Toues ces raifons ne tendoient-elles pas à convaincre M. Orelly de l'innocence dca

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ûccufés ? Et ("iiiand il eut rcçn'du îlci foir maître (choie qu'on ne peut riippùfci) Tordre cruel de les condanlner au fu; i)licc , n*eut-il pas dû, avant de prGnv:)nccr Tarrér de mort, prouver à fon Roi qu'il avoit été trompé, que la colonie n'ayant jamais cef-fé d'être gouvernée, au nom du 11 oi de France, les habitans n'étoient point cri-minels envers S. M. Catholique ; que c*c-toit manquer au droit des gens, & qui plus cfl, au rcfpeetdû à S. M. T. C.'quc d'ofer juger les llijets employés à fon fervice ; (|uc d'ofer les condamner 8c punir leur attache-ment à fa perfonnc. N eut-il pas du ajou-ter que M. d'\^'lloa, voulant gouverner fans prouver le droit qu'il avoit, devoit être regardé comme infraCtaive aux ufages éta-blis par la railon & l'équité ... M, Orelly eu pu dire encore que la foumiiîîon des ha-bitans à fon égard , prouve celle que- M. d'vVlloa eut trouvé, s'il eut rempli les formalités accoutumées & néceflaircs. Qu'il a fallu une grande irrégularité dans fa con-duite , pour entraîner les démarches aux-quelles fe font portés des habitans, dont les

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.1 fu; i>Ucc, mccr l'aiTcr 'il avoit ctc jamais cef-du Ivoi tle C point cri-ic ; que c*c-, & qui plus :.quc d'ofcr fcrvicc; que leur attache-pus du ajou-ït gouverner dcvoit ctre ufages cta-]M. Orclly ITion des lv> cUe que- M. rcmpH ies flaires. Qu'il dans fa con-navchcs au.K-ans, dont les

( ^^9 )

Gouverneurs François ont de tout-tems 4'prouvc la Ibuniiflîon & la lîdclitc.

Que M. Orelly cefle donc de pallier f*i cruauté & (à barbarie, en fc couvrant des ordres (ju'il avoit de fa cour. Ils ne pou-voient erre injuftes, ils ne pouvoient cfe Hmguinaires ; & cjuand bien mênic il eut cte poflîble que la fourberie les eut furpris, c'était à lui à protéger l'in locjnce. C'étoit à lui à fLiire retomber le courroux de S. M. Cathorupe fur ce lui (pii avoit expofé la dignité de fa charge, en ne la rendant point ïiutentiqiie, f,

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Ecartons d'un ouvrage diâré par la vérité cette maxime politique que nous avons vu débiter dansunfiécle phiîofophe S: éclairé , maxime barbarjj, que les nations les moins civilifécs ont rejettéc avec le plus grand foin , mais que les Efpagnols adoptent avec un aveuglement imnardonnable.

** Quelque chofe qu'il arrive," dit quel-qu'un , " un chef ne doit jamais avoir tort, *' & il eft dangereux de le laifTcr croire.

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Je frémis quand je penfc qu'une tcte fcn-féc a pu enfanter une idée aufîî extraor-dinaire , idée à laquelle le defpotifme mê-me fc refufe. Eh! que devieqdroient les malheureux humaing, fi, jouets continuels des caprices, & victimes des cruautés, ainfi que des vexations d'un homme inique h barbare, ils n'avoient pas la confolation de voir le frein de la juftice s'oppofer aux ravages effroyables de ces torrens débordés. S'ils ne voyoicnt point le glaive de la juf-tice levé fur le chef, comme fur ceux qu'il a fous fon obéiflancc. Une autorité établie Jlir rinjultice n'a que des fondemens peu folides, un rien peut la détruire ; le yefpeA devient un ciment bien léger contre le^ effets de la cruauté ! Le peuple vit tran-f-'^'ûlû & content, quand il fait que les loix ^ protègent j il obéit avec confiance quand il n'a point à craindre l'hiipunité d'un fu-péiieur. Il fupporte aifément fcs caprices, rjuand il eft affuré que tôt ou tard les loix le vengeront ; k s'il voit fcs efpérances fon-dées , rien ne pourra plv s ébranler fa fidé-lité.

ne tcte fcii-(îi cxtraor-lotifme mê-droient les continuels cruautés , lime inique confolation ppofer aux [S débordés, ; de la juf-r ceux qu'il Drité établie :lemens peu ; le refpeâ: contre Ic^ >le vit tran-que les loix iance quand ité d'un lu-es caprices, ard les loix ?rances fon-nler fa fidé-

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Rien donc, difons-lc avec afTiirance, rien ne doit dérober un chef injufte au cour-roux du Monarque qui l'a p'épofé pour commander à fcs fujets , avec récj lité dont il lui donne Tcxemole. Rien donc ne de-voit p jferver M. d'Wlloa de la punitioii cxeuiplaire que méritoit l'irrégularité de fa conduite, Se tout devoit promettre aux ha-bitansde la Louifiane, que S. M. C. verroic d'un autre œil les motifs de leurs démar-ches. Tout devoit leur promettre que S. M. T. C. prendroit leur défenfe près de la cour d'Efpagnc, qu'elle réclameroit des fujets que leur fidélité expofoit au reirenti-ment de toute une nation qui fc croyoit of-fcnfée.

L'univers a vu avec furprife le miniflere François demeurer dans le filence fur la conduite de M. OrcUy, n'exiger aucune réparation de fon inhumanité, le taire fur fon infradion au droit îles gens, & fur l'arrêt qu'il a ofé prononcer contre des fu-jets de S. M.T.C. On eft encore plus furpris d'apprendre que les relies info'rtunés de ces

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( 122 )

familles malheiircnfcs, à qui Ton a tout ôté, gémilîcnt dans le filence & la mifere.

N*efl-il donc plus fur la terre de bien-faifance, n'eft-il donc plus d'humanité? Afllirés du contraire, difons (]u on a ignora jufqu'ici la vérité , difons que le miniflere , François a lui-même été trompé. Puifle le récit fidèle queje prcfenre aujourd'hui aux âmes fenfiblcs, réveiller en eux ces fcnti-mens qui honorent Thumanitc,

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JÎux Ames fenfibks.

Ames gcncreufcs, &c compatiffantes, melons nos larmes à celles des veuves h des orphelins infortunés que recomman-dnient aux cœurs fenfiblcs ces hommes ver-tueux , mourant pour leur Roi.... Joignez voi regrets à ceux de leurs familles éplo-rées, frémiflèz fur les malheurs auxquels la vertu ell éxpofée ; venez avec moi lui ériger un autel, foyez les foutiens de celui <iue je viens de lui drefler ; portez dans les cœurs froids & inanimés le feu dont vous êtes pénétrés*; aide^ ma voix foible ce im-

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( 123 )

puîfïïintc, & que le cri de rinr.occncc op-primée réveille le bras engourdi de la jul-lice.

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G ! puifîance célcile ! portes la lumière de la vérité dans le ccrur de ceux qui font faits pour la protéger. Dévoiles à leurs yeux l'iniquité, démafques l'impodure ; fais-la trembler juf(|ucs fur les marches du trône où elle cherche à fuir tes coups ven-geurs , Se que dms les tranfports dont je ferai |)énétré, ù la vue des puilïans cflets de ta juftice, je puilie m'écrier.... 11 eil donc fur la terre un az}'le pour la vertu, un appui pour l'innocence, h il n'efl pas de réduit qui puKFe cacher les crimes & les forfaits.

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NOTES.

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V OYKZ les articles de piiix, relatifs ^ la ccfîion de la Louisiane.

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Voici quelles croienr les limites de la Louisiane. Elle étoit bornée, avant le traité de paix, à l'ouelt pnr les montagnes du Nouveau Ml xi(iue, & le Rio brava; elle lliivoit le cours du Miliouri, encore inconnu, ninii q;e toure cette par^'j t^au nord I la B.i\'e Hudfon au nord-eil:, le Ca-nada avec les policiTîons Angloile de la Caroline (à !'< il), la Floride, dont la dernière rivieie étoit celle de Perdido entre Pi^NsAcoLE & la Mobile, au rud-cH:, au lud, & au ludoucll: par ^e gol ihe du Mexi({ue. Le tameux fl.'U e MiiTiiTi .i arofe cette efpace du nord au lud : o.i n en connoit pas les iburces, miis il a plus de mille lieues de cours. Les François pré-tendent avoir éié julqu'à huit cent lieu.s, & que les Sauvages leur dilbienc qu'i s avoienc autant de cneniin à taire qu'ils en avoient fait. Les principales rivières qui fe jettent dans leMississiFi, f.nt du coté de Toueil la rivière de St. Antoine , de St. Pierre, Mo^'GoNA, Missouri, les

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A"'CK A NT AS, îa rîvîcre St. François^ la rivicre Rougi.. Ces rivières -vie.jient toutes du nord ou du O. N. O. La moin?, confidérable Tcft p!as qucLiTamife, & on ne connoit pas la lource de pluficurs» Les rivières que le Mtssisstpi reçoit du cote de l'cft, font celles de Ste.Croix, des Illinois, rOiiio ou la Belle Rivière, - la rivière des Yazcus , la rivière des Mi-CACKAs i une inliniié d'autres rivières grofiiiîênt le cours de ce fuperbe fleuve dont \c lit rcflcrré accroit la rapidité ; hcureufement que les linuofités en font afl^ez multip'iées pour pouvoir le rendre navigable : quand la foiite des neiges ajou-tent à la malie d'eau du fl u e, Ton cou-nint augmente au point de faire huit ou neuf milles par heure : il entraîne 8c ch'irroye des arbres prodigieux & en quan-tité, h il incnderoir toute la Baiîe Lou^i-siANF , fl on n'avoit foin de fe prévoir du débordement par des digues le long de fcs bords, leur p-^u d^épailfeur m'a éton-né. Les habitans prétendent qu'il fuffic qu'elles ayer^t lix pieds cie biile; mais j'ai vu le courant faire des crevalîes dans la digue, & il fallu bien du tems pour la ré-t;;blir. Si elle eût été plus folide, on eût épargné bien de la dépenfe. On m'a ra-conté, au fuiet de ces crevafses, quelque chofc d'i bien fingulier. Il y a dans touia

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Ifl 'Basse Loutsiane une quantité é':on' nante d'écrcvifles ; on en voit courir fur la terre, & le fleuve en "ft rempli. Oa pré-tend que les crcvafîes des digues ne font d'abord (|ue des trous crécreviiîes, que l'eau aggrandit jufqu'au point de tout rompre,

( 3 )

Les Efpagnols ont long-tems regardé la

Louisiane comme devant leur appartenir. Ils dilbient qu'en 1520 , Iatcas Vasqjjez DE AiLLON y avoit aborde. Qu'en 1528, Pamphile Nazunes mit à rené fur cette cote. Qu'en 1539, Dominiq^^e Sobo, parcourut tout ce pays. Mais tous ces titres ne formoient point de poifcffion. Ce n'ell qu'en 1679 que fe font faites les premières tentatives pour ia -découverte de ce pays. Sur le rapport du père Hknnkq^^n, Rc-colet, qui avoit été conduit piilonnier par les Sauvages aux Illinois, & qui avoit par-couru la Louisiane en defcendant le Mis--sissipi, M. DE LA Salle forma la tenta-tive hardie de defcendre ce fleuve, après avoir bâti ua fort aux Illinois. De retour .en Europe, fur le rapport avantageux qu'il. fit de ce fuperbe pa) s , M. Colbert lut donna un vaiflèau & une petite frégate pour aller découvrir l'embouchure du Mif-liflîpi qui lé jette dans le golphe du Mexi-que, Cet officier partit en 1535, mais il

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manqua rcmboiiclmrc du fleuve, & fur jette par les courons à l'ouefl. 11 entra dans une ba)e qu'il crut être le fleuve c]u'il cher-choit , mais ayant reconnu Ton erreur, il donra à cette baye le nom de St.Bernard, y arbora les armes de fVance, pour marque de j-)oill'fri-)n , ck entreprit d'aller chercher le fleuve par terre. On lait que ce brave voyageur tut allàfiiné dans cette courngeulc cntrepriie, & que de tous ceux qu'il avoic cmnuni avec lui, il n'échapj)a qu'un très-p'tit nombre de perfonnes qui contianerent leurs (.iécouvertes julqu'aux Arcnnt-'o, où, con're leur attente, ils trouvèrent un éta bliliexkiont François, bâti par M. de Tonti. Sur le bruit qui le répandit de la beauté du pavs, quel()ues Canadiens s'établirent en diiiércns endroits du fleuve, ^ fur le bord de la mer, du c6;é de la Mobile. En 1698, M. d'Iberville, chef ci'efcadre, découvrit les embouchures du MilîiiîijM; en 1699 il fut nommé gouverneur-général de la Loui* liane, & y apporta la première colonie,

L'ctablifTement de la Mobile fut le pre-mier de la colonie, & on le doit à M. d'Iberville. Mais comme les gros valffeaux ne pouvoicnt y entrer, on avoit un pofte avancé fur l'iflc Dauphine, qui efl: à l'ou-verture de la baye de la Mobile : les vaif-

ve, & fur l entra dans : qu'il cher-1 erreur, il Bernard, 3ur marque er chercher ic ce brave courageul'c qu'il avoic qu'un très-ontiaîierent r.nti-d, où, •cnt un éta I. de 1 onti. a beauté du :ablirent en lur le bord En 1698, découvrii. en 1699 il de la l^oui* colonie.

fut le pre-doit à M. )s valfleaux t un poftc cil à l'ou-: les vaif*

fv^ux y frouvo'cnt un a1)rî. Mais cet éta-» bliiUMiicnt n'étoic pis fait pour fuhfiftcr : le projet étoit 'e s'enfoncer d:)ns les terres, Se d'i-'abifer les bords du '•Mnriflî n. La côte de la Mobile eft d'un fible aride; le fort Se In iilc foU' à vin<];i-un miles «ie l'iUc Dau-pliinc, qui (il lep irée de la granfle terre pir un canal de neuf miles, par où jiafîcnc les c;;dv)teiirs qui vien lent Hes lacs Pont-charfr;iin , Maurepas h da Biyone-Saint-Jcan , ou qui vont de Penficola <à la iVou-velie Orléms par \r lî<vonc- ainf-Jcan. La feule urili'é de la Mobil'^ cil: de tenir en refpccV la nition Chieas, f .r'e de 20 à 25 mille amos. Cependint, depuis que cette partie n( us a été ceclce , il y ell venu s'éta-blir des né!»;ocians Ani^lois : on y fait en-tivr des bûtimens de 200 tonneaux, £c le pavs fe peuple.

Avec le deffein de bârir le MiflîlTipî, on s'en rapprocha, en fixant le chef lieu au Biloxi; d'ailleurs, on s'approchoient aufîi de l'endroit où les vailléaux abord )ient, c'eft-à-dire, de l'Me-aux-Vaiifeaux. Le Biloxi n'en eft qu'à douze miles ; on étoit en outre obligé de changer trois fois de batteaux , de plus petit en plus petit, pour porter les marchandifcs au Biloxi, où de petites charrettes alloient les charger cent pus en mer, parce que les plus petites na-

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celles ne pouvolcnr îiccoftcr. Ce qviî clevoît encore éloig icr de cet érablitremcnt, eil que le tenviii cfr flérile, & qu'il n'y croît abfolument rien ; il n'y a que le poilfon qui puiffc être de quelque reflburce. On m'a raconté que c'eft à cet endroit qu'on a dé-polé les premières pcu{)ladcs qui compo-ibient les Conceffions. On m'a ajouté qu'il y cfl mort, en un an de tcms, huit mille, pcrlonnes de faim & de milere. On avoit envoyé des hommes, dans un pays inculte, fans vivres, & même Hms aucun moyen dc' s'en procurer. Sans le fccours de la pêchC' & de la châtie , il n'auroit pas échappé um feul homme : ce font ces mallieureux qui ont accafionné ces relations qui ont donnt^ î;int d'horreur pour le MiiTiiîîpi.

( 6 )

Les Allemands échappèrent aux morta-» lités qui accablèrent la colonie au Biloxi, Ils étoient prefque tous aux gages de Mon-t iîeur Law ; mais après fa faillite, les AUe-i mands qui éto^cnt fur fa conceffion aux Arckantas, defcendirent à dix-huit miles au delius de la Nouvelle Orléans, où ils fe font accrus au point où on les voit au-jourd'hui fous la fage conduite de Mon-i iîeur d'Aremabourg, vicllard refpectable , qui a fervi fous Charles Xil. On m'a aliliré ^ue les Efpagnols ont eu la cruauté d'exik^f

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-te v*elll'»ivi à cent lieues rV la capitale, & qu'il a été obligé de quitter fcs enfa .s , au milieu defqacls il vivait c:>nime un p;ttriai"-chc. Sa tamillc cil; une des p'.iis iwmbreu-fes de la colonie.

La plupart des Canadiens fe font fixés aux Illinois , é^ablii^ement qui ell fur le Miffiffipi , à 5^0 lieues de la nouvelle Or-léans , & fur les confins du Canada. Sa la-titude cil: environ 38 dégrés 30 minutes. La capitale ell: à 30 détrrés, Ainfi, qu'on juge combien le il:uve Jerpente, puifqu'ea li9:ne droite de la n;)avelle Orléans aux II-linois , il n'y a pas plus de 170 à 180 lieues; oc qu'il en faut faire près de 500 en fuivanC le cours du fleuve.

Lorfqu^on eut :ctté les iondemens de ta nouvelle Orléans iiir les bords du Miffi^pi, on voulue étendre les établiifei-nens le long du fleuve , h. pour readre la communica-tion i'acile depuis lei Illinois jufqu'à la capitale , on lit à d.ftérentes diltances des forts où l'on eut des macr.i/ins {>our lacom-modité des voyageurs , ainfi que pour le commerce avec les naturels du pays. On avoit établi un fut au milieu de la nation des Natehez. [>a beauté du pa\^s y attira beaucoup d'hahitans , & cet éi f.blilfement devint dans peu très conlidérable & trcs-

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renomme pour la culinre du taliac. La ntr» tion Natehez , la pins confidérée de toutt la Louifianc , & la plus digne de l'être par fes lumières & la quantité d'hommes qui la compofoicnt , fcrvoit, on ne peut pas mieux, les projets de la Compagnie. Non-feulcmcnt ils cédèrent les Vords du fleuve aux François, mais ils les aidèrent encore drns leurs défr'chcmens «Si dans leurs plarr-tations. Ccj^ endnnt les vexations des chefs François de cet endroit, furent portées au point (]ue les Natehez confpiierent contré les François, h dé^rUifirent tout ce qu'il y avoit d'établiflement parmi eux.^ On p.cut: lire dans les hiftoires, qui ont paru fur ce pays, des détails fur cet événement in-téreffant. M. le Page du Prat , don!: nous avons une traduâ:ion, efl celui qui a le mieux décrit cet événement & fes fuit'es, ainii que les guerres qu'il entraîna contre les Isl atchez, qu'on détruifit prefqu'entièrement, h contre les Chicacas, qui leurs avoient donné i'iinfpitalité. Les François n'ont point réuffi dans leurs guerres contre ces derniers ; il leur en a coûté des hommes & de l'areent fans aucun fuccès ; il eli vrai qu'ils s'y iont toujours mal pris.-

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Voyez l'Hiftoire de la Louifianc, par Monfieur le Page du Prat , au lujet de la

guerre

•. La ntr* de toutî Ictre par imcs qui peut pas ie. Non-in fleuve nt encore Hirs plan-des chefs ;iortées au cnt contre ce qu'il y On \:cut »aru lur ce emcnt in-AT, dont: celui qui a fcs luîtes, contre k-s tierement, rs a voient ;ois n'ont entre ces .omnies & ileli vrai

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.guerre des Natchcz, aînfi que des mœurâ & des ufages de cette nation.

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La Penfilvanie, le Maryîand, la Caro-line ne doivent leur fplendeur qu'à la liberté qui y a régné depuis leur établiflement. La Louifiane eft plus fertile que ces pro-vinces ; elle n'eft pas auffi bien diipoféo pour le commerce : Tentrée par le Miflî-flipi, dont le feul abord eft dangereux, eft le feul abri qu*on y trouve ; mais les Fran-çois ne poffédoient-ils pas la Mobile, où Ton fait entrer des bâtimens de 200 ton-neaux? n'auroient-ils pas pu s'arranger avec les Efpagnols, pour qu'ils leur cédaflent le fuperbe port de Penficola, peu important pour la fureté & la facilité du commerce de ce pays-là ? A i'oueft du Miffiffipi il y a de belles bayes; mais on fera furpris lorfque je dirai que les Anglois ont été les premiers qui aycnt eu, depuis la paix dernière, une connoiflance un peu exaâe de la cote qui ed à l'Oueft du Miffiffipi. Pendant 60 ans que les François ont pofledé ce pays, ils n'y ont jamais envoyé un feul bâtiment, & les Efpagnols, qui cependant étoient in-tércfles à connoître ces paflages, à caufe àe leur proximité du Mexique, qui y con-fine , n^avoient pas pouffé leurs recherches olus loin que les François.

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Voyez rHiftoirc de la Louifiane de Moiî' fieur le Page dû Prat, fur la guerre ^vec les Chachas.

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Ces poftes étoieni des forts placés, foît parmi les nations fauvages qu*on vouloit contenir, & avec Icfquelles le commerce ctoit avantageux, foit dans les cndtoits où il y avoit des colons François. Ces poftes étoient la Pointe Coupée , à 120 miles de la capitale , fur le Miffiflîpi. Il y a dans cet endroit de fort beaux établilîemcns Se

beaucoup d'habitans 68 miles plus

haut que la Pointe Coupée, la Rivière Rouge fe jette dans le Mifîîflîpi. On a établi dans cette rivière un fort à 15 miles de celui des Adages, que les Efpagnols ont bâti fur le terrain des François. Le fort François porte le nom des Natchito-ches, nation fauvage qui fc nomme ainfi. Il y a des habitans dans cet endroit qui cul-tivent le meilleur tabac qui fe faite à la Louifiane. A 90 miles du confluent de la Rivière Rouge & du Miffilîîpi, c'eft-à-dire, à 260 miles de la Nouvelle Orléans, & du même côté cft le fort des Natchez ou de Rofalie. Il cft à 52 dégrés de latitude nord, 280 dégrés de longitude méridien de ïiÛQ de Fer. A 60 miles de la Nouvelle Orléans, à l'entrée de la rivière des Arckantas, qui fe jette dans le Miffiffipi, eft un petit fort ai^

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lacés, foit on vouloit commerce cndtoits où Ces poftes Lo miles de Il y a dam iflemcns Se miles plus la Rivière Ipi. On a : à 15 miles 1 Efpagnols ançois. Le 3 Natchito-imme ainfi. roit qui cul-*e faite à la fluent de la |c'ell-à-dire, éans, & du chez ou de titude nord, ien de Tille |lle Orléans, antas, qiii letit fort ara

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ïDÎlicu de la nation des Arkantas, la plus brave du pays. C'cft le plus beau canton & le plus fertile de tout ce continent; c'étoit-là que M. Lavv a voit choifi fa con-ccffion, aujourd'hui il n'y a qu'un très-petit nombre d'habitans.

A 500 lieues, ou environ , de la Nou-velle Orléans efl le fort des Illinois, fur les confins du Canada ; & en conféqucnce, le plus important pour les François : il cft actuellement à l'Angleterre , étant fitué fur la rive gauche du MiiTifîipi. Les Fra içois avoicnt à Ji'clT de la Louifiane le fort de la Mobile, dont j'ai déjà parlé, celui de Tom-bcckbé, &; celui des Alibanjons, parmi les nations qui portent ce nom. Ces différens polies fcrvoient de retraite aux marchands qui vendoient des .denrées aux Sauvages. Sous le gouvernement de Monficur Kerle-rec, les commandans de ces diflérens forts en faifoic;it cxclufivemeut le commerce. Ces officiers difpofoient à leur volonté des magazins du roi, dellinés aux préfens des Sauvages. Après avoir épuifé ces maga-zins , ils rcvcndoicnt au roi ces marchan-difès de traite à des prix exhorbitans, & c'étoit fouvent les marchandifes qu'ils en avoient tirées, qu'ils y faifoient rentrer. On m'a cité à ce fujet des traits Çnguliers de dépenfes ; mais les deux qui m'ont paru ks plus plaifans font ceux-ci. 11 en a coûté

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au roi de Frince dix mille francs pour fairff défricher une prairie ; & dans nn autre pofte, il lui en a :oùré ( d nis une année ) vingt mille francs en lait pnnr Thopital. Il faudroit (lue toute la garnifon de ce pofte eût été au lait toute Tannée.

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Il y a une grande apparence, & Ton peut même regarder comme une certitude, que l'ifle de la Nouvelle Orléans, & toutes les terres de la rive droite qui lui font face ont été formées par le rapport du fleuve. Elles font À bafles, qu'il les couvriroit chaque année dans fes crues périodiques ; i\ i*on ne s'en mettoi*" à l'abri par des di-gues qui le Lontiennent dans fon lit. Ce fleuve charrie une grande quantité d'arbres, de feuilles & de plantes. Ses eaux font chargées d'un limon fort épais, qu'il dé-pofe fur les endroits qu'il couvre. Il s'ar-rête un arbre qui efl fucceffivement recou-vert de limon, & qui bientôt forme une langue de terre. Les graines d'arbres & de plantes y trouvent leur germination & leur accroilfcment. Les feuilles féchées & tom-bées fe rechargent d'un nouveau limon, lorfque le fleuve déborde ; & par la fuccef-fion des tems, cette terre s'élève, & de-vient au niveau des eaux les plus hautes, CcH ce qu'on voit à Acanchac, où, feloa

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)our faîrff un outre e année ) )pital. Il ce pofte

, & Ton certitude, & toutes font face lu fleuve, couvriroit iodiques ; : des di-,1 lit. Ce d'arbres, aux font qu*il dé-II s'ar-nt recou-orme une 3res & de )n & leur Se tom-u limon, la fuccef-& de-s hautes, ù, félon

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toute apparciice, ctoit autrefois IVmbou-chure du MiflMi;^. On reconnoît ce r^uc le fleuve u fucci Oivcment acquis fur la mer, par l'élévation de la terre, qui diminue en allant vers l'cml'nichurc aéluelle ; de façon que depuis la IhXiz.Q , 'ufqu'au Détour des Piacmines qui ell à 12 lieues dans le fleuve, les terres fout inhabitables ; elles ne font couvertes que de Joncs, au milieu de marais impraticables, ce qui rend l'abord de cette colonie fort défagréable. Mais à mcfure qu'on remonte le fleuve, ces marais font confolidés, les terres font boifécs, & la beauté du pavfage récompcnfe des dédigré-mens de l'entrée du fleuve, La première habitation eft à 14 lieues de l'embouchure. 11 y a plufieurs pafles pour entrer dans ce fleuve, & fur chacune il y a une barre dont la profondeur varie depuis dix pieds jiifqu'à treize, félon la dire(!î\:ion que prend le fleuve ; de forte que Ton a toujours des pilotes qui fondent les pafll^s, & qui en-trent les navires. Us fe tiennent au pofte qu'on nomme la Balife. Ce pofte a coûté des fommcs immenfes à la Compagnie des Indes, qui voulut y faire des établiflèmens. J ,'ifle fur laquelle il étoit a enfoncé, les niaifons ne parollFent prefque plus. Cette ifle terminoit autrefois les terres du Miflî-flîpi ; mais aujourd'hui il y a des ifles une demie lieue plus en mer, preuve des pro-

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grcs fucccfTîfs du fleuve. Dans toute Iclcn-cluc de la Nouvelle Orléans, il n) a (|uc les bords du fleuve d'habitahles, à la dif-tance d'une demie lieue ou de trois quarts de lieue au plus. Sur les derri'n*es font des marais, au milieu "^deûjuels il eroît beau-» coup d'arbres de toute efpccc, entr'aurres des cyprès , ce (lui a fait donner à ces ma-rais le nom de Cvpricres. Ce bois cfl: ex-cellent pour la conilrudiion S: la cliarpente, & c'eft une des branches du commerce dç la Louifiane.

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On a blâmé le clioix de la pofitlon de la Nouvelle Orléans, mais je crois que c'efl: à tort. 11 n'y avoit en 1718 d'autre établil-fepient dims la Louifiane qu'au Biloxi & à la Mobile. En fongeant à habiter les bords du Mifl!îfl!îpi, on ne vouloit pas perdre la communication avec ces deux endroits, fur-tout avec la Mobile , qui couvre la co-lonie contre les Efpagnols & les Sauvages. Il falloît donc être à portée de la fécourir au befoin. Ce pofte étoit encore intéreflant jiar le commerce avec les Sauvages qui ha-bitent près des rivières qui fe jettent dans la baye de la Mobile. Tout cela dut naturel-lement porter le gouvernement François à fixer la capitale à l'endroit où efl: la Nou-velle Orléans. Elle cfl: fur le bord de la rive gauche du Mifliflîpi, & par derrière^

irc l'oicn^ n'y a (|uc à lu dii-)is quarts 5 font des oît beiiu-' ■ntr'autres à ces ma-ns efl ex-il arpente, imercc dç

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^iloxi & à

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endroits,

ivre la co-

Sauvagcs.

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elle «fl: à nnc petite lîeue de dîfTancc du Bayonne-Saint-Jean, qui ell un bras de mer, dont la communication avec le lac Pontchartrain cil facile. Ce lac communi-que avec la mer, & les barreaux, ainfi (jue les cralettes v entrent tous charges. La pê-che devenoit encore un objet qui pouvoit mériter (quelque confulération. La Nouvelle Orléans ell: à 32 lieues de l'embouchure du fleuve, & à la fin d'un détour que tait ce fleuve. Ce détour ell fi confidérablc qu'il arrête tous les vaifleaux venans à la voile, & il fautlepaffer prefque toujours à la cor-delle, obfliacle qui fait la tléfonfc & la fu-reté de la ville. On fcntit encore que fi la colonie prcnoit un accroillemcnt confidéra-blc, on changeroit le chef lieu, pour le tranfportcr où bon fembkroit, & que la Nouvelle Orléans redcroit toujours auffi avantageufement placée qu'elle Tcft.

Les denrées qu'on tire des Sauvages font des pelleteries de toute efpecc, des falai-fons, & du gibier qu'on échange contre des fufils , de la poudre, des balles, du plomb , du Limbour, des couvertes, des razzades, du vermillon ;&c. Ce commerce avoit été envahi par les Commandans des portes. M. d'Abbadie , en le rendant libre , voulut auffi mettre des bornes à la cupl-

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dite & an libertinage d*un trop grand nom bre de traiteurs , qui répandus dans nations Sauvages , y donnoicnt une mau-vaife idée de la leur, (bit par leur liberti-nage , foitpar les dilcuffi-ms entr'eux. Il avoit en conféquence formé pour chaque canton de la Colonie où ce commerce pou-voit fe porter, des fociétés de négocians auxquelles toi^t le monde pouvoit avoir part. Il y avoit un agent dnns cha(|ue en-droit , avec la quantité de traiteurs nccef-faire , mais point au-delà. L'avantage de cet établifsement étoit de ne fe pas nuire les uns aux autres dans la vente des denrées de traite , & dans l'achat des pelleteries, ce qui rendoit auparavant le Sauvage info-lent ; au lieu que par ce moyen on le ren-doit plus dépendant. Il étoit obligé de ve-nir chercher dans ces magazins les denrées qu'auparavant on lui portoit. On feroit parvenu petit à petit, par cet arrangement, à les civilifer, ce qui les rendroit plus tri-butaires bc plus aifés à conduire.

■ . ( >5 )

La Louîfiane produit tous les grains

d'Europe ; il y vient du ris fort beau. Je fuis perfuadé que le vin s'y feroit auflî très-bon. J'ai vu partout de la vigne fuperbe. Les beftiaux, les animaux domeftiques & la volaille s'y élèvent & s'y multiplient avec

rrand nom* is dans les t une mau-leur libertl-nitr'eux. Il our chaque imcrce pou-; nésiocians ►uvoit avoir cha(|ue en-iteurs nécef-avantagc de è pas nuire : des denrées

pelleteries, auvage info-1 on le ren-ibligé de vc-s les denrées On feroit

rangement, oit plus tri-

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j les graini beau. Je fuis iffi très-bon. iperbe. Les ftiques & la client avec le

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le plus grand fucccs. Toutes les légumes en général y viennent magnificjues. Les fruits de t'rance y réuQîrsenr. Il y croit des oranges en quantité , & les orangers y font en pleine terre. On y iTia:^ge des fruits naturels au pays, &c entr'autres la Pacaune , qiii eil: une efpece de noix plus mince, plus allongée, & plus déli-cate au goût que celle d'Europe. On y mange auffi laPiACMiNE, qui cil une efpece de nèfle fort délicate , dont les Sauvages font du pain. Le produit des terres eft en indigo quirap.^orte beaucoup, h qui eft fort eft mé. Du lucre, dont on fait une très-grande quantité, niais dont la qua-lité eft très-belle. Je crois le pa\ s t op froid pour cette culture. Le coton eft fort blanc ce très fin à la Louifiane , mais i. n'y par-vient pas à une maturité aftez parfaite pour que la qualité en foit fupérieure. On trouve dans les bois de la Louifiane des meuriers de toute efpece . & les vers à foie y réufllf-fent admirablement bien. Le produit des bois de toutes efpeces, tint de charpente que de conftruétion ; on y fait de la léfine éc du godroi . Tous c^.s objets & d'autres qu'on pufic fous fiicncc, prouvent la ferti-lité de ce pays , dont le climat eft le plus beau que j'ai vu.

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( i6 ) LETTRE DU ROÏ

A M. d'Ahhadïe, au fijct de la Cejfwiu

" Monficiii' d'Abbadic, par nn nd"C par-ticulier, palîe à Fontainebleau le 3 Na-vembrc 1762 , ayant cédé de ma pleine volonté à mon très-cher & très-amé Coufin le Roi d'Efpagne & à fcs fuccei-feurs & héritiers , en toute propriété, purement & fimplement, Se fans aucune exception tout le pays connu fous le nom de la l.ouifiane, ainfi que la Nouvelle Orléans, & l'ifle dans laquelle cette ville eft fituée : & par un autre aâie, pafie à l'Efcurial, figné du tloi d'Efpagne le 13 Novembre de la même année, S. M. C. ayant accepté la ceffion dudit pavs de la l.,ouifiane, de la ville & de l'ille de la Nouvelle Orléans, conformé-ment Il la copie defdits adtes, que vous trouverez ci-joints,-je vous fais eu te let-tre pour vous dire que mon intention cll qu'ii la réception de la prélente & des copies ci-jointes, foit qu'elle vous par-vienne par les officiers de !Sa Majellc

'a Cejfiûiîé

m adc par-ai le 3 Na-e ma pleine c très-amé à fes fuccei-; propriéré, fans aucune fous le nom la Nouvelle le cette ville ade, pafie Efpagne le Ime année-, cffion dudit [i ville & de , conformé-, que vous ^lis cc: te let-intention cH Iciente & des e vous par-Sa Majellc

XIX

*^ Catîioliqnc, ou en droiiurc par les bâ-''tlmcns Frîmçt)is (|ui en feront chargés, '^ vous ayez à remettre entre les mains du *' gouverneur ou otîlcier à ce prépofé par " le Roi d'Efpagne, ledit pays & colonie *' de la Louifiane & poftcs en dépendans, *' enfemble la ville & l'ifle de la Nouvelle ^' Orléans, telles (lu'elles fe trouveront au *' jour de ladite ceffion , voulant qu'à Ta-*' venir elles appartiennent à S. M.C. pour ^' être gouvernées & adminiflrées par fes * gouverneurs & officiers, comme lui ap-partenantes en toute propriété & fans ^' aucune exception. Je vous ordonne, en ^' conféquence , qu'auffi-tôt que le gouver-*' ncur de S. M. C. & les troupes de ce '• Monarque feront arrivées dans lefdits *' pays & colonie , vous a)ez à les en met-** tre en polieffion , & à retirer tous les ** officiers, foldats & employés à mon fer-^' vice qui y feroicnt encore en giirnifon, " pour envoyer en France, ou dans mes '' autres colonies d'Améritiue, ceux (}ui ne ** trouveroient pas à propos de relier fous la domination Efpagnole. Je défire de plus, qu'après l'entière évacuation def-dits ports & ville de la Nouvelle Orléans, vous ayez à raflcmbler tous les })apiers relatifs aux finances & à l'adminiftration de la colonie de la Louifiane, pour venir en France en régler les comptes. Mon

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f* intention cfl: néanmoins que vous remets f' tiez audit g-ou verdeur ou officia* à ce *' prvipoie tous les pip'crs 8: docuniens q\ii '' concer.^cnt rjiccialcnicnr Icgouvcrntment f' de cette colonie , foit par ra[)port au ter-*' licoirc cs: '.> i'vs limites, foit par rapport ''aux ^auv:iges Ik aux d;lier''ns poilcs, ** après en avo r tiré les rr(^us convenables *' pour von'c dcchargj, h que vous don-'' nii-z audit ocouvcrncm- tous les enteionc-*'m(ns (jui dépendent de vous, pour )e *' mettre en état de gouverner ladite colonie '' à la ratisfacti<^n réciproque des deux na-*' tions. Ma voU nté ell ([u'il foit donné un *' inventaire figné d>uble entre vous Se le *' coinmilî'iire de '.-. M. C. de toute l'artil-" lerie, eftlts, magazins, hôpitaux, bâ-*' timens de mer, &e. qui m'appartiennent '' dans ladite colonie, atin qu'après avoir •■^ mis ledit comniilî'aire en polièlTion des *^ batimens & édifices civils, il foit dreilc ** enfuite un procès-verbil d'eftimation de " tous lefdits cftets qui reilercnt fur les *' lieux , & dont le prix fera rembourfé par ^' S. M. C. fur le pied de ladite eftimation. *^ J'efpcre en même tems, pour l'avantage " & la trantiuillité des habitans de la colo-** nie de la Louiliane, & je me promets, ** en conféquence de l'anntié & afted:ion de '' S. M. C. <|u'Elle voutlra bier donner des ** ordres à fon 9-ouverncur ^ a tout autre

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vous remet-officier à ce )cvimcns qui :)uvcrnfment >port au tci-

par rappori: r'Uis polies, convenables le vous don-les enl'cii>uc->us, pour le ndite colonie les deux na-foit donné un '. vous Se le toute Van'û-)pitaux, bâ-.ppartiennent Li'aprcs avoir )ofieirion dc^s il foit drcflc ilimation de ?rcnt lur leî iiibourfé par :c ellimation. ur l'avantage s de la colo-ne promets, z alt'^diion do r donner des

.1 tout autre

f< officier em'^lové à Ton fervicc, dms ladite f' colonie &rville dclaNouvellcV/r'éanspour

V que les eec'eliaitiques & muions reli-*'p-icM;fes, nui délen-mt les cures h les ''miifions, V continuent lein's fon'^ions, " & v joi. ifient des droits , privilèges & " ex( mptions qui leur ont été attribués par " les titres de leurs ér.;bii(U'mer.s ; (jue les *'juges ordinaires continuent, ainli que le *'conieil lupérieur, à rendre la jufticc, *' luivant les loix, formes & uf'gcs de la *' colonie ; que les liabitans v Toienr gardés '' & maintenus dans leurs i^olielTio. s ; (ju'ils ** Ibient confirmés da s les propriétés de *' leurs biens, luiv:.nt les conceffions qui " en ont été laites par les gtmverneurs & " ordonîiateurs de ladite colonie, Cn: que

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pas encore ete par moi : elp *' rant, au iurplus, (]ue '■. M. C. voudra *' bien donner aux fujets de la Louilianc " mêmes marc^ues de protection & de " bienveillance qu'ils ont éprouvé fous mu *•• domination, & dent les léuls malheurs " de la guerre les ont empêché de reliéntir " de plus grands efu-ts. Je vous ordonne ' de faire enrégirtrer ma préfente Lettre au * coniéil fuj")érit ur de la Nouvelle Orléans, ' afin que les diiférens états de la colonie f' ibient intbrmés de fon contenu, qu'ils

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" puiflent y avoir recours au befoin ; & k '^ prclente n'éram à d'autres fins, je prie " Dieu, Mnnfieur d'Abbadie, qu'il vous ait en fa fainte garde.

Ecrii à Vcrfaïlles, le 21 Avril 1764.

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Signé,

LOUIS.

Et plus bas,

LE DUC DE ClIOI^Eri,

( ï7 )

Après l'importante ceffion de l'Accadic ;

nous fentîmes la néceflîré de gagner Taffec-tion des habitans en grand nombre, que la France y avoit abandonnés. En confé-quence, le gouvernement permit l'exercice libre de la religion Romaine, à laquelle on voyoit le^ Accadiens fort attachés. On leur accorda des prêtres ; on les exempta de tous droits ; on les laifla, libres de fe choifir des

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bin ; & ia s, je prie :iu'il vous

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'Accadic ; icr Taffec-?, que la n confé-Texercicc iquelle on On leur ta de tous hoifir des

cKcfs ; h on n'exigea d'eux que la foi & l'hommage ù rAngietcire. Séduits dans la dernière guerre par les fuccès des François, les Accadiens s'écartèrent ie la fidélité qu'ils avoicnt jurée : ils conferverent des intelli-genees avec les Canadiens. Ils furent exci-tés à ces faufles démarches par les prêtres qui les gouvernoient defpotiquement. L'An-Heterre s'allarma avec raifon de leurs me-nées fourdes & dangereufes, 8c pour s'en garantir, elle fit palier tous les habitans de l'Accadie dans la Caroline, & on leur offrit dans les provinces méridionales des terres en échange de cell(s qu'ils avoient, leur promettant liberté de confcience & les avan-tages (iu gou> ernement A.nglois. Mais le fanatifme les a fait perliiler dans le deffein d'aller habiter un pays ou la religion Ro-maine fût étab'ie iS: en vie;ueur. Ils ont paifé partie à Si. Domingue, où ils font morts de faim & de mifere, partit en France avec leurs dignes prêtres, auteurs de tous leurs maux , & les autres fe font venus éta-blir fur les bords du Miflîfîîpi. Ils y ont formé de très-beaux établiiîëmens, & fans la ccflion de la Louifiane à TEfpagne, tous les Accadiens y feroicnt aujourd'hui tranf-plantés.

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lettre de Dom Jnionio d'^FIloa, au Corifclt

M r s -w E u R s,

^^ AyHi.. reçi- 'dernièrement les ordrc:^ *^ de S. M. pour puflcr à votre ville , & la ** recevoir en Ton nom , & en conlecjucnce " de ceux de S. M. T. C. je faifis cette oc-'^^ cafion pour vous les p'irticijier, & que ** ce fera bientôt que j'aurai l'honneur du '^ paffer chez vous pour remplir cette ** commiffion. Je me flatte d'avance qu'elle *' pourra me procurer des occafions favo-*' râbles pour vous témoigner les défirs *' qui m'aiîillent de pouvoir vou'^ rendre ** tous les lervices, que vous & Melîîcurs *' les habitans peuvent fouhaiter. De quoï "^ je vous prie de le aiiiirer de ma part ; *' qu'en cela je ne ferai que remi-lir mes *' devoirs, & flatter mon inclination.

*^ J'ai l'honneur d'être ^ &c.

A la Havane, ce lO Juillet i']^^^

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deja mofitt Sa fer froit

H Confi

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XXV

La Balîze étoit le nom que portolt du tems des Frnn<jois le pode qui étoit à l'entrée du fleuve du côté de l'oucli. Il prit fantaifie à M. d'V^'Jloa de changer ce pofte , ou plutôt d'en établir un autre fur une petite ifle, à qui il donna le nom pom-y ]i I P^^^^ ^^ Royal Catholique St. Charles. Cette

iUe , & la inrét\ucnce s cette oc-r, & que lonncur du pllr cette mec qu'elle ifions favo-

Ics délirs ou'î rendre

Meflicurs r. De quoi

ma part ; Imi.liv mes lation.

ifle étoit comme toutes celles de l'entrée , flotante, & expofée aux ravages de la mer & du fleuve. M. d'Wlloa avoit en-trepris de la rendre foHde : il y a dépenle 25 mille livres fterlings, & la moitié de fes travaux ont cré en pure perte. Voyez dans le Mémoire des habitans , & dans l'arrêt du Confcil, les vexations que cet t'tabliflement a entraîné.

J'ai déjà parlé du polie des Illinois ; mais celui qui appar enoit aux François fe trouve aujourd'riui fcnis la dominât! )n An-gloife. Les El'pagnoîs en ont fait conf-truire un à l'entrée de la rivière du Mixouri.

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(î9)

( 21 )

Un feul trait rapporté dans les Mémoires déjà cités , donnera une idéejufte de l'ani-moflté de M. d'vVlloa contre les Franç(3is. Sa femme alloit aeccuelier : chacun lui of-iroit des nourrices. " j'en fais venir une

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de la Havane ,'* dit il ticvant vingt pcr* foniics, " car je ne veux pas que n»oii *' entant fuce du lait François." 11 ne put avoir cette femme de la Havane. Il fin chercher dans toute la colonie une femme dont le lait ne fut pas tout pur François. Il en trouva une dont le grand père ou la grande mcre étoient Efpagnols, & il s'en fervit ; ce trait , lorfqu'on m'en fit rap port, m'indigna à un point que je ne puis exprimer , 8c me donna une idée bien peu favorable d'Wlloa. Quelle difpofition pour gouverner des gens , que de leur té-moigner une haine & un' mépris fi mar que.

( " ) . .

Le décret fur le commerce de la Loul-iîane , qui a paru en Efpagne.

( . ^3 )

Requête des Habitans au Confeil fupé-

rieur , & l'Arrêt qui ce fuit.

Ces deux pièces fe trouvent ù la fin du Livre de M. Pittman.

( ^4 )

En remontant le fleuve du Mifîiflipi, il

faut ranger de très-près fes bords, afin d'é-viter la rapidité du courant. Ce fleuve el^ bordé d'arbres auxquels les bâtimens s'a-

t vingt pcr* is que iiibn ." il ne put ivanc. Il fin 2 une femme ur François. 1 père ou la [S, & il s'en ,i'cn fit rap-que je ne une idée bien lie diipofition. le de leur té-lépris fi mau-

e de la Loui^

I^onfeil fi,ipé' it à la fin du

.iMiffiffipi,^fl :)rds, afin d'é-Ce fleuve ci^ bâtimcns s'a-

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marrent lorftiue le vent leur manque. Il fcmt une habitude & une connoillancc du local pour jK'nétrer ces bois. Deux cens Créoles eullent fi.ifii pour y arrêter & pour détruire une armée de dix mille hommes. I.cs Elpagnols , en partant de la Havane, ctoient tellement effrayés du dano-er de cette expédition , qu'on y recommanda aux prières publiques, les pauvres Elpagnols qui alloient être expofés à la fureur des Créoles, êc à celles des Sauvages. Vingt hommes peints comme le font les Sauvages, & qui culient fait ce qu'on appelle k cris de

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viort ou de

guer.

cuflent mis en fuite

toute cette troupe déjà à moitié battue par la terreur. Outre les cntreprifes des Créoles & des Sauvages qui auroient bordé le fleu-ve , les Efpagnols auroient eu à craindre celles qui pouvoient le faire fur l'eau. Des brûlots compofés de canes féchcs cuflent été dirigés fur les vaifleaux par le mo)en du courant. Des Créoles , des Nègres, des Sauvages habiles, naereurs & ;)lonp-eurs cuflent entrepris fur leurs vaifleaux tout ce qu'on auroit voulu fans le moindre rifque. Êut-on hazardé ([uelf[ue choie, en attaquant cette flotte à forces ouvertes ? le fucccs eut été aflliré ! Vino't-ciiKi bâtimcns ne navigent pas de compagnie dans ce fleuve , & s'ils le raflemblcnt un jour, ils fe fé-parent le landcmain. En clioififlant ce mo-

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ment, 300 Créoles fur un tics navires qui croient à la Nouvc.lc Orléans, cullcnt dé-truit fucccfTivcnuMr cette fiotte. llsavoicnt Je courant j)our clefcendr^' ; ce qui auroit favoriré leur entreprile. La frégate fur la-? (juelle étoic M. Orelly , étoit la troifieme, elle n'eut pas été plus diflkile à brûler (juc les deux batimens qui la précédoicnt, & celle-là une fois détruite , tout ce qu'euf-fent pu faire ceux qui fuivoient eût été de fe mctirc en dérive , pour éviter un trai-temciit qu'ils culieiit mérité,

Le Mémoire ci-joint a été imprimé tel qu'on le donnera ci-a^ rcs,

Lifez les Très-humbles Repréfentationsj du Confeil Supérieur de la Louifiane, au Roi de France, qui ont été imprimé^ dans ce tcms.

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lavircs qui cutlcnt clc-lls avoicnt qui auroit 2;ate fur Iut troifieme, brûler (juc •dolent, & : ce (ju'euf-t eût été de ter un trai-

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iréfentations}

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imprimé^

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P L A C E T

pES H AU I TANS ET NeQOCIANS,

4 U R 0 I,

'Sire,

Il a plu ù Votre Majesté' de céder, par un ad:c particulier, ligné à fontaine-bleau le 3 Novembre 1762 , à S. M. C, tout votre pays connu fous le nom de la Louifiane, ainfi que la Nouvelle Orléans & l'iflc dans laquelle cette ville eft fiiuée.

Un foible motif de confolation étourdif-foit notre douleur, c'étoit Tattente d'une protection & d'une bicnvaillancc femblable a celle éprouvée fous votre heureufe domi-nation , & telle que vos promefles facrées , retracées en la lettre de V. M. à Monfieur d'Abbadie, du 21 Avril 1764, nous la faifoit ef,^erer. Notre obéiffance afFcdlueufc a fait taire nos regrets, juf(]u'à ce qu'une vexation inconnue &c cM'angere ait arraché à notre fenfibilité des cri s retenus trop long-tems. Un officier , qui, fans juûifier fes titres, s'eft dit avoir de S. M. C. ( Dom Antonio d'Wlloa ) nous a préfenté de nou-

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vcllcs loix, doûanflivcs de notre commer* ce, abrogatoires de nos privilèges, atten-î-tatoires à notre liberté. Nos biens, en moins de trente mois de fon féjoiir icj, iwoicnt perdu les deux tiers de leur valeur ; l'exploitation de nos terres deyenoit inutile, & nos efforts en tout genre, reflerrés par des efforts multipliés, le réduifoient à un travail infructueux. Nous avons eu recours aux magiftrats conflitués par V. M. pour recueillir les citoyens fous l'abri de vos au-guftcs loix ; nous leur avons expofé l'excès des maux furvenus. Notre zèle ; notre îimour pour notre Souverain naturel, & fes promeilès énoncées 4^ns fa lettre, enrégifi trée, conformément à fes ordres, dans notre greffe, pour y aiwîr recours au befoin„ Ils ont enjoint à l'envoyé de S. M. C. de fe retirer fous trois jours, & nous ont auto-rifés à venir aux pieds du trône, Sire, implorer votre clémence, réclamer votre tendreffe , & dépofer notre fuplique,

L'exécution du traité de cefîîon n'eit pas même commencé de notre part. Le feul drapeau François a jinqu'à préfent paru fur notre place, & à la tête de notre milice. Le feul pavillon François a été arboré fur nos vaiffeaux. La juftice n'a été exercée qu'en votre nom , Sire , & nos églifes n'ont retenti de prières que pour votre auguffc pcrfonne. Nous femmes toujours François,

commer* ts, atteiir )icns, en ;j our ic}, ur valeur ; lit inutile, Terrés par )ient à un en recours . M. nour

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de vos au-Dfé l'excès île ; notre irel, & fcs , enrégifi ires, dans s au hefoin^ M. C. de

ont auto-le, Sire , mer votre iquc,

n n'eil pas Le feul nt paru fur tre milice.

arboré fur té exercée ;:5lifes n'ont re auccuftc

François

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t>c glorieux de tranfmcttre ce nom à nos enfans ; c'efl: un titre choifi dont nous fai-fons une portion de nos héritages.

Daignez , Sire , vous faire rendre com-pte des détails contenus en notre Mémoire qui ne renferme que des faits, fc des vœux de notoriété univerfelie, & qili elt addreiie à l'Univers.

Veuillez répendre fous votre chère domi-nation , votre colonie de la Louifiane , & difpofez à votre gré, du fang , des biens, &; des familles de vos fidèles fajets, les habltans, négocians & colons de ladite province ; qui par la voix de leur député vous font les offres finceres du zèle le plus ardent, de la foummiflîon la plus refpec-pcftueufe, 6c d'un attachement inviolable.

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AVERTISSEMENT.

Enfin, malgré les retards qu'ont apporté â xHISTOIRE D'ANGLETERRE du Colonel de Champigny, une incendie, la longue maladie & la mort de la femme, ainfi qu'une dangereufe indif-pofition qu'il a effliyé lui-même à la fuite d'une rupture ; eniîn, dis-je , cette Histoire va paroître, & il promet pofitivôment aux Soufcripteurs qu'ils auront les deux premiers Volumes pour Pâques prochain 1774. Il fe flatte que fi la véracité , qui fait le feul mérite de fa Louisiane, plaît, ce petit Ouvrage lui procurera de nouveaux Soufcripteurs pour L'HISTOIRE D'ANGLETERRE. On peut avoir des Billets de Soufcription chez lui, dans Orchard - Sreet, Weitminller ; ou bien chez M. Mesplet, fon Imprimeur, dans Crown-Court, Little Ruffel-Street, Covent-Garden , avec lequel il a pris les arrangemens nécefl'aires pour l'Impreltionj de ce grand Ouvrage,

ipportc i ilonel DE maladie &c ;ufe indif-.lite d'une i paroître, urs qu'ils jr Pâques :é, qui fait :, ce petit ulcripteurs RE. Oi\ hez iiii, bien chez n-Court, ec lequel, mpreflion'

MEMOIRE,

' . . 'i . . . ■ Des Habltans & Nc9;ocians de la Louisii^NE , fur FEvonement du 29. Odobre 1768.

A L' U N I V E R S,

X EMOINs oadarres des caîamUcs qi'i nous iijiigeaint , les Aîagijlrats du Confeil Sifcneur de la hoiàfianc nont pu Je rejiijer p^^.s Icng-iems aux cris plaintifs d'împep.ple oprlnié, V Ar-rêt du i().OSîoyre qui a juivinos trcs-humhki rcpréfoitatioris , ejî une preuve locale de l^emmi-nencs des dangers qui nous Cn-vircnnaïent, ^ de la pefanteur du joug qui commençait à nous cccabler. Animés par ta cn.ijon^ure atluelle à croire que ces grand:: maux demandaient des re-mèdes prompts & efficaces , nos MjgijTrafs n'ont pas balancé un moment fur la démarche nécef-faire de renvoyer le foi-difmî Gouverneur de Sa Majejlé Catholique pour lui rendre compte de fa conduite* Alais leurs foins deligens ne fe font pas bornés à calmer les inquiétudes d'un peuple ^'cmiffîmt, ils font encore autorifé à porlcr fa juplique ^ fes vœux aux pieds d,t trône , bien perfuadés que le rcga-d compat'fl'dnt de leur ■Souverain naturel Je détourneroit fur des f'jets éiu(fi dévoués , & que leur amour refpCLÎueux ;pour knr Monarque , ne ferdit pas rejette par

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Sa Majejîé hien-fai/cw/c, l'Jwd^-e en terre pou'/ fes peuples de l'être co-/iJervâtem\ Zélés FroH' çots dont les biens ^ les fiimilles font étabUs dans ce continent, vous dont les coeurs épurés n*ont pas befoin que l'ail du Souverain ks mime, vous dont le zèle pour votre incompa-rable Monarque n'a rien fouffert du pajfage &? de la dijlaru'e des mers , de la fréquentation de l'étranger , de l'adivité ggjj^inte d'une na-tion rivale ^ voifine, calmez vos inquié-tudes fur la ccjjlen de cette Previ>!ce ! Notre Grand Roi dans fa lettre qui nous l'unnonce femblait prejantir nos allarmes. Il fi r^ruhik médiateur de notre cauji^ avec Sa Majcl^é Ca-tholique , nous fai fait cfperer de fa part ki mêmes marques de bicn-veillance & de prote^^ iion que celles goûtées fous fa chère dominatiotu Ces ïentimens augifîes doivent enhardir / r' f amour, ^e les cris dallegreffé , que les vive le Roi tant répétés a-. : tour de notre ravi iion k iour de la révolution . i<^ yvdant les deux qui l'ont fulvi, fi renc^fveLieui j îs inquiétude / ^^e notre faible organe t'.pprtnc à /' nivers & à la pofierité même que cette domination chérie fous laquelle nous vo.lons vivre ^ mourir , à la quelle nous offrons les débris lie nos fortu-nes , notre fang , nos enfuns , ^ nos famil' les , efi la domination de Louis le bien ai-me'.

La Colonie de la Louifiane fut cédée à S4 Majejîé Cathûlqiic par un Acîe particulier f.

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7 terre pou':^ Celés Fran-font établis leurs épurés mvera'm les ■e incompa-i pûfage y ^requentat'io/i te d'une na-

vos inqulS' >m ! Notre us l\mnonce Il Je rmJiùt MajcfJ Ca~ fa part les à de prot'?:"

donùnatïoiu hard'ir ic' / jî'c les \.nve i Fû-villon le

les deux qui

inquiétude f ni-vers&u lation chérie \tsf mourir , lie ?ws for-tU" nos faniil-

BIEN AI-

cédée à .iVt particulier f.

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[ 3 ]

paffe à Fontainebleau le 3. Novembre 1762. i^ accepté par m autre Acte pajfé à FEjcurial le lync* jour /vivant. Le Roi, par fa lettre écrite de Vcrfailles le 21. Avril 1764, à Mons» Dabbadie , alors BircBcur General & Commandani: pour Sa Maje/Ié à la Louijiane , en lui annonçant cette ce/Jion , témoigne qu'il "^ efpcre en mêmc-tems pour davantage ûf li iranq^ilUté des habit.ans de cette Colonie , y quil fe promet en conféquence de Pamitié £5? af-*\fedion de Sa Maje[lé CatkoUqu:, qu'elle 'joudra bien donner des ordres à fon Gouver-neur , ^ à tous autres Officiers employés à •■• fin Service dans ladite Colonie , ^xjur que les Ecclftajliqucs àf Maifons Religieufes qui deffèrvcnt les Cures ^ Mffwns y continuent

leurs fondions que les Juges ordi-^

flaires continuent ain/î que le Confeil Supérieur " à rendre lajuJHce fuivant les loix, formes ^ " ufages de la colonie , que les habitansj foient '■''gardés y mamtenus en leurs pqjfeffions .... efperant au furplus que Sa Majejîé Catholique voudra bien donner à fes nouveaux Sujets de la Louijïane les mêmes marques de *' bien-veillance, & de proteéîion éprouv'ées *' fous la domination précédente , &? dont les feuls malheurs de la guerre les avaient empêché de reffentir de plus grands effets , quil lui or-** donne en outre , de jdire enregifrer fa pré' *^ j'ente Lettre au Cnnfcil Supérieur de la Now ^^.ir'cllc Orléans, afin aue les dijféycns Etats de

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<"•' la colonie foknt informés de fin contenu, ^ ** q;^*i!s P''i[!pnty avoir recours au befiin , la ** prjhtfe notant ù autres fins." Heure!'/} ^ confiolanîe fpetiathe que fiiifiient naUre dans nos ccei^^:; les promcfi'cs du plus augufie , ^ du pi s refipei.luble des Monarques , par (quelle fia-taillé vous étes-vous évanouie /*

ATr. d'JFilca arriva à la Bail fi lei^. Février lyôiS. dans une Frégate de 20. canons , ayan^ environ 80. hommes de troupes , capucins Ef-pagnols , y des gens d'admlnlfiration. Il dé-barq'ia le 5 Mars à la ville , ^ accompagné des Muglfirals même du Confieil, q>fi malgré la pl'-'le & t or âge s'étalent tranfiportés à fin canot , il paffci e.itre deux baies bordées par la troupe réglée , la mil ce bourgs olfie, au bruit du canon tff des acclamations publiques» Il répondit d\i-' hord à des iémognages fit éclat ans par les pro^, 7ucfis les plus brillantes, I\Iais les filles n'en jifi fièrent pas la fioldllé» Sans entrer dans les détails mln>aleux isf ridicules de fia vie privée , retraçons fis dé marchés relatives à lacavfépu^ hlque. S'il s'e/l propofiépour but principalde^ détruire par les prémices de fion adminl/lratloi-i clandejîlne , les rfpéranees dent nous iwusfla-iions , il a parfaitement bien réufl:.

Four rendre plus finfible le premier motlfi de nos plaintes , // convient d'obferver que la traita qui fie fiait dans les nations Sauvages efi une des, principales branches du commerce; dont lin" ierei ejî tellement uni ici cvec celui du cultiva^

ntcnu , £s? bcfoin , Id

laUre dcun le , ^ du r quelle fa-

iS.Fez'rier

api'àns Ef-'.oju II dé-accompagné i malgré la z fon canot , r la troupe ilt du canoïi époiidlt d\i^ par les pro", flûtes nen 'er dans les vie privée , la cavfépH' rlnàpal de-imhùjlratlo'it us nousfia-

er motif de V'c la traite. cfî une des. dorJ l'iti" du culiiV'h

[ s 1

feifr , cjne Tun ejî le r effort de l\vifre. Cet ta /l'ai te efl un dei/ouché ^'ort avant âge ^'x , pour les produulioi'S de plfieurs nianufactm es , cf? qui s'étd/idra par l'cncouragemen''* Cejl uns ■it}iine abondante dont douverture préfente des ri-(hejjcs; qui même promet des ticfors plus con-fiderahles que les veines métalliques du Fofofe, àf d'autant plus confidérai'les que l'aiiîivitc du traiteur la creufera plus avant. De cette fource jnépuifahle déioule l'avantage public '^ pactiiU' lier ; le négociant y trouve un débit lui ratif de fesmarchandifes ; l'hommme de travail cmp'. i\é

dans

ces voyages^ <3 a cette traite y retodlre

les moyens de fuijifter & d'amaffèr un pec:de, UaJJscîim d:s naturels s entretient paf la fré-quentation des Jrançais , ardens à leur pi ocu-rer les efjets que la connoiffance leur a rendu né-i'ejaire* La f'irelé p'^blique e,if.n, que iCite irai te avec les nations barbares qui nous envi-ronnent a fait neutre, c(l confervce par cil;: ; mais ce n\jl pas le feul Uien qui en refi-lte pour la colonie en général» Cejl que les Smvi-res d'E''.ropebS des ijl's attirés par Cefpecance d'un retour avantageux, nous apportent lespro-vifions dont la privation fait ,iqs bifoins , y trouvant dans nos AJagctziriS des Pelieienes fur hfquelles ils efptrint bénéficiée, ces approvi-Jionnemens nous font dlfirii'i'és à un prix hon-nête f qui devient cxcflîf lofqidH leur faut s'en retourner fur leur Lfl. Ces vérités; ces folides avantages ont été cnvifagés par nos

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rcfpet^ii'.'les Aîln/Jh'es , fou/es les fois que leurs ordres précis ont enco'o-agé les traiteurs en re^ coni/UiUidant la likr/é de ce commerce» La redite en a bien été reconnue, t^ expref-femcnt déclarée par Afonjeigneur le Duc de Cboifeul dans fa lettre à M» Did'badie, en date d'i g Fe-vrier 1765, lout le nord du Mffpi y tout le Ncrd-oucft du MJfouri était alors offert à notre aètivité» Des nations innom-bratdeb , £sf riches en rares Felleterics , qui habitent fes contrées inconnues , feraient con' qufes fous peu de tems à nos feules Manu-fa âîur es. Les découvertes à faire dans ces beaux pays feraient refcrvécs à nos efforts , àf nos yeux perceraient pour la première fois à VUnivers cette partie de fon globe , qui lui refie à connoitre, ^/cl encouragemen, pour mus que les intentions de ce fige Alinijîre ? Nous le ayons avec des tranfports de rc-connaijjance non feulement fe prêter au reta-' hliffement de nos fortunes renvcrfécs par les f,hilheurs de la guerre, & à l'agrandiffement de nos reffowccs prefque anéanties par les con-ditions même de l ■ paix , mais encore étendre fis vues à des découvertes Géographiques, àf mus tracer dans le même Tableau la route de la Fortune ^ de la gloire. Projet écla-tant que AI. IVlloa a dérangé , y qu^il eut renverfé fans-doute. Ne ckercons pas à péné-trer fes motifs, ^ lorncns-nous a retracer h perfhérance de fes tentatives fur la liberté

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'S que lc:irs curs en rc-merce» La & expref-'e Duc de bbadie , en 'e nord du ^■jfomî était ^'lons îmwm-teries , qui rraient con^ 'des Manu-? diins ces efforts , & lierc fois à ?, qui lui enien, pour

Mniflre? >rts de rc-au rcta-''écs par les

wdiffement )ar les con-vrc étendre f)biqucs, y la route

rojet éda~ qu'il eut

as à pêne-

à retracer la liberté

f 7 ]

#?V ia traite. Elles fe font manife/};*es d*abori fur les lieux mêmes , par une prohibition gé" né râlé. Les habitans <îîf twgocians des Jlli-mis fe font recriés. Ils ont fait cm.ifii\rer dans leurs repréfcntations à M, de Saint-Ange Com-mandant Français audit lieu , la certitude de leur ruine l'a le danger inévitable d'être pil-lés y peut-être égorgés par les Sa".vi:ges qui , n entrant pas dans les conftdérations politiques , veulent être fournis de nos marchand fe s, &? traiter conftamment leurs pelleteries. Malgré U répugnance du fleur litu Capitaine EJp'ignol i'nv())'é par M, IVlloa aux Ùlinois en qualité de Commandant, les traiteurs font encore allés cette année dans les villiuyes , avec cette différence quils ont été réduits à un certain nombre; mais c'étaient les derniers ff,vts de leurs privilèges expirans , ^ M, Ik Iha en-viron dans le même tems, accordait à cinq oujix particuliers une traite exclufive dans ces pHiys recommandés , par nos Minijlres, à l'é-mulation générale,

L'Exploitation des Bois efl un autre objet qui occupe ici le commerçant , que nous venons d'unir Ji étroitement d'intérêt avec le cultiva-teur. Dans les Repréfcntations faites au Confei{ Supérieur de cette Province , // a été expofé que cet article pour le pays était d'un débit ex-cédant cinq cent mille livres chaque année , ts? cgtte vérité a a éprouvé aucune contradic-tion ; cette exploitation aue la nature du pars

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fréfeute à chacvn avec itn bôieûcc pyopoyt'ionnê iV'X forces q'.'itpcuty employer , mais lo'-jonrs cenains àans ce cie^yé de prûportïvn, ejl le p cniicr effort d? rhahitant qi^'t commence , i^ Pohkt de l^ûppl'icaîion d" celui qni s'efl forti^ fr, Ofc'r^ dans la Lomfmne la liberté de la Tiaife , fermez les débouchés au débit de ces bois y fe' dès cet injiant vous réduirez le com-merçant &' le Colon, au dcfœuz'remcnt, y à la difeltc, VOrdonnance publiée le 6. Sep-tembre 1766. n^était que comminatoire de ce 7nalhcur, Sa Majr/lé Cùll'olique, nous difait'-en , informée par M, IVllna de tout ce qui concernait en ce pays faprov'fionnemcnt ^ f ex-ploitation voulait bien encore fa-vorifer les l'a-bttans au p^int de permettre fcyportaiion de leurs bois fur les bé.timens venant de St» Do-min(yy.e ^^ de la Martinique , Juf(ju\} ce cju*0'/t eut t'Ouvé en Kfpapiie le moyen de faire ce commerce, I^'hii quelle vraifemblancc que le commerce de Jtos bois fit jamais adopté €)î Efpc'gne ? Cet ait enfoncer par degré le poig-nard , & le grand coup a été porté par le Décret, Dans le premier article il ejl dit que les c'.'argemens Je fairont feulement dans les ports de SeiuUe , /Aicanf , Cartagene , Malaga, Bar-celone , la Corogne , &c. Dans le huitième ; que les refours fe fairont dans les mêmes ports ; dans farticle troifieme les bdtimens qui s''expédieront pour la Ij>ui!ione feront de ccnf-tniclion Rfpagnole , ^ les Capitaines &* érp!:-

pa^cs

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propivthnnè mais îo!'jo!irs ytivn, ejî k mimence i ^ ■/■_ s\/l fortt^ liberfc de lu

débit de ces l'rez le corn-reniait, y

le 6. Scp-•idlnîre de ce

nous d'ijait-

tout ce qui on y fex-'ijcr les ha-portaiion de de St, Du-i!(\) ce qnon

de fa'ire ce ^'Uce que le

adepte en jv<? le poig-'jorté par le • ejl dit que ras les ports Iciga, Bar-' huitième; les tnémes Uimens qui 'nt de ccnf-:'S & /.y;"/-

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fao^c s feront Elpa^nols ou naturaVfrs, Fji^n ,' dcuis les /articles 4>/.r. if? c)me. les rcUches î'O* loiitaires dans a'uyns ports de l^Ariinique mé' me de la donihu^l'on Efpa^Ho^e , fontp}ohil>t'<:S ^ ^ les rellcbes forcées font fou/uifes à des véri-fiât ions y à des iiHpo'itions onércufs. Nous refait-il donc pour le connnerce de nos bois dans les colonies Franraifs de Saint Domlngue , ^ de la Martinique , fuis endroits oii ils axent quelque valeur , nous refait-il , dis-je , la lueur de la plus faible efpérance ? Cenfeurs imprudens , dont les réflexions peu folides po'/rraient s*étendre fur notre conduite dans la préfenle révolution , tachez fy confins par vos combinaifons problématiques de récon/pofer rharmonie interrompue , en l'accordam avec le Décret ; mais fongez d^abord à nous enfel' gner les moyens defttfjler, ■ D^ailleurs quelle apparence de reffource poU' vait fufpendre au moins nos jufes inquiétudes» Le produit de nos terres , ^ notre commerce conjijîe en bois , indigo, pelleteries, tabac, coton y fucre, bray, ^goldron. Les pelleteries ont d^au' tant moins de valeur en Efpagne , qu'elles y font enîployées à très-peu d^ufage, ^ que fapréï même de celle qui s'y empbyent, fe fait chez l'étranger. La Havane & le Pérou lui four-niffent des fucres &? des bois bien préférables aux nôtres ; Guatimala un indigo fupérieur , Cff en plus grande quantité que fis fabriques n'en conjomment; le ^éron, la Havane ^

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Cii^îpCihe , dn cofou ; rijle de p'in, des Irays ùf goldrnns ; la llc.iane & lu partie Efpcfgnok de St. Donùngiœ , du tabac. Ces dan êes de mtre cru , inféncifrcs à celles que fcs vajlcs poJJè/Jtons prodidUliit , inutiles d'ailleurs , & furabondantes dans fcs ports , y font rebutées , ou réduites à très-peu de valeur, ^el faible produit devons-nous donc attendre de Hexpo)

fera faite dans les ports

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tation qui i

Décret nous aarcll^' f IJ'un autre i de raanufaBures établies en Efpagne , joint au peu de fecours que les villes niarititnes y ref-fenîenî de Vagriculture interne, forcent les fu' jets de Sa Majcfté Catholique qui y font éla^ bits , de recourir à ï étranger pour leurs pro-provijions de toute efpece. Àlarfeille fournit des bleds dans ces ports, qui ne pourraient s*ap~ provifionncr des proauttions du pays même , fans les f'aix excçplifs d'une exportation pé-nible à travers d'un pays montagneux, La na-tion entière ejî tributaire, d'ailleurs, de tous les pays nianufa5luriers d'Europe , ^ la fa-veur la plus infigne que lui ait fai^ la pro-vidence , cft de la rendre ma/treffe du Pérou ^ du Mexique , pour acheter fis premiers befoins. Riches par notre feule indujîrie, pou-vons-nous efpérer que l'Efpagne nous fournira-les nôtres f;ffifa>nmenf, & à bon compte , lorfquelle cjî obligée elle même de fc procurer lesjiens, à prix d'argent , & ù grc.nds fraiw Malgré l'exemption momentanée peut-être qui}

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, (les hrays ^ tie Efpap-nok es dc/iiécs de n'.e fis vafics ''aiHeins , ts* vit rebutées , ^cl faible c de rexpor-\ ports oît le côté , le peu nie , joint au h'imes y ref-rrcent les fn^ '/* y font éta^ w leurs pro-^e fiturnit des Traient s\ip-'m's même, wtat'ion pc~ ■ux\ La na-ys, de tous y la fa-ai^ la pro-' du Pérou 'S premiers ■ftrie, pou-us fournira, n compte y 'e procurer 'cnds fraixm Ht-être mm

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11

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%ïovs annonce le Décret , de tous les droits a percevoir f'.r les effets qui feront chargés pour là Loui'lane , ces triftes vérités, connues de rUnivers entier , jointes an difcrédit certain de nos denrées dans les ports d'EJp^iil'fie , nous ont fait craindre à jujle titre , que nos récoltes quoique abondantes , loin de rccompenfer coni' 7He ci-devant notre application, ^ notre in~ duflrie , en nous donnant foiivent le fuperjiu , cefe de nous produire tué me le pur, & finipk néceffaire. "

D'après ces ohfervalions, quoique fuper-ficielles encore aux certitudes dont elles font dé-duites , peut-on dni'Jer un infant que cette CO' lonie, quant à fis f'rodu^ions , ne foit inutile à rEfpagne , Q que les vues politiques dans k traité de la ccfion n aient été reftraintes au fui but d'en faire un boulevard du Mexique, Mais la mifere des Colons ajo'c^era-t-elle de nouvelles forces à ce boulevard, isS par quelle manie fiper nos fortunes renaijfantes , en dé-îruifant la liberté de notre co?nmerce, lorfque ces mêmes vues, politiques ne femblent pas exi-ger ce fierifce r* Tout nous donne lieu de penfer que Sa Majefé Catholique dêirait de s'inffruire d'abord par les rapports de fon En-^'oyé des ca/fes prodatlrices, &? des moyens confervdteurs de notre bien-être. Les promeffes Je notre Roi nous affuraient de la bien veil-lance du nouveau Souverain, &f des douceurs de la domination future. Les Officiers de Sa

[ '^ ]

Majejîé Ciithnlique à leur orrlvêe , nous an-i iîonçaient la cont'inKûtioK de notre commerce au moins pendant dix années ; la four ce de nos bc-Jdhîs conniœ en Ejpagne fans que nous reiijjions indiquée nous mêmes , refait encore ouverte à notre activité; mais avons-nous pu douter à la vue du Décret que M* IVUoa , chargé de ce rapport , comme l'Ordonnance publiée ici le 0. Septembre 1766 nous le déclare, ne foit l'auteur de ces calamités imminentes, ^ qu avant projette nos ruines, fes relations peu Z'éridiques n'aient détourné les effets de ceti^ même bienveillance que fin maître voulait fans doîiiC nous faire refentir*

L'on objecterait cnvain que le dernier ar-ticle du Décret, permet d'extraire des forts d'Efpagne, les fruits & effets apportés de la Louijiane pour les aller vendre cbez l'étranger , s'ils n'ont pas de débit en Efpagne même , t^ qu'il ne fera payé aucun droit d'extratVioiu l^e îrouve-t-on d'avantageux dans tout ce qui nous cf préfenté ici comme un véritable avantage ^ Ne comptons pas les articles du Décret , mais prenons-en fejprit , & ne lifons auci'.ns de ces articles fans fuivre l'enchaînement qui les joint fi intimement les uns aux autres» Il nous j'era permis à la vérité d'aller débiter chez l'érran-ger nos denrées, ^ effets qui ne pourront pas fe vendre en Ejpagne ; mais à qu'elles con-ditions r^ Nos commerçans naturaii/és d'Ef-P^g^w ( fuivant l'Ait. 3. du Décret) feront

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commerce au "6 de nos bc-lous reiiffïoiis re ouverte à pu douter à loa , chargé ance publiée déclare , ne ihienîes, isf rétations peu fets de cetL; •voulait fans

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tenus d'aller dans les ports de Séviïl , AJjJiU ^a &i\ payer le 5. pour cent. (Suivant l'Art, II. ) forcés par le rebnt de leur denrées d: quitter ces ports , ^ d'aller faire leur vents chez les -nations vo fines, il faudra q'éils re-viennent fur leur lejl dans les ports a'Efpagn: ( fuivant l'Art, ler. ) pour prendre leur char-gement des fruits & effets déjà introduits en Efpagne, ^ qui auront payé les droits d'en-trée (fuivant l'Art. *]. ) Cette marche d/fpen-diei-fe détruit-elle nos réflexions affi'.'feantes fur h vue de la difette générale qui nous menaçait. Joignons à cela les fraix du Navire , ejimés 'par nos Chambres de commerce à 3000. livres chaque mois pour un bâtiment de 300. ton-nca 'X ; ceux de déchargement dans les ports d'Efpagne, ^ rechargement pour les pays étran-gers ; le doubkiuent des comm'jjlons , ^ des affurances, les fraix de magasinage ] l'augmen-tation des avaries ; les droits domaniaux , dont les voifins ne fairont pas grâce fur des denrées venant d'Efpagne ; y nous verrons le Décret , comn/e un alambic dévorant, raréfier nos ré-folles jufjue dans la cinquième rffenre.

Les promeffes de notre Roi , retracées dans fa Lettre di 21. Avril 1764. nous faijait ej-pérer que nous aurions toujours les mêmes loix () fuivre, ^ les mêmes juges à écouter. Mais quelle atteinte donnée à cet article par M* pyiloa , dans le début même de fin adminij-tration 'P 11 n'a pas C/uore pris pojjljfion ; J'es

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litres n out eîc m v01 jus, m eriirg/Jhrs , îu tfu'mc préj^ntt'S ; aucun iicn ne nous attache en' cote à J'on autorité ; rien autre cbofc qu^une dé-férence rcfpc^fueufe pour le ca^aUere dont on le croit rezriu ^ lui promet notre oùéiffimce ; ^ des punitions fc-vcres, des c bâti mens inconnus fous la domination Françaife encore fulfifante, font infligés déjà par fon. ordre ^ aux fautes les plus légères, en fuppofant même qu'elles foient réellement des fautes* Or, il ne faut pas s'imax giney que ces faux principes d'admin/f ration, & les tri/ies nouveautés d'urne domination in-connue , aient été les feuls motifs de nos crain-tes & de fallarme répandue dans nos familles, La loi d'E/pagne peut avoir fs agrémens ^ fes avantages que nous ne conh 'ffons pas ; mais l'antipathie pour l'humanité ^ ai dijpofition na-turelle à faire du mal , reionnue ^ avérée dans la pecfonne chargée de nous préfenter cette loi, nous en afaitfcntir les conféquences les plus dures, en. ne fai aiffant agir que var ces même conféc^uences*_ La politique Efpagaole rétrécit fes ports le plus qu'il ejî pofjlble, pour enfermer afon gré l'en-: trée à l'etrano-er , & l'interdire abfolument à rInterlope. En conféqucnce de cette loi , l'En-voyé de Sa Majefté Catholique , a fermé tou-tes les pafj'es df Alfjijipi , à l'exception d'une feule , ?miis celle qu'il a ehoici tjl la moins pro-fonde , la plus difficile , ^ la plus périlleufe. Une loi prefque univerfelle défend les établiffe^ iucns dans une certaine difanec des citadelles ^

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JJlm, îù lîtache en-qiiUoic dé' dont on le IJiifue; ^ 'S inconnus fifbjijlante, fautes les elles foïcnt pns s'iniL'z ni'ijlrat'ion , inatlon in-' nos crain-ns fiiniilles, grémens ^ f pas ; mois ipofiùon na-%'réc dans la te loi, nous \s dures, en ynfêquenees, 'orts le plus ,1 gré l'en-^ i'folument à loi , l'En-^ fermé îou-Yption d'une moins pro" périlleufe. 'S établijfer ■itadelles ^

prt/firat/ons des villes fron-ieres; AT. jylha en a conclu que des étdld'(j)m:ns formés dans les tems primordiaux de la colonie na':[f.inte , par conceflon de notre F rince , & fous les y eu:: dtf fes Gouverneurs^ ne devaient plus fub''j}er , à caufe de la proximité d*un entourage en pieux, dont depuis quelqu.es années on a fermé la viU le. La condamnation aux mines efl définie par la loi d'E/pagne contre les malfaiteurs, hf les lommes dangereux. AL iFlloa napas craint de la prononcer contre des citoyens confidérés , dont le délit n était autre que d'avoir été les in^ ierprétes de leurs compatriotes , ^ les porteurs de repréfentations refpfLlueufes, expofitives de 7WS ùcfoins , cff tendantes uniquement à Ven-couragemrnt de notre agriculture, à l'aceroif-Jc'jicnt de notre commerce, à l'importation de nos befoins, & au bien général du pays. Les paquets qui font remis par des performes confti-îuées en dignité , méritent d'autant plus de di-lio-ence ^ a'exactitude , qu'ils peuvent intéreffer la caufe commune. Aîais ceux qui s'en char' cent n'ont jamais répondu des forces majeures , de la contrariété des vents, des rifques ^ périls de la mer. Quelles duretés P ^iels traite" tnents ? êluelles vexations exercées par Af, IVlloa , confiécuiivement envers lesfieurs Gag-nard ^ Gachon , parce nue les navires /t'a-vaient pu remettre fies paquets à la Havane pour avoir été contrariés par les tems. U'i Arrêt du Co^ijeil Supérieur de cette province

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iii'û'if défendu fur i/rj/'fis ^ fo^es mot] fa , /'.•>;-trc.di^..on âts K'''gres créolifcs ou dimud'iês de Su DcK.h^ue ^ autres IJlcs; p.ais le tout fe rêdu/uiit il v'jVry les navires Négriers à leur c.r)i'iée , y u lencicyer au plus vite ceux qui éfaie lit dans la us de la prohibition, M. Ifllea y ajoint k feque/Ire des liens, l'en.prijonnernent dcs perjln/ics f ks fans aucune Ordonnance corn' Vtinalcire qui ddt toujours précéder les premiers d'dtin.rns ; il les a exercés envers les Srs. Ca-dis ^ Leblanc, dent tout le crime était de ne pas avoir eu la faculté divinatoire, fe* d'avoir ignoré Vexificnce de cet Jrrét, Ces faits qui fcnt d'une notoriété confiante, ^ dont plu-Jieurs fariiculiers ont été les vitJimes , inié-rejcnt la caufe publique autant, ^ plus qu'on fie peut s'imaginer ; pour en rendre ks confé-quences plus fenfibks nous entrerons dans le dé-tail de plufeurs,

^uant a rinterdiEîion des pa^ffcs du MJfjfpî ; il faut favoir que M, IP'llca , malgré tout ce qu'ont a pu lui repréfcnter & ce qu'il a pu voir lui-même, ou apprendre par des fâcheux évé-'Siemens f s'était entêté de faire fréquenter la feule pafj'e du NE, où il n'y a dans les plus hautes marées que neuf à dix pieds d'eau; dé-fendant qu aucun bâtiment , n'entrât ou ne fortit par tout autre, dont le fond ejî ordinaire-ment de dix à douze, A cette prohibition ft gê-nante, ^ fi perilleufe, il en avait jointe une autre qui l'était encore d'avantage ; c'était la

de/énfc

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motifs , /'••>/-

dim'uil'u's Js lis le îo:'t fe cgriers à leur^ vite ceux otfl n, M. ÏVilca vprifonncmcnt ionnauce corn-ïr les premiers s les Sis, Cil-\ic était de ne ey ié d'avoir Ces faits qui y dont piii-itlimes , inié-^ plus qu'on iidre ks mfé-\ons dans le dé-

'S du MjW^ ;

malgré tout ce quila pu voir fâcheux évé-c fréquenter Li a dans les plus ieds d'eau ; dé-centrât ou ne d ejî ordinaire-■okibition fi gc-avait jointe une -aze; c'était la * défenjl

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[ 17 ]

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djfcifc aux pilotes de coucher à bord des hJfi^ mens mo'nllés devant la paff'c , ^ que les vents , vu It peu d\vi empichdh'nt d'cutrcr. De là font nés des inconvenicns tJ des acciJcns réci-dives , q!H cependant ne font pnn difji'adé de fnn premier arrangement. Le premier incmvé-nient étoit le retard des navires q;'i fortaient , retard difpcndic^x & fréq'wnt en toute fa'fon , maisprefque inévitable en hiver q'/e les vents de N. ^ N, ;V. E, ré\.nicrit le plus, Icfquels uc pouvaient fervir pour la pujjl' du NE., ait lieu quMls font non-feulement for tir par la pif [Je de l\jl , mais fervent encore a faire ri.ute fans être obligés après lafortic d'attendre le tems. U en était de même pour l'entrée, lesvents étant S*().Kjâ SSO. on ne pouvait entrer par la pafje du \'JÙ ces vents étaient favorables à la pjjj': de CEjL /{/.'. vu.lre , divu f obligation à laquelle fOfficier Ef-pdg/wl de la Balife ajf'JL'tti[fj:t de mouiller les b.iiiviens une fois entrés vis-a-vis des maifons ib lad te Bdlijc , pour y raifonner , mouillage de haut fond y &' déi ouvert à tout vent, on y courait de grands rifqucs , q'/on aurait évité en mouillant îi la fourche , ou. continuant de ■monter le fleuve fuivant la liuérté ancienne y qui n'en étiùt pas plus favorable ci ceux aux-auels , on aurait voutu interdire k port. If ail-leurs , dans tous les pays , dès qu'un pilote Co-ticr a mis le pied îi uord, il n'en fort plus que le bâtiment ne fut entré ou forti, & mis en lieu de fureté y opérant de jour ^ de nuit fui-vant l't^jgence des cas , & les vicijjltudcs des

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tems. Si cette réQ;L Joit être mv'wlihle^ c\jî., fans contredit , cicuis nos yara^/s avoifinés de pays bas, .^ d'un grand fti-re, oh les fonds font de rafe dans loi endroit, de fable dans un autre ; oit d'heure à antre les ven/s chanj^ent , y les eai'x ai'gmcnîcnt ^ ou dimini'.ent, Donc^ en ernyc'il'ûrif les ï'il.tes de eo/h'bcr à bord, dans un eoyp de vent forcé c£f s'en revenant de nuit , un Capitaine (j'/i n'avoit pas la pratique , ne connaiffiint ni Ls fonds , ni les pajfes , n'a-vait aucune refource ; oHigé d'appareiller pour s'élever, & foi-vent de lai [fer fis ancres & fis cal les y il alLit donner fur les récifs voi' fins , appelles It's Montons, ou du moins tombait fus le veut de la pt'^fe , fins elpé-rance de remonter fi/ut ; enfin , s'ilavi it le ùon-heur de s^élever au large, il ne revenait qu'après bien du ten/s &* de la peine, que pour cher-cher les mêmes dangers,

La Navigation, cet art fii utile aux états <, ménte-t-elle donc qu'on féconde la nature pour en accroître les peines i^ les périls f La for-tune des armateurs , ^ Li vie des marins r/?-clle fi peu préeieujc , que k caprice d'un feul homme doive la foumettre à des d.^ngers prefque inévitables f Interrogez les Capitaines & équi-pages d'Europe &* des JJles qui font venus ici-depuis deux ans & demi ; tous ont vu les nou-veaux périls inventés par M* IVlloa , plufieurs ont été les jouets ^ les vicïimes de fes mau-vaifies eombinaifons. Sans citer tant d'exemples , raecident du Capitaine Sarrou , à la forîie du

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ivoifinés de ON les fonds 'fie ddus un f changent, en t. Donc y T à bord, rzfcncint de il pratique , uijfes , n\i-hippareiller fes ancres récifs voi' du moins fans cfpc-vcit le l/on-ait qu après pour chér-it ux rtatSy ature pour ? La for-marins <'/?-? d'un feul ers prefque es & équi-t venus ici u les nou' , plufeurs ' (es niau-"exemples , i forîie du

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9 ]

fienv.' , ef} frappant, /Iprès avoir rejlé lo,ip;-tems fans pouvoir for tir par liipajje du NE, les vents étant N* irf NNK, il sy pré/enta enfin , le vent avant changé. Mais le tenis avait fait évacuer les eaux au point quilrcfta dans lapaJJ'e; il fui afjez heureux pour fe retirer & rentrer. Il remonta en -ville pour caréner fon Navire une féconde fois ( Notez que la Fille ejî à qo. lieues de l'em-bouchure du jieuve , qu'il faut fouvent monter i) la cordelc , àf qu'il efî arrivé à pluficurs d'y mettre cinquante à foixanie jours , fans pouvoir faire autrement ) Le fieur iSarrou perdit fon voyage , il là en coûta beaucoup de fraix , ^fi la paffe de l'Ejl n'cûJ pas été interdite, iâ qu'il eût été permis aux pilotes de la fré-quenter , il ferait forti fans retard ^ fans Âinm;

Alais dans le tenr nicme que nous traçons ce Mémoire , Li trompette nous annonce q''on vend à l'encan, les agrès ^ l'artillerie re-tirée du navire la Car lot a de la RocheUe , pref-que eufevell dans les fables. Le Qipitainc lAicofle ne gémirait pas fur la perte de fon bâtiment, Ji quand il s'e/l préfenté pour en-trer il lui eut été per/nis de retenir de nuit le pilote à fon bord, qui ne pouvant le mettre dans les pa[fes , lui aurait indiqué un fond de vafe , d'au il fe ferait retiré , comme il eJî arrivé à plufieurs, ^ en t/autres au Capitaine Chouriae,

Reloues habitans s'adonnent là à faire de

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20

/(/ In'iqui: qtù s'cr,}ph\e tr fi coi[foiU>ne iLnis U'pins. Les fretspri/irfuies Iriqtuterics , finit aux trois priiuipalfs partes t/;' Lrttc vHlc ; vud iics pi'.s iories y <^ à laqi'CÎlc un ntlclicr uont-hrenx e]} occupé y fcvt le piitr'r/ïwinc de ipiutre pi'ifU'Hrs , 6:^ s\[fferme qi^clfjin'S fils plus ik ilnir^û mille livres par Cinicc, CctiC terre nejl fiifiCpiiLde d\'iiteun aptre revenu , ^ liittel'ier )i\'peut pas même faire fies vivres, l.a ville ^ d'ailleurs, nen re[Jbit aucune incommodité , i^ les trn-fs dont on tire la terre nécefilaire à lu fiajrique , étant éloignés du p'and chemin , la voie pul'lique n^en ejl ni retrécie ni emhar-raffée. M. If'lloa s'efi attaqué d\il>ord au fir-n.ier jjfdiciaire de cette briqueterie i ^ lu! a défendu abfiolument de continuer , fous peine de faille des Né'rrcs , iiei'fs , charrettes t^i uf-tancilks. Les parties intércjjées , après bien des ([forts , fi)nt enfin parvenues à tirer de lui la raifon de cette dcfcnfe. Il a dit que les trous d'où l'on prenait la terre , contribuaient à cor-rompre la falubritJ de l\iir. On s'efi muni , pour le dl[fuader , des rapports des Alédecins & Chirurcicns. M. Lebeau IDoéfeur en Mé-deeinc , entretenu par Sa Majefié, a nie me donné là'deffits des obfiervations favantes, ^?f con-cluantes en tout point, f^u.and aux réflexions vulgaires, elles étaient, que le pays avait toujours été fort fain malgré les trous des briqueteries , & les clprieres qui bordent le fleuve ^ en-tou.rent la ville. ^Jlue fiuivant ce fijkme il fiau-

loiii^ie ihîiis 'erics , Jo/it

ville ; vua 'lellcr >u>in-

de qiuitrt: bis plus lU

terre nejl ^' l'tittdnr . Lu ville , niodité , i^ '[j'iiire i) la fhffii.'i , la ni ernlhir-ord an fer-• ; & lin a

fous peine et/es bi pf-

'h bien des de l'>i la 'e les trous aient ù eor-

'ejl ni!'ni , Médeeins en Aîé-a nume

:s^i<S eon-réfJexions

lit toujours

iqueteries ,

l'f ifj en-'

ne il fan-

^rait n''[n comhler relies-ei oh les dm' s*croulent ^ fêjnurnenf pendant la majenre partie de fan-née.' M. li'doa navoit pas pn'v:t fans dir'te ces 0''Jeêfio>/s, wais il en ini.i<^ina o't en adopta une autre qu'il crut fans repique : e\ll q'ie les éta'dilTcm'ns doivent tire éloignés des fort/^\'a' tions ," donnant ee nom a un entoiira?e ^n /• rv.v qia n'a rien de fèeret , l<f dmf Cnpproibe efl fans conp'qucnr', JJa^'aire eependant à tr.^iné en lon-gueur, fins pouvoir obtenir de i'i^ ni un o'dre par éeriî de eeffer , m une perraifion ve'.'\de Je eontin'rr; tsf pHie'^rs ont penfé avee (onde-ment que fentrepr'fe de la hriq-ie était amhi-i ion née par un ou deux parfieu'iers, ee q'n s'aeeorliit fort bien avee le penehant de f envoyé d'Jijpao-ifc , à réduire to'it en privilé<yes exelnfifs. Ce penehant indomptable s'efl déclaré encore bien diivanta<re dan s la prohibition qu'il fit l'année dernière, d'apporter des Nègres en cette colonie, fo'!s prétexte d'une coneurrencequi auraitété nui-fîlle à un néyvciant Anglais de la Jamaïque, qui avait envoyé un batteau à M. U'iloa pour ci-tnenfer avec lui fentrcprife de la fourniture J'efelaves; le co'yp portait en même tems fo-ie commerce is fur fagriculture» C'était enl -ver au négociant un objet conftdérable , & ref-traindre au colon les mnyens de Je fortifier ; car cette concurrence préjudiciable au fourniffeur /aighrs, devenait avantageu/e à fhabitant, qni aurait donné la préférence au bon marché csf À la f/iciileure corifiîution des efeJaves, !^wi

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[ 22 3

àanc ? Rdzùr aux 'iion.vçm'x filets les nwvens les plus vatî/.rch de prcfjcr ^ de s'accmîre , pour en gralificr Plrcuim- ? EJl-ce arnft qinme nouTelk domination s'annonce ? M, IVlloa au-rait-il reçu ces ordres de/on maître ? ^j/i oferait le préfumer f Mcàs ri^cfi-on pas tenté de croire que de viles raifons d'intérêts entraînewt dans l'ordre de ces projets exelufifsf^ , ' '

Nos gouverneurs, comrrandans , &* '»^^g[f-irats ont t,,uioifrs été regardes par nous conin?a nos pères, Tu:<tes les fois que nous avons cru de-volr leur faire nos tra^humbles repréfentations, fur nos hefoins particuliers ou fur l'intérêt géné-ral, nous en avons été favoraùlenient accueillis i flous adrejfons-nous aux gouverneurs & con/man-dans , loin de nous regarder comme des rébelles & des mutins , ( ternie chéri de A/. IVlloa ) ils appyouvent nos démarches, comme conformes (j^ux fentiniens du vrai citoyen* Nous en avons une preuve dans la réponfe de AL Auhry du 28 yuin 1 765 , au mémoire des négocians de la Nouvelle Orléans, Il d'ijjipe nos i.uertiiudes, crç^ane du riinflre à noire égard, fjmme le mi-7ulh'e l'étoit du Souverain ; il >;uus communique 1er ordres c^iil a ceçu de lui, ^^' nous donne copie des IcUres q'ul a écrites en lonféquence aux cfficiers des pofles. Il fnit par nous exciter , nous encouraç-er , ^ nous demander un zèle ré-iiprcque. Nous addrejjons-nous au confeil ? nos mémoires y font examinés ; Jî nos demandes pa^ roij'cnt jufles , la voix de M, le procureur*

fets les viovens de s'ûaro/tre, -ce a'i'rift qutme M. IVlloa av.' ef ^rnoferait tenté de croire ntratnetd clans

'S , & niagif-ar nous commo ioi'S avons cru 'epréjhitations,

l'intérêt gêné-■lient accueillis ; o'S y CQfriman-ime des rébelles ? M. mioa) mme conformes lous en avons |. Auhry du 28 Vgocians de la i.uertii iules,

, f-omme le mi-

fs conimuniq'ie nous donne

m lonféquence nous exciter ,

\er un zèle ré-

\i confeil? nos demandes pa-

Ue procureur"

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23

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général féconde ki nôtre , ^ la cour dclihere en fuite ; î événement du 29 Oihbre en c(î la preuve récente. Despromeffes royales nous (ai-/aient efpérer la même douceur , la même Huer té y les mêmes privilèges dans le nouveau gouverne-ment. Mais bien loin de nous en ajf-rrer la con-tinuation, M. ÎFlloa na pas même vou^u en liùffer f:bffer plus long-tems les apparences. L'ordonnance publiée le 6 Septembre 1766, engagea les nê/ocians à fêne des repréfenfations qu'ils addrejfcrent ù leurs -magiftrats. Ai. IVUna les traita d: pditieujèfy fans les connaître ; ^ quoique nos juges f par une première condefim-dance f euffent fufp:nd'! leur jugement, il a cm devoir tenter un exemple capable aç[frayer à l'avenir quiconque oferait s'expliquer furjes in' îérets 0" fes bejhins. .Des négoeians d'ici, ou'il a cru fans doute les principaux auteurs de ces repréjhitations, attachés au pays par leur fa-mille, le"r crédit^ leur commerce '<s' -leur for-i îune entitre , f fnt vus menacés H'^ la ce cation de le ".es b:e'is bS de leur perfonne

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emcnt qui ne aevoit emancc que au jeu, ibunal de M, IVlha, 6'i* dont ils ont ava

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peine détourné tes effets.

Mais q'cl était-il donc ici cet o/pcier de Se) Aîijc/ié Catbolique ? De quels brevets était-il

rn.

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f De Q::elprivilê'yî ino'ii était-il revc

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pour exercer ur.e autorité Ji tyranniquc , ai'ant

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çue nous ignorons encore f Un bruit confus nom

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r///, qiœ feruhwt le îoi:^ J^w'-^-^' (j^'^'l ^ fr-!^ à la Baille avec M» ./h'ury, notre iO/f/tNci/tihuit, H ïi éi' piJI'é criî}\nix un acte fous Jehig pr'iv-c de rem'ife : fi cela cfi vrai, quel aurait été fon p'huîpe politique, en ne rciuiint pas cet acte public , t?j en ne déclarant pas fa qualité , fi ce rfefi de nia/quer fa tyrannie de,s voiles de la ûcminafion Francaife f

Le terme de tyrannie paraîtra fort, joio-nons-v celui de vexation, pour correfpondreà la venté des faits. Avec quel appareil menaçant, dans le tems même qu'il ne recevait de notre part que les marques d'une iiveuQ'Ie foumiiJion, l'a-vons-nous vu nous préftHîer d'une main les pré-wices de la loi nouvelle, ^ le <Aaive vendeur

^ . O Ci

de C autre f L! ordonnance du 6 Septembre 1766, (premier décret defes volontés qui ait été publié \ci, & oii le nom augr/Ie de S. M, C, ait été abufivement employé) celte ordonnance, dis-je, a été promulguée dans nos carrefours au fon de la cajfji:, & Cl la tête de vinp-tjoldats E/pagnols, ar-inés de leurs fuzils & de leurs laycneties. Etait-ce pour nous injullcr, eu pour en inpojer à nos murmures ? Dans le p) emler cas , queiit - /'/ do c fait, ce M. Jfdoa, en ville conquifr t^ prife a il [faut f ^lel appareil cût-il cbofi pour y manf.fi er fes ordonnances, puifftnl en n mh un femùiaOle en ufage envers des amis & des alliés f Aous prenuit-ilpour les Sauvages du l'érou fe* du Mexique r' Bans le fécond cas, Venviyé dfEfpa\^ne n ignorait donc pas que cette

or tU) an a née ^

qî/il a fa'ii à

(Q)}imandant, us ft'lng privr airra'iî été fou t pas cet acte qualité 5 // es ■ -Voiles de la

irt, jo/gnons-v dre à la z-erité 'nacanî, dans de notre part 'mni'iffwn , la-wa'in lespré-la'ive vcnm'.r '^tembre 1766, 7' ait étépabl'ié M a ait été a née, dls-je, a au fou de la fpagnols, ar-iettes. Eta'it-inpo/er à nos as , queut - /'/ lie conquiff ^ l choiji peur u^il en a nvs amis & des Sauvages du fecmd cas, pas que cette ordonnance ^

[ ^5 ]

ordonnance, fruit de fes relations erronéesj était diamétralement oppofée à notre bien-être ^ ^ capable de prime abord d'exciter nos mur-mur es P Chargé de notre haine qidil a fi jujîe-ment mérité , fij nation peut lui reprochtr encore d*avoir manqué aux règles de la politique ; en mus forçant par fa tyrannie à redouter tout gouvernement EfpagnoL

Mous lavons vu avec indignation négocier avec un Anglais, la liberté de quatre Allemands, pour quinze piajires par tête , ^ lorfque le jour de la révolution j Àf* Aubry , notre comman-dant , prejfé par nos prières ^ nos injlances , les a redemandés avec autorité, nous avons vu ces nouveaux affranchis défendre de la frégate Efpagnole, où leur nouveau maître les retenait, ^ fe jetter en pleine levée aux genoux de leurs libérateurs» Nous avons vu ces vi5times infor-tunées du fieau de la guerre, ces citoyens per-févérans, qui ont facrifié leurs poffefions héré-ditaires au fentimentpatriotique, ces malheureux Accadiens, qui recueillis ci -devant dans nos ports, ^ protégés par noj commandans & nos juges , commençaient à fe confoler de leur défafire, &? travaillaient à le réparer', nous les avons vu, dis-je, effrayés du cot^rroux fré* nétique de M IVlloa, pour un Jijet aujji léger que des repréfentations très-humbles, ^ trem* hlans de fes menaces, ils croyaient déjà les voir effectuer fur la liberté de leurs familles, ^ fe

C '6 ]

voir vendre à Vencmi f.o'jr acquitter les rationJ du Roi, Sonwies-noui à Fez ou à Maroc»

êU'.e na-t-il pas, fait eufin cet homme foiguUcr dans les atVion même de fa vie privée f ^elle humiliation la nation Françaife n*en a-t-ellc pas reçu pendant fon f'jour ici , nonfeidement par la violation du droit des gens , mais encore dans le mépris d:s loix ccihfiafîique t' Outre que par dédain , fans doute ,. des Catholiques Fran-çais , il s\jî alftcnu de fréquenter nos Eglifes , iefl fait dire la M (Je dans fa maifon, pendant' dix-huit mois , c'(fi quil y a encore fait conférer le Sacrement de JMoriage par fon aumônier à deux perfonnes , dont la femme était une Ne-grejfe efclave, ^ rhomme un Blanc , fans la perm'ijjion du curé y fans aucune publication de banc, fans aucunes formes ni folemnités réquifcs par lEglife, au grand fcandale du public , au. mépris du Concile de Trente , ^ contre la dif-polition précife de nos ordonnances , tant civiles que canoniques^

^uy aurait4l donc de repréhenfdde dans le parti que la conduite & les vexations de Mo7î-fieur JVlloa nous ont fait prendre ? i)ucl mal aurions-nous fait en fecouant un joug étranger y que la main qui l'i'mpofait rendait encore plus accablant ? ^wl tort avons-nous eu enfin , de réclamer nos loix, notre patri, notre Souverain,-^ de lui vouer la perfévérance de notre amour^ Ces louanges tentatives font-elles donc fans exani--

les rat'ion'

^ciroc.

ne fiiiguUcr

'e ? ily.eUe

m a-t-ellc

n-feî'lement

fiais encore

Outre que.

ques Fran-

os Epfifes ,

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lit conférer

iunii)/i:er à

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c, fans la

lication de

tés réquifes

public, an

lire la dif-

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»

le dans le

de Mon-

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étranger y

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enfin , de

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[ 27 ]

•pie d:i:is notre hifioire P Plus d'une vHle de

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\rjinces même

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Roiferg'ie , la Gallogne , Qibors , Mmtauban 71^ont-ils p.ïs hrifé à plufieurs repri/es le joug Anglais avec fureur, ou rcfufé J'es fers avec confiance .^ En -vain les traités , les cefilons , les ordres -même renouvelles de nos Rois ont-ils tenté quelquefois ce que le bonheur des armes Anglaifes nétoit po'rrîddtpas capable d'achever , (^ cette noble réfifiance aux volontés des Souverains na-turels , loin d'allumer leur colère , a reveillé leur tendreU'e , attiré leur fecours y &* oppéré f entière Aélivrance,

Aldis d'ailleurs , de quelle utilité la colonie Je la Louifiane ferait-elle à fE/pagne, Infé-rieur en fis productions , aux riches contrées quelle poffede , notre pars ne pourrait être que le boulevard du jVLxiquj. Or , ce boulevard fera-t-il impénétrable aux forces de S. M, B. qui étant ma/trejfe de la partie Orientale du .* Mifiîjfipi , en partage la navigation , ^ qui pop de dans le haut des établi[fe mens , dont l'accès ne lui efi pas ouvert par f embouchure feule du fleuve y mais encore par la proximité immédiate des autres pays du nord oit fa do-mination efi établie,

La confervation de cette colonie par la France, garantit mieux les poffefions d'Efpagne de ce côté , q';e la Cejfion faite à cette Couronne ; les impredjions défavantageufes conçues déjà contre

û

tlk par les nat'io/is Sdwvages , ^ qtà ont aï* tiré non-feulement des infultes , maïs de vive menaces de leur part a M, Riu Capitaine Ef' pagnol y commandant aux Illinois, les range-raient en cas d'attaque dans le parti ennemi, ^out au contraire , ces peuples marchent tou-jours avec le foldat Français,, fans s'infor-mer pour qui l'on va combattre ; voilà le vé-ritable boulevard,

Puifque l'EJpagnc ne peut trouver aucun vantige en l'acquifttion de cette province im-» wcife , àf que , d£ certitude connue , Icsjîricîes homes de fin commerce nous réduiraient prefque i) laftmple exifence , pourquoi les deux Souve^ vains s\ucordcraient-ils à nous rendre malheu^ reux , par le plaiftr feul d'en faire ? Cejî un crime de le croire , ^ ces fçntimens u^entrent pas dans le cœur des Rois, Lt^^prolétîhn que le Nôtre nous promet en fa lettre du 2li- Avril 1764, de la part du nouveau Souve^W^'j fait-voir qu'ils confpiraient pour notre bonheur ; ^3"^^ le filcnce refpetlueux que nous à^jons gardé juf-^ qu'à préjcnt fur la réalité de nos intérêts, les a fans doute empêchés de parvenir aux vrais moyens qui pouvaient nous ■ rendre heureuxt ,

^.ant à l'utilité dont cette colonie peut être

à la France, les moindres réflexions la rendent

fenfible, La perte du Canada ayant fermé ce

débouché aux manufaSiures dont la France

abonde , la confervation de la Loufiane peut

qut ont aï* ûis de vive Aipitalne Ef-les range-arî'i ennemi* lychent tou-fans s*info)'-voilà le vé-

ouver aucun province im-e, lesjîricîes aient prefque deux Souve^ ndre malheu^ re P Cefi un MHS n entrent WoMîhn que 'du'£i- Avril ue*^Wn'j fait' bonheur; 3^^%,v, is ga/dé jufi intérêts y les tir aux vrais . eureuXi. . nie peut être is la rendent vit fermé ce la France ouijiane peut

C -^9 ]

reparer fous peu de tems une perte auffî nui-fwle à rinduflrie nationale» Les efforts des vrais Français établis, iti ^ qui viennent chaque jour s*y établir y peuvent facilement creufer cette traite du Mffouri , ouverte déjà avec d:s fuciès heureux , cîf à l'agrandijfement d^ laquelle manque l'encouragement & les fe-cours que la domination Françaife peut feule procurer» Les Sauvages même du Canada vien-nent tous les jours aux Illinois traiter des marchàndifes Françaifes qu'ils préfèrent à celles que les Anglais leur portent dans leurs villages» ^i'on cep de forger des entraves à notre ac-tivité , y bien tût les ■ Anglais cejfront de vendre à la France les pelleteries quelle con-femme. Nos manufa5îures dans leurs e.'Vjois trouveront un Mbit affuré qui fera leurs gains àf leurs pf^é, ^. dans les retours des pelle-ieries',^iuxquellcs on peut joindre notre indi-' f^'notre' Jucr€,'notre coton, elles auront 'encore la fot^rniture des matières premie^'es qui fait leur aliment, & fur le]quelles s'exercent la main d'œuvre. Si donc l'utilité des manu-faEîures dans le Royaume ejî fi bien reconnue , quelle leur ait attiré de tous tems une prote5fion particulière du Souveraiu ; n'efi-il pas dans l'ordre politique que cette prote^ion s'étende à leur conjerver des reffburces , auxquelles elle emploierait peut-être les forces de l'état s'il iagijfciit de les acquérir.

!. ( •

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Johync'- à ces confidcriitions le remhnurcemenf fufpemlu dcfuls 1759, des fipt millions de pa-i ■pkrs Royai'x qi'i formd'icut le nicûu'riïtre de no-tre pince , y le nerf de notre commerce ; joig-nez fenchûiiicment des 01 jugement réciproques des négocuins de France à nous , ^ de nous aux négocïans de France , qui attendent leur fort de celui qu'il plaira an Seigneur Notre ROI de donner à cet te Fi ti an ce \ joignez enfin V obligation cil nous fomnies tous de travailler au rétabliffe-ynent de nos fortunes délabrées , fa?is pouvoir nous aider de ces anciens fonds partagés ci-de-l'ant d'un chacun, à proportion de Jon éco-nomie, de Ion émulation, ou de fcnpatrimoine ^ & l'on verra que nos nouveaux efforts méritent d'être fécondés par notre ROI,

Jaloux ohfcrvatenrs de tout le refpeèt du aux 'Têtes Couronnées , 6f des égards mutuels que les peuples policés fe doivent les uns au:^\n(tres, • nous ferions au défcfpoir que nos démarches pa-r^ rujjènt s'en écarter. Il ny a rien d'qffenjjiini • pour la Cour de Madrid dans l'expofition de nos bejoins, & les affurances de notre amour, Que nous portons aux pieds de notre augi/fie Sou-verain ; Nous ofons éfpérer que ces marques de notre zèle Jerviront encore ci prouver aux Na-tions , la vérité du nom de BIEN /ilME que. j: Univers entier liù donne ^ dont nul autre Monarque n'a joui jufqu'à préfent. Peut-être, dira-i- on a Madrid même : heureux ce prince

ourcement ms de fa-i ire de wo-■ce; joig-énproques 'e nous aux ir fort de ' ROI de ^obligation rétablijje-]S pouvoir zés ci-de-• Jon cco-atrhnohic , 's méritent

)eH du aux utuels que u:^\iulres , • arches par d\)ffhi[i:mi* tlon de nos e amour, ■ufie Sou-larques de aux Na-ÛlME que nul autre Peut-étrt ce prince

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rentre Allié, q'd tro'ivepour g'.JuI'-Ic ù fon trait} de CcTion , l'attachehicnt nnnohude de /esf'fjeis àfj dnmrihitlon y a fa glorlcufe perfonne.

Nous n'iL!;nor()iis pas que l'envoyé à'ViÇ-pajrne a pris avant i")i! départ, & rceucilie eneorc par éinilîairc.s cics ccrdi^c -rs le ()uc!-("jucs paîticulicis ciui reiî.'cnt [)..rnii nous ; ciicns mercenaires qu'il s'eil att.iché par ^les promelibs brillaiitcs, & qui cherchenc ici des jiroléiites en pcrfuadant les lîmplcà &: en elfrayant les iaiblcs. Mais quelque choie que puifient contenir ces certificats peu autcntiques, ils ne démentiront iamals Ja voix générale , & la notoriété publique. Les marchands Génois , Anidais, Hol-landais, témoins de la révolution, ren-dront compte de la vérité dans leur pa-trie , ils certifieront d'une mnnicrc bien plus cei^^îjiine (juc notre pavillon s'eft élevé fans que la frégate fpagnole ait reçu au lien la moindre infukc, que M. Wlloa s'eil embarque avec toute la liberté poffible, & fans aucun a^ae de notre part (jui tendit: même à l'indefcence ; ciu'alors & depuis , nous avons redoublé d'égards h de poli-telles envers les autres officiers de Sa Ma-jellé Catholique, que pendant les troii jours de la révolution ( chofe unique ^-finguliere de l'aveu même des Eipagnols),-il- ne s'eir élevé parmi plus' de douze ceni

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hommes de milice parmi les femmes, les cnfans , le peuple entier , aucun cri inju-'rieux à la nation, & que les leuls qui fe font fait entendre , auxquels des étran-

fcrs même ont pris part, ont été , VIVE .E ROI DE ERANCE, VIVE LOUlà LE BIEN AIME\

C*eft à Sa Majefté Bien-faifante que nous, habitans, négocians , & colons de la Louifiane, adreflons nos trcs-hunibies prières pour qu'elle reprenne incefi'ament fa colonie , & auffi réfolus de vivre & de mourir fous fa chère dominatiom,, que déterminés à faire tout ce qu'exigera la profpérité de fes armes , Textention de fa puifsance, la gloire de fon régne ; nous la fupplions de vouloir nous conlèrver notre nom patriotique , nos Loix , & nos pri-vilèges.

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nmcs, \ct n cri inju-euls qui fe des étran-té, VIVE E LOUIS

ifante qiïc colons de :s-humbles ncefl'ament ; vivre & atiom,, que l'exigera la ntion de fa gne ; nous lèrver notre & nos pri-

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