstum,fleurir deux fois par an; '
Et l'anguille^ captive au vivier domestique ;
L'arbuste de la paix, le robuste olivier,
Qui brave, toujours vert, les frimas de janvier;
Les oiseaux habitants de cette tour antique ;
Après trente printemps, à mon retour, voilà
Les dons que tu me fais, ma chère Marcel la.
Aussi, crois-moi, ma souveraine,
En échange de ce domaine
Que ton amour me concéda, Si Nausica m'offrait les jardins de son père,
— 334 —
Ad Jnliun larlialem. - m. xn, e p . 34.
Triginta mihi quatuorque messes Tecum, si memini, fuere, Juli : Quamm dulcia mixta sunt amaris ; Sed jucunda tamen fuere plura. fit si calculas omnis hue et illuc Di versus bicolorque digeratur, Vincet candida turba nigriorem. Si vitare velis acerba quœdam, Et tristes animi cavere morsus, Nul H te facias nimis sodalem. Gaudebis minus, et minus dolebis.
Ad CalUstraloin. - m. xn, Bp. 36.
Tanquam simpliciter mecum, Callistrate, viras, Dicere percisum te mibi saepe soles.
— 335 —
Je lui dirais : les miens sont moins beaux, Nausica, Et cependant je les préfère.
A Jules.
Jules, s'il m'en souvient, depuis trente printemps Qu'une tendre amitié nous voit unis ensemble ; Pendant ces temps divers, si mêlés, il me semble, Et de chagrins amers et de plaisirs charmants, Si j'avais bien marqué, pour aider ma mémoire, Tous nos jours malheureux avec la pierre noire, Sans doute, on trouverait dans ces comptes-courants, De notre temps passé la trop fidèle histoire, Que les jours sans tourments et que les jours heureux Auraient encore été les jours les plus nombreux. Crois-moi, pour éviter mille douleurs mortelles. Et des soucis rongeurs les morsures cruelles, Mets un frein à ton cœur : crains d'être trop ami : Ton plaisir sera moindre et tes peines aussi.
-o^©-
1 Callisirate.
Ingénument lorsqu'avec moi tu causes, Tu me contes mille méfaits ;
— 336 —
Non es tam simplex quam vis, Callistrate, credi : Nam quisquis narrât talia, plura tacet.
-•e*-
h Labullnm. - ub. xn, e p . 36.
■
Lihras quatuor, aut duas amico, Algentemque togam, brevemque laenaw Interdum aureolos manu crêpantes, Possînt ducere qui duas Kalendas, Quod nemo, nisi tu, Labulle, donas; Non es, crede mihi, bonus : quid ergo? Ut veratn loquar, optimus malorum. Pi son es, Senecasque, Memmiosque, Et Crispos mihi redde, sed priores. Fies protinus ultimus bonorum. Vis cursu pedi busqué gloriari ? Tigrim vince, levemque Passerinum. Nulla est gloria prœterire aselios.
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— 337 —
Mai* tu sais bien ce que tu fais; Et quand on dit de telles choses, C'est pour cacher de grands secrets!
»•. '
-0-&O-
A Labullus.
Pour me donner parfois une toge qui gène, Un manteau court, quelques pièces d'argent Qui peuvent me mener à peine Jusqu'à la fin delà semaine,
Peux-tu te croire et magnifique et grand ?
»
Ah ! tes prétentions à ce titre font rire. Pour quelques dons qui sont si peu coûteux, Quoi! tu voudrais passer pour généreux! - >
— Que suis-je donc, dis-tu ? Ma foi, pour te vrai dire,
Des 'hommes tu n'es pas le pire; Mais rends-moi les Pisons, Sénèque, Memmius : Rends encor les Prisais; mais ceux qui ne sont plus, Surtout, sois grand comme eux: à ces heureux symptômes Jeté reconnaîtrai pour le meilleur des hommes.
— D'autres ne donnent rien?—Aussivaux-tù bien mieux; Pour être juste, il faut te placer avant eux;
Mais ce mérite est mince, ami, tu peux m'en croire; Pour obtenir le prix, un rapide coursier Doit passer à la course un cerf, un lévrier : A devancer un âne aurait-il quelque gloire!
In. PoBliliaooffl. — lu. xn, b v . *o.
Mentiris? credo : recitas mala carmina? laudo : Cantas? canto : bibis, Tontiliane? bibo.
Pedis? dissimulo : gemma vis ludere ? vincor. Res una est, sine me quam facis, et taceo.
Nil tarnen oranino prastas mihi ; mortuus, inquis,
4
Àceipiam bene te : nil vola ; sed morere.
•+QO-
Id Tuceam. — w>. xu, e v . m.
Non est, Tucca, satis, quod es gulosus : Et dici cupis, et cupis videri.
■**♦-
- 839 —
A PoDlibanitt.
Pontilien, tu ments, et je te crois ; J'applaudis à deux mains et tes vers et ta prose j Veux-tu chanter? je chante; enfin, bois-tu?,je bois.
Si nous jouons, jamais je n'ose
Sur cent te gagner une fois.
Cependant, il est une chose
Que sans moi tu fais toujours bien ;
Mais ici je n'en dirai rien. Dis, que m'as-tu donné pour prix de mes bassesses? —À ma mort, me dis-tu, tu verras mes largesses. Alors, si c'est ainsi que cela doit finir, Pour combler tous mes vœux hâte-toi de mourir.
-»e«-
• 1 Tuera.
Tucca n'est pas gourmand, il n'est pas sensuel; Mais son plus grand bonheur est dépasser pour tel.
IMITATION.
Avoir un tendre amant n'est rien pour vous, Elise : Vous voulez qu'on le sache, et surtout qu'on le dise.
— 340 —
De Callislrato el ifro. - m. xiï, e ? . 4«.
Barbatus rigido nupsit Callistratus Afro,
Hac qua lege viro mibere virgo solet. : « .< 1
Praeluxère faces, velarunt (lammea vullus : • I
Nec tua defuerunt verba, Thalasse, tibi.
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Dos etiam dicta est: nondum tibi, Roma, videtur
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Hocsatis? exspectas numquid ut et pariât?
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Âd Classieum. — lu. xii e$. 46.
Vendunt carmina Gai lus, et Lu perçu s, Sanos, Classice, mine nega poetas.
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In habentem varios mores. — ub xn, ej>. ai.
Difficilis, facilis, jucundus, acerbus es idem : Nec tecum possuni vivere, nec sine te.
— 341 —
Sor Callistrate et ifer.
Comme on voit un garçon épouser une fille, De même, au dur Afer, Callistrate s'unit ("). Les flambeaux de l'hymen éclairaient cette nuit.
Rien n'y manquait : les amis, la famille;
Par vingt témoins le contrat est signé,
Et pour la dot un fonds est assigné. Le voile Vmptial brille, couleur de flamme, £t cent joyeuses voix chantent Pépithalame
Devant le peuple résigné. N'en est-ce pas assez? Pour t'étonner, ô Rome, Voudrais-tu donc encor voir accoucher cet homme ?
A Classions.
Classicus , quand Gai lus trouve à vendre ses vers, Diras-tu qu'un poète a l'esprit de travers?
-o^o-
Contre un homme d'humeur inégale
Complaisant, tracassier, bon et méchant pour moi, Je ne peux vivre avec toi, ni sans toi.
— 342 —
In lautura iuifelire». - lu. xii, e v . 48.
Boletos et aprum si tanquam viiia ponis,
Et non esse putas haec mea vota : volo. Si fortunatum fieri me credis, et hœres
Vis scribi, propter quinque Lucrina : vale. tauta tamen cœna est ; fateor, laulissima ; sed cras
Ni) erit, immo hodie, protinus immo nihil ; Quod sciât infelix damnatae spongia virgae,
Vel quicumque canis, jnnctaque testa viae : Mulloruin, leporumque, et suminis exitu&hic est y
Sulfureusque color, carnificesque pedes. Non Albana mihisit commissatio tanti:
Nec Capîtolinae, pontificumque dapes. Imputet ipse Deus nectar mihi, fiet acetum,
Et Vaticani perfida vappa cadi. Convivas alios caenarum quaere magister,
Quos capiant mensae régna superba tuae. Me meus ad subitas invitet amicus ofellas ;
Hase mihi, quam possum reddere, cœna placet.
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-= 343 ^
Contre un umtalenr faslocin.
Dans un repas splendide et délicat, surtout, Pourquoi, dis-moi, te lamenter, te plaindre? Et pourquoi donc sembjes-tu craindre Que je ne trouve rien qui contente mon goût? Eh! quoi donc,entre nous, ami, pournerieti feindre, Voudrais-tu par hasard, me croyant opulent. Avoir, comme héritier, place en mon testament! Sî c'est ton but, bonsoir; tu le diras toi-même, Ce serait payer cher tes huîtres de Lucrin. On ne peut, j'en conviens, voir un plus beau festin : Ta table est délicate et brillante à l'extrême ; Mais que restera-Nil de tout cela demain ? De dogues affamés une cohorte avide,
Des troupeaux de pourceaux errants Peut-être, aujourd'hui même, et dans quelques instants Ne laisseront plus rien de ce repas splendide. L'urne immonde placée au fond des carrefours Bientôt engloutira le reste pour toujours. Mais tous ces mets exquis nous laissent sur leur route La pâleur et les pieds tourmentés par la goutte. A ce prix, loin de moi les dîners (FAlbano, Et ceux qu'au grand pontife on donne au Capitole. Vraiment j'aimerais mieux, j'en donne ma parole,
— 344 —
Ne manger que du pain, ne boire que de l'eau.
Mon maître, crois-moi donc, va chercher un convive
Que la pompe et l'éclat de ta table captive.
Tant de cérémonie est, enfin, un tourment;
Je hais tous ces apprêts, cette vaine parade.
Pour moi, même versé par Jupiter tonnant,
Le nectar deviendrait du vin du Vatican.
Mais qu'un ami me donne une mince grillade
Cuite sur les charbons, sans rôti, sans salade,
Et je fais, je te jure, un excellent repas,
Que je puis rendre au moins sans beaucoup de tracas.
IMITATION DB LA PIÈCE PRÉCÉDENTE.
Au milieu d'un grand repas Composé de mille plats, Dis-moi donc pourquoi te plaindre, Et pourquoi semhles-tu craindre Que tant de mets délicats A mon goût ne plaisent pas? Va, sois certain que ta table En tout point est délectable ; Et qu'elle pourrait souffrir D'être comparée à celles Qu'Albano vient nous offrir Pendant ces fêtes si belles
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— 345 —
Et si pleines de splendeur Que nous donne l'empereur. Tes égards pour ma personne, Et devant tant de témoins, Et tes mille petits soins, De toi tout cela m'étonne. Aurais-tu quelques besoins Qui réclament mes services Mon zèle ou mes bons offices? Ou, me croyant opulent, Voudrais-tu, tout simplement, Qu'en ta faveur je formule Une petite cédule Au bas de mon testament, Pour qu'on t'admette au partage De mon modique héritage?
On te trompe étrangement Quand on dit que je suis riche, Et quelque mauvais plaisant A voulu te faire niche; Pour tes huîtres de Lu crin, Tes turbots et ton lapin, Je ne veux pas qu'on t'abuse. Pardonne si je refuse : Dans un repas si brillant
— 34» —
11 arrive rarement Qu'on se plaise ou qu'on s'amuse ; Et puis, de tout ce festin Que restera-t-il demain? Aujourd'hui même, peut-être, On verra tout disparaître. Des pourceaux mourant de faim, Et des dogues faméliques En attendent les reliques. Ta hure de sanglier, Tes poissons et ton gibier Saliront l'éponge immonde, Et rempliront les contours Et la cavité profonde Des urnes des carrefours.
Mais, trêve de vains discours, Et permets que je m'excuse De partir si brusquement : Va, ce n'est pas seulement Ton dîner que je refuse : Les prêtres du Tout-Puissant M'offriraient au Capitole Un festin pi os succulent, Je dirais : non, ma parole? Pour moi, quand je ne suis pas
— 347 —
A mon aise en un repas, Aussitôt l'ennui m'obsède; Et, versé par Ganymède, Le nectar du dieu tonnant Se changerait en vinaigre, Et pour moi serait plus aigre Que le vin du Vatican. Le dîner que j'aime à prendre Est celui que je puis rendre, Je te le dis franchement ; Et quand un ami m'invite, Je ne veux pas tous ces mets, Ce luxe et tous ces apprêts, Mais je veux qu'il les évite, Et qu'il me donne plutôt Une omelette mal cuite Que l'on battrait aussitôt, Et qu'on mangerait de suite A la fortune du pot. Ce dîner, je puis le prendre Sans gêne et sans embarras, Parce que je ptrisr le rendre Sans façou et sans tracas.
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— 348 —
h habentem amœoas axte. - lu. xi/, e?. 50.
Daphnonas, platanonas, et aerias cyparissos; - ' "'' j Et non unius balnea sol us habes ;
Et tibi centenis stat porticus alta columnis, ,
■
Calcatusque tuo sub pede lucet onyx ; ... , n Pulvereumque fugax hippodromon ungnla pfaudif,'
Et pereuntis aquae fluctus ubique sonat. " ' ' ' Atria longa patent; sed nec cœnantibus usquam, (
Nec sQmno locus est : quam benenon habity*!, . /
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De Fabollo. — lu. xîi, e v . si.
Tarn sœpe nostrum decipi Fabullinum , Mira ris, Aule? semper homo bonus tiro est.
h avanun. — lu*, xu, e p . 53. Nummi quum tibi sint, opesque tautas,
— 349 —
Les demeirea agréables.
Les myrtbes, les lauriers, les orgueilleux cyprès Couvrent tes vastes bains de leurs ombrages frais, Cent colonnes dans l'air élèvent tes portiques. Le pied foule partout tes riches mosaïques; Et sous les pas pressés de tes coursiers fougueux (J|q| gnflepd retentir l'hippodrome poudreux; •»■ i
\a naïade fougueuse, en ses tuyaux captive r ..
Laisse jaillir les flots d'une onde pure et vive.
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De grands appartements très-nombreux et très-beaux
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Au monde entier, je crois, sont ouverts à toute heure; Mais on n'y peut dîner, ni dormir en repos. O l'incommode, o l'aimable demeure !
-*o*-
Sur Pabnllus.
Fabulle est toujours dupe. — Eh ! peux-tu vivre k Rome f Et t'étoqnçr ainsi qu'on trompe un honnrte homme!
Coalre un avare.
Avec autant de biens, tant d'immenses richesses
— 850 —
Quantas civis habet, paterve, rarus;
Largiris nihil, incubasque gazée.
Ut magnus draco, quem canunt poetae
Custodem Scy thici fuisse luci.
Sed caus»a 9 ut memoras, et ipse jactas,
Dira filins est rapacitatis.
Et quid tu fatuos rudesque quaeris,
llludas quibus, auferasque mentem?
Huic semper vitio pater fuisti.
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Id Polycharnram. - ub. xn, e p . se.
iEgrotas uno decies, aut sœpius, anno ;
Nec tibi, sed nobis hoc, Polycbarme, no cet. Nam quoties surgis, soteria poscis amicos.
Sit pudor : œgrota jam, Polycharme, semel.
'OQi
— 351 —
Que la fortune avare en donne rarement, A personne jamais tu ne fais de largesses ; Mais ton plaisir le plus vif, le plus grand Est de compter sans cesse ton argent ; Et ton bonheur suprême, et ton unique étude
Est de 'couver ce cher trésor Avec bien plus de soin et de sollicitude Que n'en eut le dragon gardant la toison d'or. Mais nous paierons-nous de frivoles excuses, Quand tu dis que ton fils te vole tout ton bien, Et que c'est un pillard qui ne te laisse rien ? Pour te justifier vainement tu l'accuses ; Et ce fils si rapace, à ce vice adonné, N'est-ce donc pas de toi, malheureux, qu'il est né?
■Wo-
A Polyeharrae.
Polycharme, en l'année, on le voit bien, je crois,
Très malade une fois par mois.
Comme, à chaque convalescence, Chacun de tes amis doit te faire un présent.
D'être malade aussi souvent
Tu dois rougir, en conscience ;
Et pour ménager notre argent, Te contenter de l'être une fois l'an.
— 352 —
Ad Sparsom. — ub. xn, s?. 57.
Car sœpe sicci parva rura Nomenti, Laremque villse sordidum petara, quaris. Nec cogitandi, Sparse, nec quiescendi In urbe locus estpaupéri; negant vitam Ludimagistri mane, nocte pistores, jErariorum marculi die toto. Hinc otiosus sordidam quatit mensam Neroniana nummularius massa ; Illinc paludis malleator Hispanœ Tritum nitenti fuste verberat saxum. Nec turba cessât entheata Bêlions, Nec fasciato naufragus loquax trunco, À matre doctus nec rogare Judaeus, Nec sulfuratae lippus institor mercis. Nu me rare pigri damna qui potest somni, Dicet quot aéra verberent manus urbis, Quutn secta Colcho luna vapulat rhombo. Tu, Sparse, nescis ista, nec potes se ire, Petilianis delicatus in regnis, Cui plana si un m os despicit domus montes,
• 1
— 3S3 —
A Sparsus.
Tu veux savoir pourquoi je passe tant de temps Aux tranquilles foyers de ma maison des champs? Ne sais-tu pas, Sparsus, que, sans richesse un homme Ne peut ni méditer, ni reposer à Rome? Tous les matins ce sont des enfants turbulents Vers l'école, à grand bruit, se hâtant à pas lents :
Le soir le boulanger; et du jour tout le reste,
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Nous sommes martelés sur l'enclume funeste, Ou le changeur avide, étalant son trésor, ' • ' Sur son comptoir désert fait résonner son or. Pour retirer l'argent de la veine appauvrie Du granit apporté des mines d'Ibérie, Sous les coups redoublés de leurs pesants marteaux Cent ouvriers mettront nos têtes en morceaux. Partout j'entends les cris des prêtres de Bellone, Et ceux du naufragé sollicitant l'aumône. Par sa mère, en naissant, instruit à mendier; Avide, et non content d'obtenir un denier, Je vois venir vers moi l'enfant de la Judée. Il m'obsède : par lui ma marche est retardée. Pour moi qui suis pressé, quel tourment, quel ennui ! Pour m'en défaire, enfin, je compose avec lui. Plus loin d'autres voleurs m'arrêtent dans ma course, Et je laisse en leurs mains le reste de ma bourse. Après tint de tracas, de fatigue, harassé,
— 354 —
Et rus ia urbeest, vinitorqtie Roman us; Nec in Falerno colle major autummis, Intraque Jimen clausus essedo cursus, Et in profundo somnus, et quies nuilis Offensa linguis ; nec dies, nisi admissus. Nos transeuntis risus excitât turbœ, Et ad cubile est Roma : taedio fessis Dorraire quoties libuit, iraus ad villam.
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kà Alaodan. — uh. xn, Bp. 68.
Ancïllarioluiu tua te vocat u\or,'et ipsa Lccticariola csl : estis, Àlauda, pares.
— 355 —
A peine des voleurs je suis débarrassé, Un courtier leur succède, et d'un air débonnaire, Après maints compliments me propose une affaire. Combien de soins encore, et combien de travaux. Ne nous laissent jamais ni sommeil, ni repos! Tout cela, cher Sparsus, te paraît ridicule, A toi si haut placé sur le mont Janicule ( M ) : Toi, laboureur en ville, et vigneron romain, Qui voit de ta maison les monts avec dédain, Le bruit des chars chez toi jamais ne peut s'entendre, Pour paraître, le jour lui-même doit attendre ; Et des rideaux épaix protégeant ton sommeil, Ne laissent pas d'accès aux rayons du soleil. Entre nous, cher Sparsus, vois quelle différence! A Rome, tout est bruit : chez toi tout est silence ! Je fuis donc ce vacarme et tous ces contretemps ; Et pour dormir je vais à ma maison des champs.
à Alauda.
Tu dis que ton époux aime trop tes servantes ; Il t'accuse à ton tour d'aimer ses serviteurs. Pour toi, du fait en riant tu te vantes; Et ton mari n'en convient pas; d'ailleurs, Entre vous deux, ma foi je pense, Que c'est toute la différence.
De Ligorra. - lu» xil e p . ai.
Versus, et brève vividumquecarmen, In te ne faciam times, Ligurra ; Et dignus cupis hoc meta videri : Sed frustra metuis, cupisque frustra In tauros Libyci fremunt leones; Non sunt papilionibus moles ti. ! Quaeras, censeo, si legi laboras, Nigri fornicis ebrium poetam ;
*
Qui carbone rudi, putrique creta Scribit carmina, quae legunt cacantes. Frons haee stigmate non ineo notanda est. '
— 357 —
A Ligurra.
O Ligurra, crains-tu, dis-moi, Que je ne fasse contre toi Quelque épigramme bien mordante. Ou quelque satire sanglante? J'ai peine à croire à ton effroi, Et je ris de ton épouvante, Puisqu'à ce prix même, dit-on, Tu voudrais voir briller ton nom. Va, tu verras tromper, je pense, Et ta crainte et ton espérance ; Et si le roi des animaux Combat de farouches taureaux Dignes de sa noble furie ; Dans les déserts de la Libye. Jamais on ne vit les lions Faire la guerre aux papillons. Si tu veux te faire connaître, Tu réussiras mieux, peut-être, Avec ces écrivains obscurs De leurs vers charbonnant les murs, Ou ces poètes toujours ivres, Dont on ne lit jamais les livres Que lorsqu'on va dans certains lieux. De ma gloire peu soucieux, Au risque de te faire injure,
— 358 —
Ad Cordubara. — Lib. xn e p . 63.
Uncto Corel uba laetior Venafro, Histra nec minus absoluta testa, Àlbi quae superas oves Galesi, Nullo murice, nec cruore mendpx, Sed tinctis gregibus colore vivo ; Die vestro, rogo, sit pudor poète, Ne gratis recitet meos libellos. Ferrem, si faceret bonus poeta, Cui posseni dare mutuos honores : Corrumpit sine talione caelebs ; Caecus perdere non potest quod aufert, Nil est deterius latrone nudo, Nil securius est malo poeta.
— 350 —
Je n'irai pas, je te l'assure, Pour faire connaître ton nom, Imprimer mon sceau sur ton front
-99<
k Cordooe, le plagiaire.
Cordoue, ô toi, ville heureuse et chérie,
Dont les huiles surpassent tant Les huiles du Vénafre et celles de l'Istrie; Dont les troupeaux, de blancheur éclatant, Malgré tout l'art d'une habile industrie, .
Trouvent des rivaux seulement, Parmi ceux du Galèse, au lainage si blanc ;
De grâce, obtiens de ton poète,
Plagiaire de mes écrits, Qu'il n'aille pas, trop fier de sa conquête, Comme siens, en tous lieux, les réciter gratis. Ah ! si c'était encore un de ces personnages
Si célèbres par leurs ouvrages! Je m'en consolerais, et voleur sans détour, Je prendrais ma revanche, en pillant à mon tour; Mais lui, grands dieux! qu'a-1-il à craindre! Il est comme un garçon qui, sans honte et sans peur,
Fait son métier de séducteur,
Et laisse les maris se plaindre : La loi du talion ne peut jamais l'atteindre.
— aeo —
De Phyllide. - lu. xii, e p . k.
Formosa Phyllis nocte quum mihi tota Se praestitisset omnibus modis largam, Et cogitarem mane quod darem m un us, Utrumne Cosini, Nicerotis an libram, An Baeticarum pondus acre lanarura> An de moneta Caesaris decem flaves ; Àmplexa collum, basioque tam longo Blandita, quara sunt nuptiae columbarum, Rogare cœpit Phyllis amphoram vini.
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— 861 —
Il n'est pire voleur qu'un voleur qui n'a rien ;
On ne saurait s'emparer de son bien. Aussi, paisiblement ton poëte repose ; Dans son sommeil rien ne peut le troubler; Et quand on voudrait le voler,
Où pourrait-on lui prendre quelque chose !
-*e«-
De Pkjllis.
Pleine de lascives fureurs,
Phillis, durant la nuit entière.
Largement, de toute manière,
M'ayant comblé de ses faveurs,
Je songeais quelle récompense
Donner à tant de complaisance : Serait-ce des parfums des fameux magasins
Des Barrauds ou des Normandins ? De fins tissus des laines de Bétique, Ou bien dix écus d'or, par un art tout magique, Nouvellement frappés au coin du souverain? De son goût je voulus m'assurer, le matin : Flatteuse, alors, dans mes bras 1 elle tombe ; Et prodiguant ses baisers de colombe : Tiens, donne-moi, dit-elle, une ampbore devin.
-»e«-
— 362 —
Ad clientes. _ im>. xii e p . es.
Matutine cliens, Urbis mihi caussa relictœ,
Atria, si sapias, ambitiosa colas. Non sum ego causidicus, nec a maris litibus aptus;
Sed piger, et senior, Pieridumque cornes. Otia me somnusque juvant, quae magna negavit
Roma mihi : redeo, si vigilatur et hic.
Ad Priscom. — uh. xii, ej>. 93.
Saepe rogare soles qualis sim, Prisce, futurus, Si fiam locuples, simque repente potens.
Quemquam posse putas mores narrare futuros? Die mihi, si fias tu leo, qualis eris ?
— 363 —
Rclim-Yous, cliente?
Client trop matinal qui m'as fait fuir la ville, Aux champs, pour t'éviter, je demande un asile ; Crois-moi, va-t'en frapper aux portes des palais : Je n'entends rien aux lois, et je hais les procès. Je suis vieux, paresseux, et dans ces lieux, ma muse Vient chercher le repos que Rome lui refuse; Mais si jusqu'en ces bois l'on vient m'importuner, Je pars ; à Rome encor j'aime mieux retourner.
•0O0-
A Priscus.
Tu veux savoir, Priscus, ce que je pourrais faire. Si le destin prenant pitié de ma misère,
Voulait de moi subitement
Faire un homme riche et puissant ?
Âh ! mon embarras est extrême
Pour répondre à ta question ; Mais, dis-le-moi, que ferais-tu toi-même,
Si tu devenais un lion?
— 364 —
Ad Milooem. — lu. xn, e p . 102.
Thura, piper, vestes, argentum, pallia, gemmas ' Vendere, Milo, soles, cum quibus eraptor abit.
Conjugis utilior merx est, quae, vendita s&pe, t Vendentem nunquam deserit, aut minuit. • 1
■ 1
•o^o-
Pabeslrite. - ub. xiv, e p . soi.
Non amo, qui vincit, sed qui succumbere no vit, Et dicit melius tw ôvoxXivoiraXw.
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Ad Crispom. - n. x, e p . h
Cedere de nostris nulli te dicis amicis.
Sed, sit ut hoc vemm, quid, rogo, Crispe, facls ?
— 366 —
A
Milon vend des parfums, des perles, de l'argent, Que l'acheteur emporte en s'en allant ; Mais sa meilleure marchandise Est celle de sa femme Lise ; D'un débit toujours si certain, Et qui vendue et revendue Jamais pourtant ne diminue, Et toujours reste au magasin.
Le Lulleor.
A l'heureux vainqueur je préfère Le vaincu qui, couché par terre, S'écrie, en bravant le trépas : Je meurs, mais je ne me rends pas (").
A Crispas.
»
A mes meilleurs amis, cher Crispus, tu le jures, Tu ne le cèdes pas en dévouaient pour moi : Je dois te croire, ami, puisque tu me l'assures;
Mu tua quum peterem sestertia quinqne, :
Non caperet nuramos quum gravis arca tuos. Quando fabœ nobis modium farrisqne dedisti,
Quum tua Niliacus rura colonus aret ? Quando brevis gelidae mi&sa est toga tempore bruina??
Argenti venit quando selibra mihi ? Nil aliud video, quo te credamus amicum,
Quam quod me coram pedere, Crispe, soles.
Pourtant, un jour que j'eus besoin de toi, (Ce cas était le premier et l'unique),
S'il t'en souvient, alors de toi je ne reçus
Que le plus dur, le plus cruel refus,
Quoique la somme fût modique ,
Et qu'on sût que l'argent et l'or
Débordaient de ton coffre fort.
Me donnas-tu jamais la toge la plus vile?
Jamais m'envoyas-tu quelques onces d'argent?
Et d'un seul grain de blé chargeas-tu ma sébile,
Malgré tant de boisseaux que l'Egypte te rend? Mais, si tu nommes dévoùment, Sans honte faire en ma présence Mille et mille actes d'indécence, Alors, j'en conviens franchement, Du tien je dois être content.
NOTES.
NOTES DU LIVRE SECOND.
+Q+-
(') Les Pyramides étaient regardées comme une des merveilles du monde. Elles sont situées aux environs de Memphis, ville d'Egypte, aujourd'hui le Caire.
(*) Les murailles de Babylone, bâties par Sémiramis, étaient couronnées de jardins superbes, et placées aussi au nombre des merveilles.
( 3 ) L'autel de Cornes avait été érigé à Délos par Apollon, avec les cornes des chèvres tuées par Diane sa sœur.
— 372 —
(4) Le temple de Diane, à Éphèse, était la plus rare de toutes les merveilles. Érostrate l'incendia pour rendre 11 jamais fameux un nom qu'il ne pouvait illustrer autrement
( 5 ) Le Mausolée, monument célèbre, consacré à la mémoire de Mausole, roi de Carie, par Arthémise, son épouse et sa sœur. Cette union entre frères et sœurs n'avait alors, et n'a encore à présent, chez plusieurs peuples, rien d'illégitime. Elle est permise et même encouragée dans toute l'Afrique, dans le nord de l'Asie , et chez certaines sectes de l'Inde. Les lieux qui ont toujours été considérés comme le berceau du genre humain, ont conservé soigneusement , et ont transmis à la postérité, par une tradition fidèle, l'usage de ces alliances qui, dans les premiers âges du monde, étaient non-seulement nécessaires, mais encore indispensables, puisque le Tout-Puissant, ayant jugé convenable de ne créer qu'un homme et qu'une femme, leurs enfants n'eussent jamais pu s'allier à des étrangers qui ne pouvaient exister pour eux. Dans ce cas, s'abstenir de ces unions, c'eût été tromper les vues de la Providence, et mettre un terme à l'existence du genre humain. A ces alliances incestueuses , la plus grande partie des habitants de ce monde joignent la polygamie dans les lieux mêmes où elle est interdite par les lois. C'était, chez les Israélites , et c'est peut-être encore un usage, sinon un devoir, d'épouser toutes les sœurs de sa femme, mais seulement les unes après les autres, et à mesure que la mort les ravissait à l'amour du mari.
Cette loi pourrait bien n'être pas sans danger, lorsque, dans une famille composée d'un grand nombre de filles, le mari de la sœur aînée, épris pour la dernière d'un amour insensé, serait tenté de faire disparaître tous les obstacles qui le séparent de l'objet de sa passion.
( 6 ) Martial attribue au seul Domitien, dont il était le favori, la gloire d'avoir construit l'amphithéâtre, quoique plusieurs empereurs eussent contribué à l'achever et à l'embellir.
(7) Pasiphaê, fille du Soleil. Dédale, célèbre mécanicien, rendit possible son union avec le taureau.
— 373 —
• (?) Térée, Thyeste, Dédale, Icare, Polyphôme, personnages célèbres de la fable on de l'histoire.
( ,0 ) Les anciens avaient des litières à quatre, six et huit porteurs; elles se nommaient Quadriphores, Hexaphores et Octophores.
(") Mausolée d'Auguste, qu'on pouvait voir de la demeure du poète.
(") Il voulait, sans doute, parler des empereurs, qui, divinisés de leur vivant, n'en mouraient pas moins. Il n'eût jamais osé s'exprimer ainsi au sujet des vrais dieux d'alors, Jupiter et les autres. Au reste, si c'était d'eux qu'il eût voulu parler, jamais, il fout l'avouer, prédiction n'eût été mieux accomplie. Une remarque que l'on ne peut s'empêcher de faire, en lisant Martial, qui vécut à la cour de plusieurs empereurs, et surtout à celle de Oomitien, son protecteur constant, c'est que ce poëfc dont les œuvres sont si volumineuses, et traitent de sujets si divers, n'ait jamais fait mention de l'existence des chrétiens, qui comptaient tous les empereurs de cette époque, et surtout Domitien, au nombre de leurs plus cruels persécuteurs.
Ce nouveau culte était-il donc alors tellement obscur, qu'il ne méritât pas la moindre mention, de la part d'un homme aussi haut placé que Martial, lié avec tout ce que l'empire comptait d'hommes illustres et puissants ? Et cet étonnement ne redouble-t-il pas quand on pense à la faveur dont il jouissait auprès de Domitien, qui joue un si grand rôle dans l'histoire et dans les légendes des chrétiens ! Quand on réfléchit que ce poète avait vécu sous sept empereurs, tous réputés persécuteurs, la surprise ne s'accroît-elle pas encore ! Ou bien ce que les chrétiens nommaient persécutions et martyres, n'étaient-ils que des châtiments de police correctionnelle, décernés par des magistrats qui n'avaient qu'une juridiction inférieure, et dont les sentences ne parvenaient jamais à la connaissance des empereurs?
En effet, les écrivains chrétiens confessent eux-mêmes sans déguisement, et avec un juste orgueil, que les nouveaux convertis,
— 374 —
aspirai à la couronne du martyre, et poussé» par on xèle extrême, interrompaient souvent les cérémonies religieuses, dans les lenptes des païens, insultaient les ministres des dieux, renversaient leurs autels et brisaient leurs statues.
Ces délits devaient être d'autant plus sensibles aux prêtres des faux dieux, que leur culte était attaqué moralement et matériellement par les chrétiens, qui niaient la divinité de cette multitude des habitants de l'Olympe, et détruisaient leurs images ; les adversaires des faux dieux qui n'ataient encore ni temples, ni statues, et dont la divinité trinaire était d'une nature invisible et impalpable, ne pouvaient craindre de représailles de leur put, et se trouvaient k l'abri de leur» outrages, protégé» par un dieu qui n'offrait aucune prise.
(>3) A Rome, le» citoyens se divisaient en deux classes : les patrons et les clients. Les clients devaient avoir le plus grand respect et la plus grande déférence pour leurs patrons, qui leur devaient en retour leur protection et leurs secours dans le besoin.
Au reste, ce» positions n'étaient que relative», et tel était citent d'un grand personnage, qui devenait patron d'un citoyen qui lui était inférieur par le rang ou par la fortune Leurs amphithéâtres présentaient une image asses vraie de leur position civile. Le» gradin» supérieurs étaient destiné» aux grand» et aux puissants; et les inspecteurs faisaient descendre sans pitié l'audacieux qui usurpait un siège trop élevé pour lui, et le plaçaient an rang que kn aso> gnait son importance sociale.
Ces fiers républicains qui ne connurent la liberté que si peu de temps, n'avaient jamais rêvé cette chimère que nous nommons Té* gafflé.
(•4) Le» père» de trois enfants avaient de grand» privilèges fc Rome. Les personnes qui en avaient moins de trois, cette» même qui n'en avaient pas du tout, pouvaient obtenir ces privilèges; unis do l'empereur seulement. Ce»droil» étaient lebque, lorsqu'il»briguaient un emploi, ceux qui le» possédaient pouvaient exiger In
— 375 —
préférence sur cens de Umn compétiteurs ^ w JoBkmlent pas d'une semblable faveur.
«
('*) Le meuUle ou imflet, poisson très estimé de» anciens. De nos jour» on en frit peu de cas, H nage toujours en bandes &md* dérables, et près des rivages. C'est la manne pour les habitante des bords de la mer. Sa laite fait d'excellent caviar.
(i6) page 165. Tribun, chef d'une cohorte, régiment d'inte* terie romaine.
( l6 ) Page 275. Polydète, célèbre statuaire.
('7) Mentor, ciseleur renommé.
(••) Le centurion commandait cent hommes.
(>9) Pélase, ville d'Egypte.
(») Ravenne, ville d'Italie. *
(»*) Anxur, aujourd'hui Terracinc, Italie.
( aa ) Avant que les géographe* ne tmtiê chicanent, hâtons-nous d'avouer que Bilbao n'est pas l'aiicieftnt Bilbilis. Cette ville est aujourd'hui Catalayud, sur la frontière de t Aragon. Bilbilis, qui n'était, au reste, qu'à une petite distance de Bilbao, était réputée pour la qualité de ses fers. Les canons de fusils biscalens sont encore très renommés.
( a3 ) De nos jours les capitaines de navire ne jurent pas ; Us sont mieux élevés.
(m) Ces objets ne présentaient aux anciens aucune idée obscène. Coulés en bronze, et attachés à toutes les portes, ils servaient de marteaux aux maisons, comme on peut le voir encore à Pompé! et à Herculanum.
(>*) Toutes les danses du sud de l'Espagne font fureur de nos jours. Aucune pudeur n'en est choquée.
— 376 —
('*) Padoue, ville d'Italie, dans la Lombardie; il est bon d'avoir l'adresse de ces dames.
(*7) L'empereur Néron épousa Pythagore, un de ses affranchis, avec toutes les formalités prescrites par les lois pour les unions légitimes.
('*) Le Janicule, un des sept monticules sur lesquels Rome est située.
( J 9) Rien de nouveau sous le soleil !
Préface
PREMIERE PARTIE.
PIÈCES DIVERSES.
Épîtreà"* *
A L*** en lui envoyant Le Lit . . 20
Préface de l'élégie Le Ut 2!
Le Lit, élégie. 2fc
An moqueur. 35
Discours de réception chanté devant une académie qui n'a
eu qu'une durée éphémère 37
Vers inscrits sur la première page d'un album 41
Niagara &3
Traduction de l'anglais d'une pièce en prose insérée dans
un album kk
— 318 —
A Mme C ## * &6
Voyage de la comtesse Merlin à la Havanne (traduction de
l'espagnol) 47
Je vous aime. 49
Le Vrai Croyant. . . • 50
La Victoire 52
L'Amour enfant .*.»«•«« 55
La Loterie» • «#••••# 56
La Rosalde, poème en douze chants. 57
A*** en voyant son portrait 62
Romance traduite de TespagnoL 63
Pour le portrait de ***. 65
Impromptu. 66
Les Anglais à la Louisiane (1815) 69
L'Enfer et le Paradis, . . é . 71
Les Souhaits 74
Le Portrait 77
Le Président 80
A l'Ermite d'Iberville. 85
Le Message. 89
Une Élection. 99
A Madame B. deN. Y., en lui envoyant kg œuvre» de Cm*
mir Delavigne. , . 105
Stances au général mexicain don J. Pablo de Anaya. . . 197 Phèdre, épltre ^madame Chokt, actrkt au théferc frança»
de la Nouvelle-Orléans. . . . . . è * * * * 109
A ••••#«*«*/»##### lift
L'Immortalité, élégie à *****. 115
— 319 —
SECONDE PARTIE.
QUELQUES ÉPIGRAMMES DE MARTIAL.
(TntetiN Hke).
»
DeMartiaL 131
L'Auteur et l'Éditeur, Dialogué, préface. 135
LIVRE DES SPECTACLES.
Eptgramme*. Pagu.
I. Sur l'Amphithéâtre de César. 139
V. A César, du Spectacle de Pasiphaé, représenté dans Tarera. 141
LIVRE PREMIER.
L A Catoo trop séfère. ...*♦*.. l&l
XI. De Gemellus et de Rufti prinmairc* , . . . 143
XVII. A Avitus '...»«.< 1&3
— 380 —
Itfigraniaiva Vfp*»
XXVIIL A Procillus. . . . U5
XXXIII. A Sabidus. 167
XXXIV. DcGellie 147
XXXIX. A Fidentinns. 147
LUI. A Quinctianus. 149
LV. A Fusais. . . 149
LYIII. AFlaccus. 151
LXV. A Fabulla. 151
ÇVII. A Rufus 151
CVIII. ÀLurius. 153
CXI. AVdox 155
CXIII. A Prisais. 155
LIVRE II.
XII. A Posthumus 157
XIII. A Sextus, débiteur processif. 157
XV. Sur Hermus. 157
XXI. Sur Posthumus. 159
XXIII. Sur le même 150
XXVI. ABithynicus. 159
XXXVIII. SurLinus. 161
XLIV. Sur Sextus. 161
LUI. A Maxime. 163
LV. A Sextos, orgueilleux. 165
LVIIL A Zofle. 165
— 981 —
LXY. A Saléianus 167
LXXVII. SurCoscon 167
LIVRE III.
III. A une femme belle et difforme 169
IV. A son livre 169
VIII. Sur Quinctus amoureux 171
IX. SurCinna . , . 171
XXVI. A Candide, qui n'avait avec ses amis rien en
commun que sa femme 173
XXXIV. A Neige. — Vers de l'école moderne. . . . 173
XLI. Sur une vipère ciselée 175
XLV. De Ligurinus. 175
XLIX. A un invitateur. 177
LU. A Tongilianus sur sa maison incendiée. . . . 177
LIV. AGalla. 179
LV. AGellia 179
LVIII. La villa de Faustinus. 179
LXI. ACinna 185
LXIII. ACotilus. 185
LXIX. A Gosconiu8, poète insipide. 187
LXXXVI. ACasta. 189
XCIV. A Rufus • 189
XCV. A Névole. . . 191
— 3W —
LIVRE IV.
Epigramme*. P»g«.
X. AFaustinus. 193
XII. A Thaïs 195
XV. A Cécilianus 955
XX. De Cérélic et de Gcllic 197
XXL DeSélius. 197
XXVin. ACbloé. ............ 197
XXIX. APudens 199
XXXVI. AOlus 201
XXXVIII. A Galla. 201
XLIX. AFlaccns. 201
XLI. DeCécilien 203
LIV. A Colin. 205
LVL A Gargilianus. 205
LVm. A GaUa. 207
LX. ACuriatius. 207
LXIX. A Pamphile, empoisonneur. 209
LXXI. A Rufus 209
LXXH. AQuinctns. 211
LXXVII. Sur Zofle, envieux 211
LXXVIII. AVarus. 21S
— 383 —
LIVRE V.
Bfignmmm. ftp*.
IV. DeMyrtale. 215
VII. De la ville rebâtie 215
X. À Régulas. 217
XV. A César Domitien 219
XLV. ABassa 219
XLVII. DePhilon 221
LVII. AGinna. 221
' LXI. A Marianus. « . . . . 221
LXIII. A Poothicus, écrivain inepte. 223
LXIV. Jouir puisqu'il tant mourir 225
LXXIII. A Théodore. 225
LXXXI. A Emile. 227
LIVRE VI-
XII. De Paulhu 227
XIV. ALabérius. 227
XVII. ACinnamon 229
XIX. A Posthume, avocat inepte. 229
XXXI. A F épouse de Gharidème 231
XXXIV. ADiadumène. 231
XL AGIycère. 233
XIJ. Sur un poète enrhumé 235
— 384 —
LUI. A Andragore .255
LXI. Contre un envieux * v i 237
LXXI. SurTéléthusa , ^S7
LXXVIII. DePhryxus. -,/^ 7
LXXIX. A Lupus, s'aflligeant sans raison , 239
LXXXVI. Aux buveurs d'eau f ... 9^9
LXXXVIII. A Gécilien qu'il n'avait pas appelé maître. . 241
•
LIVRE VJL
X. A Olus, détracteur. 241
XXV. Contre un mauvais poète ' 243
XLIV. A Ovide, du portrait de Caesontus. .... 245
LXVI. A Labiénus, héritier. 247
LXXXVIII. De ses livres recherchés à Vienne . . . • '247
XC. A un critique i 249
CIL SurMilon, 251
LIVRE VIII.
I. A sa Muse, en envoyant ses vers a l'empereur. 251
XIV. A un ami 251
XXV. A Oppianus ..253
XXIX. Des Distiques. 253
XXXI. A Denton, sollicitant le droit de trois enfants. • 255
XXXV. Les bons époux 255
- 385 —
LVI. A Flacon. 257
LXI. A Cannas, envieux 261
LXIL DePicens. 26S
LXVII. A Cédlianas. 263
LXVÏIL A Entefle. ^ 265
LXIX. AVacerra 265
LXXIII. AInstantius. 267
LIVRE IX.
«
I. AAvitus. . . 267
VI. A Paulla . % . 269
XV. Contre un coureur de soupers. 269
XVI. Sur Chloé. 271
XX. A Sabellus, parasite 271
XXII. A Auctus. 273
LVII. De Splendopfaore, porteur d'armes de Domitien. 273
LX. De Mamurra. 275
LXXXII. A Auctus. 277
XCXIIL A Coodylus. 277
LIVRE X.
Vm. De Paulla. 279
IX. De lui-même 279
XIV. ACrispus. 365
XVI. A Caïus, grand prometteur 281
XXVI. De Varus, mort en Egypte 281
— 388 —
XXXVI. ALabnlhn. 837
XL. A Pontilianus. 339
XLI. A Tucca. ilb
XLlI. Sur Callistrale et Afer. ........ 3M
XtVI. A Claasicus. 3&fc
XLVII. Contre on homme d'humeur inégale. . . . 3&1
XLTm. Contre un invitateur fastueux. 343
L. Les demeures agréables 3&9
LI. Sur Fabullus. 3&9
LUI. Contre un avare 349
LVL APolycharme. . ; 351
LYII. A Sparsus. 353
LVm. AAIauda. . • . 355
LXI. A Ligurra . . . . 357
LXIIL A Cordoue, le plagiaire. . 359
LXV. De Phyllfe. . 361
LXVIII. Retirez-vous, clients ! 363
XCXIII. A Prisais. 363
OL AMilon. 365
♦
LIVRE XïV.
CCL Le Lutteur. 355
Notes de Martial yn
FIN DE LA TABLE.
PAft». •» IMPRlrf CBBS PAUL RKKOOARD, Km GaraneMre, o. S.
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JAN t l ijyr